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Alain.R.Truong
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6 avril 2008

Pablo Picasso (1881-1973), La Diseuse, vers 1900-1901

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Pablo Picasso (1881-1973), La Diseuse, vers 1900-1901, pastel, 39,7 x 29,6 cm. Estimation : 500 000 €.

Picasso n’a que 19 ans quand il arrive à Paris, attiré par l’Exposition universelle, l’art moderne et la vie de bohème. Il pose sa maigre valise à Montmartre, son ami Nonell lui ayant expliqué combien la vie sur la butte est moins chère, plus conviviale et l’ambiance nocturne plus intense qu’à Montparnasse. Nonell regagne justement Barcelone et cède son atelier à Picasso et à son ami Carlos Casagemas, arrivé avec lui dans la capitale. Tous deux s’attèlent à la tâche, bien des motifs leur étant fournis par les cabarets et cafés environnants. Le destin séparera bientôt les deux hommes : Casagemas, amoureux d’une danseuse du Moulin-Rouge et ne supportant pas qu’elle lui échappe, tente de l’assassiner, avant de retourner l’arme contre lui. Malgré trois pastels achetés par Berthe Weill, la galeriste de la rue Victor-Massé, le jeune Picasso, sans le sou et affecté par la mort de Casagemas, quitte Paris au bout d’un mois et demi. Mais c’est pour mieux y revenir, l’année suivante. Au début de l’été 1901, une exposition l’attend chez Ambroise Vollard, qui présente 75 peintures, pastels, aquarelles et de nombreux dessins. Un article favorable paraît dans La Revue blanche. L’exposition se solde par un succès d’estime, mais aussi financier. Pour le jeune Espagnol, l’horizon s’éclaircit... Intitulé La Diseuse, notre pastel a bien des allures de caricature : celle de Polaire, de son vrai nom Émilie Blanchard (1877-1939). Originaire d’Algérie, la jeune femme est un sacré personnage, dont la présence sur scène est éblouissante. Dotée d’une poitrine généreuse, elle ignore le code vestimentaire qui impose à ces dames de cacher leurs avantages autant que possible et de porter des corsets serrés. Refusant un tel sacrifice, Polaire n’a aucun mal à attirer sur elle l’attention et les regards. Tout juste âgée de quinze ans, elle commence sa carrière comme chanteuse de café ; un an plus tard, ses talents de comédienne font merveille et elle excelle dans les rôles de soubrette. Si Lautrec a su capturer l’essence de ce personnage, Picasso ne s’en est pas mal tiré non plus, qui, à la manière d’un portrait charge, a mis en scène cette jeune personne au tempérament de feu.

Lundi 7 avril, salle 10. Rieunier & Associés SVV. MM. Perazzone, Brun.

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