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Alain.R.Truong
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Alain.R.Truong
20 avril 2006

Un patrimoine national à valoriser

marionnettesLes marionnettes vietnamiennes fascinent bien des spectateurs étrangers pour leur originalité. Unique au monde, l'art des marionnettes sur l'eau est devenu un patrimoine national que les manipulateurs gardent jalousement. Reste une question à cette heure : la formation professionnelle.
Ces dernières années, de nombreuses troupes de marionnettes du Vietnam se sont produites à l'étranger, au moins dans une quarantaine de pays. Les pièces à la magie propre, celles de marionnettes sur l'eau surtout, ont particulièrement impressionné les spectateurs, se taillant ainsi une réputation mondiale.
L'art de jouer ces pièces remonte aux profondeurs des temps. Issu de la civilisation de la riziculture, donc étroitement attaché à la vie paysanne, cet art s'est diversifié en plusieurs genres : marionnettes manipulées à la main, aux ficelles, aux baguettes, ou celles sur l'eau.
Demeurent toujours, à ce jour, d'anciens villages de marionnettes autour de Hanoi tels Lang, Sai Son, Yên Thôn, Chang Son..., ou dans d'autres lieux de la plaine du fleuve Rouge. Les jours de fêtes villageoises, les paysans se doublent d'artistes, incarnant des personnages de l'histoire nationale, de contes populaires, ou encore de légendes et mythes. Ces jeux traditionnels, transmis de génération en génération, n'ont jamais manqué de vitalité même dans les périodes extrêmement difficiles des guerres, pour devenir une part culturelle incontournable de la vie des Vietnamiens, notamment chez les campagnards.
Selon des chercheurs en arts, le pays comptait quelque 200 jeux de marionnettes, dont les marionnettes sur l'eau que l'on ne trouve nulle part ailleurs dans le monde. "Il y a néanmoins eu un temps où ces arts traditionnels sont passés au bord du gouffre, face aux vagues massives des arts modernes, dans le contexte d'une mondialisation", se plaignent ces chercheurs. Moins de passionnés, surtout les jeunes qui leur "tournent le dos", comme d'ailleurs à d'autres genres de théâtre traditionnel, tels le tuông (théâtre classique du Nord), le chèo (théâtre populaire), ou le cai luong (théâtre rénové du Sud). Une réalité qui laisse pensifs les responsables.
Fondé en 1956, le Théâtre central des marionnettes du Vietnam a eu, lui aussi, une vie remplie de vicissitudes. L'amour pour ces arts traditionnels et les efforts inlassables des marionnettistes ont pu enfin leur redonner un fort regain de vitalité, notamment depuis les années 1990. Les marionnettes du Vietnam se font parler d'elles à l'étranger, à travers des représentations originales, sans oublier les prix qu'elles ont enlevés lors de festivals internationaux des marionnettes.

Professionnaliser les arts des marionnettes
Vivement applaudis à l'étranger, ces arts traditionnels du Vietnam espèrent pouvoir s'affirmer aussi sur la scène nationale. Plusieurs troupes de marionnettes ont été créées dans diverses localités : Hanoi, Hô Chi Minh-Ville, Hai Phong, Hà Tây, Hà Nam, Bac Thai, Dak Lak... Reste un problème : la formation professionnelle des artistes.
Jusqu'ici, la formation se fait de façon spontanée dans les troupes, par les troupes... "La valorisation des arts des marionnettes traditionnelles implique nécessairement une formation permanente", déclare le peintre Vuong Duy Biên, directeur du Théâtre central de marionnettes du Vietnam. Il faut avant tout "élever le professionnalisme" dans l'art des marionnettes, selon M. Biên qui estime que l'absence de systèmes et de programmes de formation constituera certes un "vide" difficile à combler. En effet, le Théâtre a ouvert, au profit de ses manipulateurs, des cours de formation de courte durée, animés parfois par des spécialistes étrangers. Sans oublier l'envoi d'artistes en Russie ou en République tchèque pour suivre des cours. Pourtant, la plupart des "stars" formés "à la professionnelle" - le scénariste Tuân Khanh, les peintres Ngô Quynh Giao, Dang Anh Nga, Thiên My... - sont déjà en retraite.
Mieux vaut tard que jamais.
(source : Nghia Dàn/CVN)

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