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Alain.R.Truong
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Alain.R.Truong
3 janvier 2009

« Monet: L’œil impressionniste » @ Musée Marmottan Monet

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Claude Monet, The Grainstack 1889-1890, BogArt Collection.

Depuis longtemps on étudie les sources historiques, culturelles, sociales, religieuses et, avec l’art moderne, la subjectivité individuelle, qui guident le regard des peintres.
L’œil, et la vision au sens physique, ne forment qu’un filtre, aussi complexe soit-il ; mais quand ce filtre défaille, cela affecte à la fois le regard et le geste de l’artiste en altérant la traduction de facteurs « objectifs » comme « subjectifs » dans ses options esthétiques et leurs instruments techniques.
Des cas célèbres déjà connus, mais le plus souvent superficiellement, voire en forme de clichés ont laissé entrevoir comment un peintre peut vivre et s’adapter à un handicap, le contourner, voire en bénéficier fût-ce sans intention.
Les ophtalmologues se sont depuis longtemps intéressés à cette problématique. Bien sûr, en médecine – comme en psychologie – la définition du « normal » ne se conçoit le plus souvent qu’en creux: c’est ce qui ne dysfonctionne pas. Claude Monet cherchait à fixer sur la toile des instants précis dans ses conditions de vision. En sorte qu’on peut contempler ses œuvres en cherchant, pour chacune, l’aspect des processus visuels privilégiés.
Construction des contours, perception des formes, représentation du mouvement,  sensation chromatique. La possibilité nous est aussi offerte de voir comment cet artiste confronté à une
perte de capacités dans des facultés directement indispensables à l’exercice de son art s’en est accommodé.
Au sommet de son art, dont il avait porté la maîtrise à hauteur de son désir, Monet a été forcé de revoir son approche devant le fait incontournable d’un handicap visuel plus ou moins invalidant. Cela a marqué des limites à son expression; comme tout jeu de contraintes, cela a pu aussi le mener à de nouvelles voies, inattendues.
Quelle part des Nymphéas de Monet est due à l’aboutissement d’une démarche entamée une soixantaine d’années plus tôt au Havre ? Certainement la plus grande; mais quelle autre part peut relever de la bataille dans laquelle il était engagé face à sa cataracte, à ses effets anxiogènes, alors qu’il était enfin reconnu et libre dans son désir de laisser à l’éternité un témoignage magistral et irréfragable de sa relation particulière au monde ?
Cette exposition essayera avec l’appui des connaissances scientifiques les plus avancées sur la vision, de nous faire appréhender plus précisément ce qui résume le mieux l’Oeuvre et l’originalité d’un peintre : son regard.
« Monet: L’œil impressionniste » présentera une soixantaine d’œuvres en provenance d’institutions diverses et de nos propres collections.

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Claude Monet (1840-1926), Impression, soleil levant, 1873. Huile sur toile - 48 x 63 cm. Paris, Musée Marmottan

PARIS.- The Marmottan Monet Museum presents Monet, The Impressionist Eye, on view through February 15, 2009. The way in which the painter represents the world has been studied from many different angles: historical, cultural, social, religious, and particularly since the advent of modern art, from the point of view of the artist’s own psychology.

The eye and its vision are a complex filter. When this filter fails, this will alter the artist’s work, objectively, subjectively and esthetically.

There are several examples, well known enough to have become clichés. They show how a painter can adapt to a handicap, perhaps benefit from it, even unintentionally.

Ophthalmologists have long been interested in this problem. Of course, in medicine, as in psychology, the definition of "normal" is mostly negative - i.e. the absence of malfunction. Claude Monet's aim was to fix on the canvas a precise scene he had himself seen. When looking at his paintings, one analyses which part of his vision he chose to represent.

The construction of contours, the perception of shapes, the representation of movement, the sensation of colours: it is possible for us to see how this artist coped with the partial loss of vision directly necessary for the practice of his art.

At the height of his powers, when he had achieved the mastery he sought, Monet was forced to review his approach because of a visual handicap, severe enough to be incapacitating. It set limits to his expression; but it may also have led him down new, unexpected, paths.

Which part of Monet’s water lilies is the culmination of a journey on which he started some sixty years previously in Le Havre? Perhaps it is the largest part; but perhaps another element may be linked to the battle he was waging against cataracts, and to the anxiety it must have engendered, at a time when he was at last recognized, free to leave for posterity a masterful and unquestionable testimony of his unique relationship to the world.

With the help of the most advanced scientific insights, the aim of this exhibition is to help us discover the real essence of the painter which gives him his originality, in short, his “vision”.

“Monet, the Impressionist Eye” will showcase some sixty works of Monet, some coming from our own collection and others specially lent to the Musée Marmottan Monet for this exhibition. Translated from the French by Anne and Peter Lewis.

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Claude Monet 1916-1919, Nymphéas, huile sur toile 200 x 180 cm, Musée Marmottan, Paris

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Claude Monet 1916-1919, Nympheas, huile sur toile 150 x 197 cm, Musée Marmottan, Paris France.

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Claude Monet 1914-1917, Nympheas, huile sur toile 150 x 200 cm, Musée Marmottan, Paris France.

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