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Alain.R.Truong
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9 septembre 2006

Temporada : Arles – Mehdi Savalli triomphe pour son alternative en compagnie de son parrain, César Rincón

(08/09/2006)

Les matadors de toros César Rincón et Mehdi Savalli sont sortis en triomphe des arènes d’Arles après avoir coupé deux oreilles chacun face au bétail d’Antonio Bañuelos et Andrés Ramos, à l’issue de la corrida qui s’est déroulée ce vendredi, en fin d’après-midi, dans la cité provençale. Cette course marquait la prise d’alternative du torero arlésien Mehdi Savalli, ancien élève de l’École taurine d’Arles, et qui est devenu le 48e matador de toros de l’histoire de la tauromachie française. L’amphithéâtre romain a enregistré un quasi-plein pour cette première corrida de la feria du Riz qui s’est déroulée par un temps splendide.

Le cartel, franco-colombien, réunissait César Rincón, Jean-Baptiste Jalabert Juan Bautista et Mehdi Savalli, opposés à trois toros d’Antonio Bañuelos (1er, 2e et 3e), correctement présentés et armés, plutôt bravitos mais limités de forces et ayant des difficultés à tenir la distance au troisième tiers en dépit d’un bon fond (le meilleur pour le toreo fut le 3e exemplaire ; 1er et 2e également maniables), 2 toros d’Andrés Ramos (4e et 6e), bien présentés mais inégalement armés (le 6e présentant une corne très abîmée), violents et plutôt courts de charge (le 6e, plus maniable sur la première partie de faena ; le 4e exemplaire n’offrant aucune possibilité) et un sobrero de Mercedes Pérez-Tabernero (5e), correctement présenté et moyennement armé, bravito sous la pique, manquant de race et compliqué.

César Rincón, parrain de la cérémonie, a coupé les deux oreilles du toro de la corrida puis a écouté un silence à l’arrastre du quatrième exemplaire.

Juan Bautista, témoin de la cérémonie, a salué au tiers à l’issue de ses deux prestations.

Mehdi Savalli, qui a pris l’alternative des mains de César Rincón à 17 h 18, en présence de Juan Bautista, face au toro Voladero, n°58, negro, 480 kg, né en février 2002, a ravi un pavillon à l’issue de ses deux prestations.



Mehdi Savalli n’a pas raté son rendez-vous avec l’afición arlésienne, prenant une alternative – qui a été très suivie par les médias nationaux. Le nouveau matador de toros arlésien a bien communiqué avec le public, se montrant allègre et varié avec la cape, posant les banderilles de façon spectaculaire, notamment sur quelques paires de calafía. Muleta en main, après un début de faena un peu brusque, Mehdi a tiré l’essentiel des passes que possédait le toro de la cérémonie.

Débutée au centre de la piste par un cambio, la faena de l’Arlésien a trouvé une meilleure finition sur le final rapproché, remarquablement conclu avec l’épée. Ainsi, Mehdi Savalli pouvait promener sa première oreille en qualité de matador de toros. Très ému après l’alternative, l’ancien élève de l’École taurine d’Arles a dédié son toro d’alternative à son banderillero et premier professeur, Paquito Leal.

Histoire d’enflammer les arènes, Mehdi Savalli est allé attendre le dernier toro de la course a porta gayola, réalisant trois largas spectaculaires après avoir mis le feu aux arènes. Après une lidia un peu confuse aux piques, le torero arlésien a repris la direction des opérations lors d’un tiers de banderilles remarquable dans son interprétation. Muleta en main, Mehdi s’est énormément inspiré du style de Sébastien Castella lors de ses premières séries, citant le toro, pied joints, de manière impassible.

C’est un autre Mehdi que l’afición a pu apprécier face à ce 6e toro, plus appliqué et réalisant des gestes empreints d’un calme presque olympien. Après un passage à gauche, le toro d’Andrés Ramos a commencé à baisser de ton avant d’avertir Savalli. Ce dernier n’a pas été décontenancé par la baisse de régime de son adversaire, finissant par lier un redondo inversé de qualité, synonyme pour lui de sortie en triomphe après le port d’une entière, plus lente d’effet.

César Rincón, qui n’a pas été en réussite avec la cape du fait du caractère retors de ses deux adversaires en début de combat, a pleinement communié avec « son » public d’Arles. Sa première faena a été un exemple de torería et de bon goût, proposant des séries adaptées aux conditions du toro, cité sur la longue distance, avant des muletazos denses et très longs. Dans un sitio idéal à gauche, le maestro colombien a fait valoir l’excellence de son métier avant de gagner progressivement en temple dans le tracé de ses naturelles. Un bel effort que Rincón a prolongé sur le côté droit, lors de séries riches en adornos.

La faena s’est achevée sur une dernière série entre les cornes, parfaitement liée, sans bouger les pieds, les pechos s’enchaînant avec fluidité. Un régal visuel qui a été contrarié par le toro au moment de l’estocade : l’exemplaire d’Antonio Bañuelos n’a cessé de s’orienter face à Rincón, obligeant celui-ci à un improbable recibir qui s’est finalement avéré concluant. Deux oreilles en toute justice même si le second trophée a tardé à être accordé.

Violent au fer mais protesté par le public, le 4e toro de l’après-midi n’a pas permis à Rincón d’améliorer sa prestation. Après quelques tentatives par naturelles aidées, le torero sud-américain a été contraint d’abréger face à un matériau véritablement impropre.

Juan Bautista affichait la tête des mauvais jours à la sortie des arènes, miné par une déception légitime en dépit d’une prestation très honorable. Desservi par le sorteo, le fils de Luc Jalabert, d’abord nerveux et imprécis avec la cape, a hérité d’un premier toro faible mais bon à la muleta. En dépit des protestations du public, Juan Bautista a poursuivi sa faena, traçant d’excellents muletazos en fin de parcours, notamment après s’être défait de l’épée par cartuchos de pescado et naturelles de la droite.

Le 5e toro, fuyard à la cape comme les autres, et à l’antérieur droit légèrement déviant, a été curieusement changé par la présidence, qui a peut-être pris en compte les protestations répétées du public lors des précédents exemplaires. Brave sous le fer, le sobrero de Mercedes Pérez-Tabernero a été reçu par véroniques agenouillées avant de rencontrer le groupe équestre avec générosité. Après un excellent tiers de banderilles de César Fernández, Juan Bautista a une fois de plus planté ses genoux sur le sable arlésien.

Face à un toro manquant singulièrement de race et posant de réels problèmes, Juan Bautista a réalisé un effort considérable, livrant une bataille admirable. Avec décision, l’Arlésien s’est joué des coups de tête retors de son adversaire, toréant avec aguante et souplesse. Progressivement, Jean-Baptiste a déplacé son toro sur un trajet de plus en plus long, réalisant un remarquable effort technique. Sûr de lui, le torero arlésien a détourné les assauts dangereusement resserrés de l’animal, revenant à droite afin de prolonger son effort.

Faute de transmission, la faena n’a jamais pu se cimenter sur des bases plus solides qui auraient permis à Jean-Baptiste de couper une oreille. Une pétition minoritaire s’est élevée des gradins, mais la présidence n’en a pas tenu compte, considérant peut-être à juste titre que le bajonazo porté enlevait le dernier crédit à cette faena méritoire.



Fiche technique de la corrida

Source : Christophe Chay.


Arènes d’ARLES. Vendredi 8 septembre 2006. 17 h 00.

Première corrida de la feria du Riz (goyesque). Temps splendide. Quasi-plein.


3 toros d’Antonio BAÑUELOS (1er, 2e et 3e ; 6 rencontres à la cavalerie), correctement présentés et armés, plutôt bravitos mais limités de forces et ayant des difficultés à tenir la distance au troisième tiers en dépit d’un bon fond (le meilleur pour le toreo fut le 3e exemplaire ; 1er et 2e également maniables),

2 toros d’Andrés RAMOS (4e et 6e ; 3 rencontres à la cavalerie), bien présentés mais inégalement armés (le 6e présentant une corne très abîmée), violents et plutôt courts de charge (le 6e, plus maniable sur la première partie de faena ; le 4e exemplaire n’offrant aucune possibilité),

&

1 sobrero de Mercedes PÉREZ-TABERNERO (5e ; 1 rencontre à la cavalerie), correctement présenté et moyennement armé, bravito sous la pique, manquant de race et compliqué,

pour


César RINCÓN (en costume goyesque groseille & noir) : 2 oreilles – silence.

2e toro (dédié au public) : entière al recibir.

4e toro : pinchazo – quatre-cinquièmes de lame.



Juan BAUTISTA (en costume goyesque bleu outremer & noir) : salut au tiers – salut au tiers.

3e toro : estoconazo légèrement tombé.

5e toro : bajonazo.



Mehdi SAVALLI (en costume goyesque blanc & noir) : 1 oreille – 1 oreille.

1er toro (dédié à Paquito Leal) : entière foudroyante.

6e toro (dédié au public) : entière bien portée.



Présidence : M. Serge Louis, assisté de MM. Balme et Bosc.


Durée de la course : 2 h 35.


Remarques :

- Le paseo de Carmen a été interprété a cappella par le baryton Franck Ferrari, sur l’air du Toréador.

- Mehdi Savalli a pris l’alternative face au toro Voladero, n°58, negro, 480 kg, né en février 2002, des mains de César Rincón, en présence de Juan Bautista.

- Le picador Luis Manuel Viloria (vert pistache & noir goyesque) a été applaudi (2e).

- Le banderillero César Fernández (vert bouteille & noir goyesque) a salué (5e).

- Mehdi Savalli a dédié le toro de la cérémonie à Paquito Leal.

- César Rincón et Mehdi Savalli sont sortis en triomphe par le Grand escalier des arènes d’Arles.


Reseña des toros d’Antonio Bañuelos, Andrés Ramos et Mercedes Pérez-Tabernero :

1. Voladero, n°58, negro, 480 kg, né en février 2002 (division d’opinions à l’arrastre) (A.B.).

2. Cotonero, n°45, castaño, 500 kg, né en février 2002 (applaudi à l’arrastre) (A.B.).

3. Plata de ley, n°54, castaño oscuro, 490 kg, né en mars 2002 (sifflé à l’arrastre) (A.B.).

4. Arcilla, n°40, negro mulato chorreado, 560 kg, né en mai 2002 (sifflé à l’arrastre) (A.R.).

5. N°62, negro listón, 545 kg, né en octobre 2001 (silence à l’arrastre) (M.P.T.).

6. Hustrón, n°23, castaño, 540 kg, né en décembre 2001 (applaudi à l’arrastre) (A.R.).


Derechazo poderoso de César Rincón face au 2e toro d'Antonio Bañuelos lors d'une faena de savoir - photo Luis Emili.

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