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Alain.R.Truong
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18 septembre 2006

Vân Hà renaît de ses sculptures sur bois

aSi son nom invite à la rêverie -Vân Hà veut dire Rivière de nuages - cette commune de la banlieue de Hanoi mène une vie très active, en développant un métier artisanal millénaire dont les matières premières proviennent du bois.
À l'arrivée aux portes des villages appartenant à la commune de Vân Hà, district de Dông Anh, Hanoi, on a d'emblée l'impression de "se perdre" au milieu des bois entassés le long des chemins, dans les cours, ou sur les terrains vagues. Retentissent de toutes parts le vrombissement des scies et raboteuses mécaniques, ou les clics-clacs réguliers provenant du ciseau frappant sur le bois. Les habitations se doublent d'ateliers, où les artisans de tout âge se consacrent avec passion à un travail minutieux, le front mouillé de sueur.
Vân Hà comprend 5 villages de métier traditionnel. À chacun ses produits spécialisés : Thiêt Ung et ses sculptures sur bois, Vân Diên et Cô Châu et leurs meubles ornés de nacre, Hà Khê et Thiêt Binh et leurs articles de décoration intérieure en bois.

Des articles "frappe à l'œil"
Selon Nguyên Van Hiên, président du Comité populaire de la commune de Vân Hà, environ 1.700 foyers sur les 2.110 que compte la commune pratiquent les métiers du bois. Plus de 3.600 personnes, soit 80% de sa population active, ont un emploi stable, sans compter les 2.000 autres artisans venus des localités environnantes. Vân Hà compte actuellement 21 entreprises privées qui, outre la fabrication de produits en bois sur commande, s'occupent du traitement du bois cru, fournissant ainsi des matières premières aux 300 ateliers familiaux. Ceux-ci proposent un large éventail de produits. Si les meubles - lits, armoires, salons, buffets, tables, chaises... - "frappent l'œil" de par leurs modèles très divers (imitation antique ou style moderne), les objets d'art, comme les figurines d'animaux, les statues de bouddhas et génies, les tableaux (paysages ou fleurs de 4 saisons), ou les panneaux transversaux (sur lesquels sont gravés ou incrustés des calligrammes en caractères chinois, destinés à la décoration intérieure des pagodes et maisons antiques)..., forcent l'admiration des visiteurs par l'habileté et de l'esprit créatif des artisans.
La vie des habitants de cette région artisanale s'améliore nettement au fil des années. Dans les villages, les sentiers sont élargis et goudronnés. Les maisons à étages dotées de conforts modernes remplacent les anciennes habitations rustiques. Ecoles, stations sanitaires, réseaux d'électricité et de télécommunications, et d'autres ouvrages d'utilité publique viennent embellir le panorama d'une région campagnarde en forte mutation.

Une formidable métamorphose grâce à Dôi moi
"L'ambiance très animée que l'on ressent à Vân Hà aujourd'hui diffère nettement de celle d'il y a une quinzaine d'années", fait remarquer M. Hiên. En effet, ce métier quasi millénaire typique de Vân Hà, parfois au bord du gouffre, a dû subir des épreuves difficiles avant de retrouver son regain d'intérêt actuel.
Aux dires des vieux artisans, la sculpture sur bois est un métier traditionnel qui se transmet de génération en génération à Vân Hà. La fête villageoise, organisée annuellement à la maison communale dédiée au culte des génies de ce métier, offre l'occasion aux villageois de rivaliser de talent pour la fabrication d'œuvres en bois. À la fin des années 1950, Vân Hà a fondé sa coopérative artisanale de meubles et objets d'art d'exportation. Avec ses produits de qualité, la coopérative de Vân Hà a ainsi pu créer une marque nationale. Un destin tragique l'a frappé 30 ans plus tard, alors que le pays opérait sa mutation en s'orientant vers l'économie de marché. Cette coopérative de métier artisanal a dû déposer le bilan à la fin des années 1980, souffrant d'une structure "trop encombrante" et d'un mécanisme "trop archaïque", dit-on. Jetés sur le pavé, les artisans ont dû partir à la recherche d'un job ailleurs. La pauvreté menaçait les habitants de cette contrée rurale dépourvue de rizières.
La politique de Dôi moi (Renouveau) a apporté un second souffle à Vân Hà qui s'est attelée à la restauration de ses métiers traditionnels. Avec la ferme volonté d'amener la population à faire fortune sur sa terre natale, les autorités locales ont encouragé la naissance d'ateliers familiaux, ouvert des cours de formation professionnelle, et créé les conditions favorables à la production, en offrant notamment des aides techniques et financières. En une dizaine d'années, la physionomie de Vân Hà a considérablement changé, aujourd'hui pourvue d'une animation jamais vue. Les clients fréquentent en grand nombre la commune, les uns dans l'espoir d'acheter des objets utiles qui embelliront leurs maisons, les autres dans le but de saisir la virtuosité d'un métier traditionnel et contempler des œuvres d'art.
Selon Nguyên Van Hiên, Vân Hà s'engage cette année à atteindre un taux de croissance économique d'entre 14% et 16%, soit plus élevé que le niveau national, ainsi que de régler au mieux les problèmes environnementaux.
L'ambiance très animée que l'on ressent à Vân Hà aujourd'hui diffère nettement de celle d'il y a une quinzaine d'années.
(Source : Nghia Dàn/CVN )

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