A Eauze on aime les toreros et l'aficion vient toujours avec le secret espoir de les voir triompher. En bientôt trente années d'histoire taurine, il n'y a pratiquement pas un rendez-vous où les oreilles ne soient pas venues illuminer la fin de la corrida.

On a applaudi ici les deux oreilles de Capea, Nimeño II, Ortega Cano, Morenito de Maracay, Castella… Bautista et les énormes succès du novillero Domingo Valderrama et des toreros César Rincon avec trois oreilles et El Juli, magnifique sous la pluie.

Mais le plus beau succès de ces arènes, ces journées après lesquelles courent les aficionados et qui ne se distillent qu'avec parcimonie, c'est Julien Lescarret qui le détient depuis un 3 juillet 2005.

Le jour commençait à tomber, quelques nuages apparaissaient au-dessus de l'arène alors qu'au-dessus du sable, la brume du bonheur commençait à s'élever. Chaque fois que Julien remettait la muleta, « Gironcillo » chargeait… les naturelles du bon goût, interminables, comme si l'horloge du clocher Saint-Luperc s'était mise à tourner moins vite… Et toujours « Gironcillo » qui avançait… En quelques minutes, Julien Lescarret entrait dans le cercle restreint des toreros qui ont gracié un adversaire, en Europe.

Tout à l'heure, que nous réserve la corrida de Javier Perez Tabernero. Que du bonheur a-t-on envie d'écrire. Le paseo nous fait retrouver les meilleures composantes du succès. Les toros tout d'abord. Ensuite on retrouve Juan Bautista dont on connaît le torero harmonieux et plein de douceur. L'an dernier, Juan Bautista avait coupé deux oreilles. Julien Lescarret est de retour dans cette arène où il confie qu'il ne lui est arrivé que du bonheur et du plaisir… et où un peu de chance à l'épée aurait multiplié ses succès.

Enfin, le tout jeune Daniel Luque qui vole de réussite en réussite. Que l'on a vu il y a une quinzaine de jours sous son meilleur profil dans les arènes d'Aire-sur-l'Adour.

Un peu de chance dans ce cocktail et on devrait sortir heureux. www.ladepeche.fr