Louis Anquetin, Autoportrait, huile sur toile, 56 x 46 cm. Estimation : 2 000/3 000 €.

Cinq cents oeuvres sur toile et sur papier, des photographies, des manuscrits, des textes, des journaux et divers documents composent cette vacation. Ils illustrent l’ensemble de la carrière du peintre et ont pour provenance sa famille, dans laquelle ils sont restés sans être dissociés. Il y a là des portraits, des autoportraits, des nus, des anatomies, des scènes de genre, des personnages croisés dans les rues de Paris, des chevaux, des projets de décors ou de monuments et quelques paysages. Une centaine à 5 000 € seront tour à tour suffisants ou nécessaires pour les emporter. À quelques exceptions près, bien sûr : un portrait de l’acteur Henry Samary est ainsi estimé 15 000/20 000 €, un grand pastel, Le Pont des Arts, associant silhouettes humaines et têtes de chevaux en gros plan est attendu à hauteur de 30 000/50 000 €, un Paysage aux trois arbres de 1885, rare tableau impressionniste d’Anquetin, est espéré à 10 000/15 000 €. Ami intime d’Henri de Toulouse-Lautrec et d’Émile Bernard, Louis Anquetin (1861-1932) - "beau, robuste et joyeux garçon", comme le décrit le critique Camille Mauclair - fait ses classes auprès de Léon Bonnat et de Fernand Cormon. Il est, avec Bernard, l’inventeur du cloisonnisme et l’un des précurseurs du synthétisme, qui fera les beaux jours de l’école de Pont-Aven. Peintre audacieux de l’avant-garde, de 1884 à 1893, Anquetin va prôner, le reste de sa vie, un "retour au métier", à savoir l’idée d’une "peinture parfaite" qui s’incarnerait dans le souvenir des leçons de Michel Ange et de Rubens. Une démarche quelque peu à rebours en cette fin de XIXe siècle !

Vendredi 28 novembre, 11 h et 14 h, salle 10 - Drouot-Richelieu. Maigret (Thierry de) SVV. Cabinet Petroff - Rançon, M. Bodin.