Dalida, Paris, Bobino, Octobre 1958. © Boris Lipnitzki / Roger-Viollet

PARIS - Émouvante et passionnée Dalida demeure une star immensément populaire. Le Palais Galliera lui rend hommage en exposant sa garde-robe, objet d’une récente donation faite par son frère Orlando. Amoureuse de la mode, elle a tout osé, tout porté : robes New-Look des années 50 griffées Jacques Estérel, robe chasuble du Balmain seventies, sobre et chic en Loris Azarro, flamboyante en costumes paillettes et disco par Michel Fresnay dans les années 80, classique et indémodable en Yves Saint Laurent rive gauche, sans oublier Jean-Claude Jitrois qui disait qu’habiller Dalida « c’est comme habiller les stars pour le Festival de Cannes »…

Habillée par les plus grands à la ville comme à la scène, en haute couture ou en prêt-à-porter, Iolanda, Miss Égypte à l’explosive plastique, devient Dalida et fait avec Bambino un tabac à Bobino dans une robe bustier rouge façon Hollywood par Jean Dessès. C’est cette même robe qui donne le tempo du parcours, accueille le visiteur dans le salon d’honneur mettant en scène ses années de jeunesse et son ascension vers le succès : petites robes, robes de scène, photographies, pochettes de disque, look ethnique, hippie... Dalida incarne la méditerranée, ensoleillée et tragique, au langoureux accent. Taille marquée, hanche et poitrine moulée, épaule dégagée, chute de reins, tout est vertigineux chez elle. Sophistiquée, parée, maquillée, accessoirisée, c’est une bête de scène. Dans l’écrin de la grande galerie sur fond de cimaises dorées, la partie showbiz de sa garde-robe se déploie : de l’exotique, de la peau, du noir et de l’or... suivie dans la galerie Ouest par le défilé de ses tenues de ville d’une élégance toute parisienne : manteaux et capes, noir et or, cuirs... 

Si sa garde-robe a toujours suivi les évolutions de la mode, elle est aussi le reflet de son évolution artistique. Au fur et à mesure de sa carrière, elle interprète avec talent un répertoire d’auteurs révélant sa sensibilité et plus encore sa fragilité. Les rêves de la jeune fille du Caire qui voulait devenir une star de cinéma se réalisent offrant sa beauté aux grands écrans des salles obscures. Ainsi, le final de l’exposition dans la salle carrée projette le visiteur dans l’univers du cinéma avec costumes et extraits de sa filmographie. Dalida, une garde-robe de la ville à la scène, est un festival de mode dédié à une artiste flamboyante. 

Palais Galliéra. 27 avril au 13 août 2017

Corsage et jupe, anonyme, portées le 31 décembre 1957. © Julien Vidal / Galliera / Roger-Viollet

Jean Dessès. Robe en dentelle rebrodée de paillettes plastique de Jean Dessès portée dans le film « Rapt au deuxième bureau » (Jean Stelli, 1958). © Julien Vidal / Galliera / Roger-Viollet

Manteau en dentelle de coton rebrodée de perles plastiques, signé Pierre Balmain. Porté au Festival du film de Cannes, le 1er mai 1961. © Julien Vidal / Galliera / Roger-Viollet

Robe de Gabrielle Meyer portée dans le film « Parlez-moi d’amour » de Giorgio Simonelli. (1961). © Julien Vidal / Galliera / Roger-Viollet

Robe fourreau en velours de soie brodé de perles plastique, Balmain, portée dans le film « Parlez-moi d’amour » de Giorgio Simonelli. (1961). © Julien Vidal / Galliera / Roger-Viollet

Robe bustier en satin de soie et velours au sabre, Carven 1961. © Julien Vidal / Galliera / Roger-Viollet

Robe longue en crêpe de satin ivoire application broderies sur jours découpés, Balmain, 1970. © Julien Vidal / Galliera / Roger-Viollet

Robe et écharpe en jersey de viscose signées Loris Azzaro,1974. © Julien Vidal / Galliera / Roger-Viollet

Corsage et jupe en maille synthétique or, anonyme, 1975. © Julien Vidal / Galliera / Roger-Viollet

Robe longue bustier en mousseline de soie brodée de sequins en plastique, Loris Azzaro,1976. © Julien Vidal / Galliera / Roger-Viollet

Robe longue en crêpe de satin ivoire plissé soleil, application de maille métallique argent, Loris Azzaro, 1976. © Julien Vidal / Galliera / Roger-Viollet

Robe longue en sergé de soie ivoire brodé de paillettes plastique, perles tubulaires et miroirs signée Balmain, 1977. © Julien Vidal / Galliera / Roger-Viollet

Boléro, chemisier, ceinture et jupe en velours noir aux bords brodés de galons or, lurex, arabesques de fils or, Mine Barral Vergez,1978. © Julien Vidal / Galliera / Roger-Viollet

Robe longue en jersey, plaques en métal argenté, Reinhard Luthier, 1979. © Julien Vidal / Galliera / Roger-Viollet

Robe longue en tulle noir entièrement brodé de tubes de plastique noirs, motif central en tubes et perles de plastique blanc transparent, Mine Barral Vergez, 1980. © Julien Vidal / Galliera / Roger-Viollet

Cape en plumes d’autruche et body en velours noir, Mine Barral Vergez,1980. © Julien Vidal / Galliera / Roger-Viollet

Robe longue en jersey imprimé fauve et noir, anonyme, 1979. © Julien Vidal / Galliera / Roger-Viollet