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Alain.R.Truong
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19 décembre 2010

Feuille de Choux, Tapisserie des Ateliers de la Marche, Tapisseries des Flandres & Tenture à ramages, Bruges XVIème siècle

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Feuille de Choux. Tapisserie des Ateliers de la Marche. Fin du XVIème siècle. photo Aguttes

H. : 310 cm - larg. : 255 cm - Estimation : 40 000 / 45 000 €

Notes (source: Christie's. Collection Yves Saint Laurent et Pierre Bergé, 23 - 25 February 2009, Paris www.christies.com )

ORIGINES: Les tapisseries dites feuilles de chou, qui tirent leur nom de la présence exubérante de feuillages proches des feuilles des crucifères, figurent parmi les plus remarquables et mystérieuses des tapisseries. Le dynamisme visuel du dessin -procuré par la profusion de feuillages sauvages semblant sortir de l'obscurité- semble parfois à la limite de l'abstraction pour l'oeil moderne.
Si les origines de ces puissantes images sont quelque peu floues, leur impact n'en est pas moins fort.
Les plus anciennes des tapisseries comportent un arrière-plan à décor de fleurs et de feuillages plutôt classique et ordonné. On en trouve ainsi dès 1430 dans un inventaire de Philippe le Bon dans lequel une tapisserie est ainsi décrite : 'de fil d'Arras, à plusieurs herbages et fleurettes, ouvré au mylieu de deux personnages, assavoir d'un chevalier et d'une dame, et de six personnages d'enfants'.

Plus sauvages et presque surréalistes, les tapisseries feuilles de choux apparaissent au milieu de la première moitié du XVIème siècle et dérivent probablement des tapisseries millefleurs. Alors que ces dernières conservaient une paix et un ordre apparent et étaient dessinées sans aucune perspective, les tapisseries feuilles de choux, avec leurs larges feuilles montrant une nature imaginaire riche et spontanée, défiant la forme et la raison, sont résolument tridimensionnelles.

Ces tapisseries sont connues sous le nom de feuilles de choux ou feuilles d'aristoloche bien que le nom feuille de choux soit incorrect car il s'agit plutôt de feuilles d'acanthe.
La tapisserie de verdure à larges feuilles a introduit un aspect non seulement tridimensionnel mais aussi naturaliste. Cet aspect est renforcé par l'introduction d'oiseaux et occasionnellement d'animaux mythologiques mais plus rarement de figures humaines. La vision prédominante est celle d'une nature indomptée que l'homme n'a pas encore perturbée ; une image à la fois fascinante mais aussi menaçante et sans doute emblématique du Jardin d'Eden.

Les précurseurs de ce genre sont constitués de trois exemples : une dans la Collection Burrel, à Glasgow, une autre dans le Danske Kunstindustriemuseum de Copenhage et une dans le Palais Jacques-Coeur à Bourges, elles représentent de larges chardons couvrant toute la surface. Il est possible que ce soient celles qui ont été commandées par Pierre II, duc de Bourbon (mort en 1503) (G. Delmarcel, Flemish Tapestry, Tielt, 1999, p. 34) mais elles peuvent aussi être celles que Charles Quint acheta à Pieter van Aelst en 1518 (A. Cavallo, Medieval Tapestries in The Metropolitan Museum of Art, New York, 1993, p. 605). Mis à part ce groupe, les autres
productions à arrière-plan de larges feuilles qui nous sont parvenues sont deux tapisseries d'Enghien armoriées pour Marguerite d'Autriche offertes par Henri van Lacke en 1528 et qui sont désormais au Musée des Arts Décoratifs de Budapest (G. Delmarcel, Tapisseries Anciennes d'Enghien, catalogue d'exposition, Mons, 1980, cat. 1+2, pp. 14-17). Les feuilles, dans cet exemplaire, servent à encadrer et à supporter des armoiries.

SYMBOLIQUE: Bien que la plupart des centres de tissage flamands aient adopté ce répertoire décoratif, leurs origines symboliques et leur soudaine popularité restent inexpliquées. Il semblerait que ces bosquets indomptés représentent la peur du chaos chez l'homme médiéval, la folie et l'impiété -bien qu'il soit possible qu'il n'ait en fait aucune signification symbolique-. Ils semblent certainement présenter une image plus sombre de la nature que celle que l'on retrouvait un peu plus tôt dans les tapisseries millefleurs.

ATTRIBUTIONS: Il est certain que des centres tels qu'Enghien, Grammont et Audenarde aient produit des tapisseries feuilles de choux mais il est probable que d'autres centres tels que le comté de la Marche en France en aient tissé. L'identification des différents centres de tissage est rendue difficile par la rareté des marques des villes de production sur les tapisseries et l'insuffisance des descriptions de tapisseries dans les documents du XVIème siècle.

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"Bénédiction de la récolte". Tapisserie des Flandres XVIème siècle. photo Aguttes

H. : 275 cm - L. : 230 cm - Estimation : 16 000 / 18 000 €

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Scène galante. Tapisserie des Flandres XVIème siècle. photo Aguttes

H. : 285 cm - Larg. : 305 cm - Estimation : 16 000 / 18 000 €

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"Le sacre d'un roi". Tapisserie des Flandres, XVIème siècle. photo Aguttes

H. : 235 cm - L. : 235 cm - Estimation : 14 000 / 15 000 €

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Tenture à ramages. Bruges XVIème siècle. photo Aguttes

H. : 235 cm - L. : 160 cm - Estimation : 11 000 / 12 000 €

Aguttes - Paris. Vente du Mercredi 22 décembre 2010. Drouot Richelieu - Salle 5 et 6 - 9, rue Drouot - 75009 Paris. Téléphone à Drouot pendant l'exposition et la vente : 01 48 00 20 05/6

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