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Alain.R.Truong
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1 mars 2008

Lucien Lévy-Dhurmer (1865-1953), Jeunes Filles de Marrakech,

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Lucien Lévy-Dhurmer (1865-1953), Jeunes Filles de Marrakech, pastel sur papier, 46,5 x 61 cm. Estimation : 25 000/28 000 €.

Symboliste, préraphaélite : ces deux étiquettes désignent le plus souvent Lucien Lévy-Dhurmer. L’artiste fut en effet fortement marqué par la découverte des peintres italiens de la Renaissance, ainsi que par la poésie symboliste comme par la musique de Beethoven et Debussy. Mais notre tableau révèle un tout autre aspect de son oeuvre. Car la définition qui cernerait au plus près l’art et la personnalité de Lévy-Dhurmer est celle de "peintre de l’âme". Elle s’accorde aussi bien à ses représentations de figures allégoriques qu’à nos Jeunes Filles de Marrakech. Néanmoins, si la mélancolie et le mystère marquent les premières, c’est la joie de vivre qu’expriment les sourires complices des secondes. Ainsi nos tendres demoiselles semblent-elles bien éloignées des femmes à la beauté éthérée de l’époque 1900. Ses amitiés pour le poète Georges Rodenbach et pour Pierre Loti, témoignent d’ailleurs de ses deux inclinaisons artistiques : le symbolisme et l’exotisme. Lucien Lévy est né à Alger. Arrivé à Paris à l’âge de quatorze ans, il ne se s’éloignera cependant jamais de l’Afrique, en particulier du Maghreb, qui occupera toute sa vie une place importante. Grand voyageur, notre artiste visite également l’Orient, en particulier la Perse, la Syrie et la Turquie. Ces pays constituent une référence permanente pour lui, aussi bien en peinture qu’en céramique. Ses premières créations aux reflets métalliques affichent de fait une inspiration hispano-mauresque notable. En 1896, il expose ses premiers pastels et peintures. C’est à ce moment-là qu’il choisit son pseudonyme de Lévy-Dhurmer, en hommage au nom de jeune fille de sa mère, Goldhurmer. Le peintre se révèle alors un portraitiste de talent. Son Fantôme d’Orient ou Pierre Loti devant Istanbul au pastel est d’ailleurs l’un des seuls portraits de lui que l’auteur des Désenchantées ait vraiment aimé. Le pastel restera la technique de prédilection de Lévy-Dhurmer. Grâce à elle, il peut jouer de l’expressivité du non-fini. De plus, la vivacité du geste, sensible dans les traits de pastel, suggère toute la fougue de la vie, même si les visages des jeunes filles sont d’une précision rare. Ce réalisme pourrait surprendre si l’on ne connaissait pas la multiplicité des talents de Lévy-Dhurmer. Deux expositions personnelles, en 1952 au musée des Arts décoratifs de Paris puis en 1973 au Grand Palais, lui ont d’ailleurs rendu un hommage mérité.

Marseille, samedi 1er mars. Hôtel des ventes Méditerranée Marseille SVV

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