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Alain.R.Truong
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16 mars 2016

Un oiseau dans l'art des origines découvert en Dordogne

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Pajarito © Iluminada Ortega, Joseba Rios-Garaizar, Diego Garate Maidagan, Juan Arizaga, Laurence Bourguignon. Denis Gliksman, Inrap.

PARIS - luminada Ortega et Laurence Bourguignon de l’Inrap et des chercheurs espagnols, annoncent dans Journal of Archaeological Science Reports la mise au jour d’une œuvre d’art aurignacienne, vieille de 35 000 - 31 000 ans, représentant un oiseau, qui contribue à une meilleure connaissance des origines de l’art figuratif. 

A l’occasion de la construction de la déviation est de Bergerac (Dordogne), les fouilles préventives réalisées par l’Inrap sur le site de plein air de la doline de Cantalouette ont permis de mettre en évidence des occupations préhistoriques, du Paléolithique moyen au Néolithique. Iluminada Ortega et Laurence Bourguignon de l’Inrap et des chercheurs espagnols, annoncent dans Journal of Archaeological Science Reports la mise au jour d’une œuvre d’art aurignacienne, vieille de 35 000 - 31 000 ans, représentant un oiseau, qui contribue à une meilleure connaissance des origines de l’art figuratif.

PASSEREAU, TORCOL OU PERDRIX DE 35 000 ANS

Très singulière, l’œuvre d’art est probablement unique pour l’Aurignacien, période qui voit l’arrivée de l’Homme moderne en Europe occidentale. Elle est exceptionnelle par son degré de naturalisme, par la nature de son support, le cortex (l’enveloppe calcaire) d’un éclat de silex, enfin par la technique de gravure utilisée, dite du relief abattu mise en évidence par des analyses microscopiques et 3D réalisées au Cenieh (Burgos, Espagne).
À l’aide d’un outil en pierre, la gravure a été réalisée en créant une surface irrégulière dans le cortex.  Un côté moins abaissé que l’autre donne du relief. Cette étape est suivie par l’incision du tracé du plumage et des détails de la tête : bec court mince et pointu, œil de petite taille et possible ligne sourcilière. La poitrine est représentée avec un trait presque rectiligne. Les ailes apparaissent entièrement déployées représentées selon une perspective plate avec des traits parallèles qui figurent le plumage. Enfin, un petit trait souligne les pattes ou la queue. Cette technique du relief abattu sur la surface corticale de l’éclat est peu utilisée dans l’art Paléolithique.
Trois familles d’oiseaux, présentes en France il y a 35 000 ans, peuvent candidater : le passereau, le torcol fourmiller ou un phasianidé (perdrix ou caille). La posture suggère celle d’un oiseau buvant, faisant la cour ou sur le point de s’envoler. L’artiste a capté avec dextérité un instant très précis, typiques du comportement animal.

 UN ART ÉPHÉMÈRE ET SANS CANON

L’élection d’un animal rarement dépeint et l’utilisation de procédures techniques novatrices sont spécifiques de cette gravure. Elles suggèrent l’absence de traditions artistiques et techniques rigides dans l’art Aurignacien. L’absence d’un canon est d’ailleurs une caractéristique de l’art aurignacien, et cela malgré certaines convergences, notamment  la représentation d’animaux dangereux dans le Jura Souabe, la Dordogne, l’Ardèche et l’Italie du Nord.
Ainsi, sur ce site de la doline de Cantalouette II, l’artiste se permet de « tester » d’autres modes de représentation des volumes et des contours. La liberté de l’artiste de Cantalouette II peut être mise en parallèle avec celle des tailleurs aurignaciens du Bergeracois qui surpassent leurs compétences techniques en produisant des lames aux dimensions hors normes.
L’objet lui même, mis au rebus dans un atelier de taille de silex, suggère l’existence d’une expression artistique éphémère, comportement encore inconnu pour l’Aurignacien qui autorise à repenser la fonction du premier art figuratif européen.
Cet oiseau s’avère très singulier pour la période aurignacienne, qui signe les premières manifestations artistiques en Europe occidentale. Cette œuvre diffère fondamentalement des autres expressions artistiques contemporaines, celles de la grotte Chauvet par exemple, puisqu’elle n’est pas faite pour perdurer. Les manifestations artistiques et symboliques aurignaciennes ne sont donc pas exclusivement liées au renforcement des réseaux sociaux ou aux croyances, mais sont aussi des expressions créatives éphémères voire ludiques.

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Pajarito © Iluminada Ortega, Joseba Rios-Garaizar, Diego Garate Maidagan, Juan Arizaga, Laurence Bourguignon. Denis Gliksman, Inrap.

PARIS.- In advance of the construction of the eastern Bergerac bypass route (Dordogne), the preventive excavation realized by Inrap at the open-air doline site of Cantalouette revealed prehistoric occupations from the Middle Paleolithic and Neolithic periods. Iluminada Ortega and Laurence Bourguignon of Inrap, along with their Spanish colleagues, have announced in the Journal of Archaeological Science Reports, the discovery of an Aurignacian art object, 35,000 – 31,000 years old. This object, depicting a bird, contributes to our knowledge of the origins of figurative art. 

A 35,000 years-old passerine, wryneck or perdix 
This depiction is very distinct and probably unique in the Aurignacian period, during which Modern Humans arrived in western Europe. It is exceptional in its degree of naturalism, the nature of its support—the cortex (limestone coating) of a flint flake—and the engraving technique used. This “sunk relief” technique was identified through microscopic and 3D analyses realized at Cenieh (Burgos, Spain). 

Using a stone tool, an irregular surface was carved into the cortex of the flint flake. The impression of relief was created by making one side lower than the other. The feathers and details of the head—a short and pointed beak, a small eye, and a possible eyebrow—were then engraved. The chest is represented by a nearly straight line. The wings appear to be entirely spread and are represented from a planar perspective with parallel lines depicting the feathers. A small projecting line represents the legs or tail. This sunk relief technique was rarely used in Paleolithic art. 

This figure could represent one of three bird families present in France 35,000 years ago: passerine, wryneck or phasianidae (perdix or quail). Its posture suggests the bird is drinking, courting or ready to take off. The artist skillfully captured a very precise instant typical of this animal’s behavior. 

An ephemeral art with no canons 
This engraving is distinct in the rarity of the animal depicted and the use of innovative techniques. They suggest an absence of rigid artistic traditions and techniques during the Aurignacian. This absence of canons is in fact characteristic of Aurignacian art, despite certain convergences, such as the depiction of dangerous animals in the Swabian Jura, Dordogne, Adèche and northern Italy. At the doline site of Cantalouette II, the artist was thus free to “test” other manners of representing volumes and outlines. The artistic liberty of this artist can be correlated with that of the Aurignacian flint knappers in the Bergeracois region, who surpassed their technical skills by producing unusually large blades. The object itself, discarded in a flint knapping workshop, suggests the existence of an ephemeral form of artistic expression, a behavior previously unknown in the Aurignacian, and which raises questions about the function of the earliest figurative art in Europe. 

This bird is very unusual for the Aurignacian period, during which the first artistic manifestations in Europe appear. The piece itself is fundamentally different from other contemporary artistic expressions, such as at the Chauvet-Pont d’Arc Cave, for example, since it was not meant to last. Aurignacian artistic and symbolic manifestations were therefore not exclusively linked to social networks or beliefs, but were also creative, ephemeral, or even playful, expressions.

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