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Alain.R.Truong
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14 novembre 2008

"La volupté du goût, La peinture française au temps de Madame de Pompadour" au Musée des Beaux-Arts, Tours

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Jean-Baptiste-Marie Pierre,  L’Enlèvement d’Europe, 1750, 240 x 274 cm. Dallas, Dallas Museum of Art: © Dallas Museum of Art, Foundation for the Arts Collection, Mrs. John B. O’Hara Fund.

« Goût se dit en peinture du caractère particulier qui règne dans un tableau par rapport au choix des objets qui sont représentés et à la façon dont ils sont rendus » Diderot

« Viens, fastueux imbécile, qui ne mets ton plaisir que dans l’opinion d’autrui ! Que je t’apprenne à le goûter toi-même ! Sois voluptueux, et non pas vain ! Apprends à flatter tes sens, riche bête ! Prend du goût, et tu jouiras » Jean-Jacques Rousseau

Le musée de Tours propose une exposition traitant du « goût » en matière de peinture française entre 1745 et 1765 au temps de Madame de Pompadour. Intelligente, cultivée, excellente musicienne et une des plus jolies femmes de Paris, « la divine d’Etiolles » selon le mot de Voltaire, sut conquérir Louis XV sous le regard étonné d’une cour contrainte de s’accommoder d’une favorite royale roturière qui affirmait avoir eu pour seule ambition dès son plus jeune âge de devenir la maîtresse du Roi…

Ouverte aux idées nouvelles et aux aspirations réformistes mais soumise à la critique des courtisans et au mépris du dauphin, la favorite royale, confortée par son frère le marquis de Marigny, nommé Directeur et ordonnateur général des Bâtiments du roi, comprit que la protection des arts lui permettrait d’exercer son influence et de distraire le souverain, encore pour peu de temps « Bien Aimé ». Alors que le destin exceptionnel de la marquise, née Jeanne-Antoinette Poisson, bouleverse les codes de la Cour, l’art s’affranchit de ses règles et hiérarchies, et modifie en profondeur la société et l’image qu’il en donne.

La peinture française de ce milieu du XVIIIe siècle, siècle des Lumières comme des plaisirs, partagée entre la nostalgie de l’héroïsme du Grand Siècle et la reconnaissance de la dignité du réel, est caractérisée par l’essor des genres qui prennent le pas sur la peinture d’histoire ou religieuse. Cette tendance à la diversité est significative d’une époque soucieuse de définir le « beau » dont la subjectivité se trouve désormais admise : les plaisirs de l’illusion tirant vers le « gracieux » pour les collections privées face au désir de vérité pour une commande publique qui privilégie la dimension morale.

La pierre fondatrice de la réflexion esthétique française reste la question de l’imitation parfaite de la nature, et l’attention se porte sur la matière picturale, le beau « faire » d’artistes de génie, tels que Chardin, Vernet et Greuze. Loin d’être soumis à un hypothétique « beau idéal » et à l’autorité des Anciens, l’artiste doit restituer fidèlement le regard qu’il porte sur le monde, sans se soucier de la grandeur du sujet qui, désormais, importe moins que la manière de le traiter; et Chardin d’affirmer : On se sert des couleurs mais on peint avec le sentiment. Une importance capitale est accordée à la qualité du travail du peintre, indépendamment de son genre de prédilection : rien de plus éloigné d’une scène de l’ordinaire peinte par Chardin qu’une scène de son ami Jeaurat ou de Greuze. Les tableaux d’Oudry, de Chardin et de Bachelier correspondent à des façons différentes de voir et d’interpréter la nature. De l’impressionnante beauté de l’antique aux couleurs chatoyantes de la vie quotidienne, les sources d’inspiration sont multiples, comme en témoignent les tableaux de Barbault, Hubert Robert ou Fragonard.

Reconnaissance des talents, multiplicité et hybridation des genres, diversité de l’art pictural… L’époque est au changement sociétal et pictural, l’un et l’autre étant intimement liés. Alors que les grandes commandes royales auprès des peintres sont particulièrement rares, chaque amateur se croit autorisé à analyser sinon à déterminer ce qu’est le goût – donc le « bon goût » – précisément parce que celui-ci n’est plus dicté par une volonté souveraine. Le goût de la Cour n’est plus le goût universel et la réputation d’homme de goût est aussi recherchée parmi ceux qui veulent se distinguer que l’était du temps de Molière celle d’homme d’esprit.

La peinture, comme l’ensemble des arts occupe désormais une place inédite au sein de la communauté ; elle s’inscrit dans l’Histoire, dans le devenir de l’humanité, mais plus spécifiquement dans le devenir de ce qui peu à peu devient la communauté par excellence : la nation.

Organisée dans le cadre des échanges franco-américains FRAME, et présentée à Tours  du 11 octobre 2008 au 12 janvier 2009, puis à Portland, du 7 février au 17 mai 2009, cette exposition réunit une soixantaine de tableaux majeurs d’artistes fameux tels Boucher, Chardin, Coypel, Fragonard, Greuze, Vanloo, H. Robert, Vernet, Vien, prêtés par des musées prestigieux français et américains. Elle se penche, ainsi que le montre l’important catalogue qui l’accompagne, sur les subtilités de l’évolution de la production et de la réception de l’art.

La volupté du goût vient sur un moment charnière de l’histoire de la peinture française, qui peut se lire comme le signe de l’émergence, au milieu du XVIIIe siècle, non seulement d’une discipline nouvelle, l’esthétique, mais plus encore comme l’accomplissement d’un esprit nouveau, celui des Lumières.

11 octobre 2008 – 12 janvier 2009. Musée des Beaux-Arts, Tours. La volupté du goût - La peinture française au temps de Madame de Pompadour

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François Boucher,  Portrait de Madame de Pompadour, vers 1750. Huile sur toile, 60 x 45 cm. Paris, Musée du Louvre (C) Photo RMN / © Thierry Le Magere

«Voulant avoir son portrait, c'était Boucher qu'elle [Madame de Pompadour] choisissait, pour laisser d'elle une image qui survécût à sa fortune et l'empêchât de mourir tout entière » (Edmond et Jules de Goncourt). La marquise voulait paraître aux yeux de son siècle comme la femme de goût par excellence, protectrice des Lettres et des Arts. François Boucher la représente donc dans tout le faste de sa position de favorite du Roi ; l’élégance et la richesse de son costume témoignant du luxe de la vie à la Cour au XVIIIe siècle.

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François Boucher, Apollon et Issé, 1750. Huile sur toile, 100 x 79 cm. Tours, Musée des Beaux-Arts © Tours, Musée des Beaux-Arts, cliché Patrick Boyer

Boucher illustre la scène finale des amours d’Apollon et Issé, lorsqu’Apollon, abandonnant son costume de berger, révèle sa divinité à la nymphe. Ce mythe devint très célèbre au XVIIIe siècle grâce à l’opéra de Destouches Issé, dont Madame de Pompadour interpréta le rôle principal en 1749 à Versailles. C’est sûrement en souvenir de cette représentation que la marquise commanda ce tableau.

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François Boucher, Saint Jean-Baptiste, 1755. Huile sur toile, 164 x 116 cm. Minneapolis, Minneapolis Institute of Arts © The Minneapolis Institute of Arts, The Putman Dana McMillan Fund

Bien qu’il soit surtout connu pour le versant profane de son oeuvre, Boucher a réalisé de nombreux travaux religieux. Encouragé par Madame de Pompadour qui lui commande plusieurs tableaux pour décorer ses demeures, le peintre opère un retour vers les sujets d’inspiration biblique dans les années 1750. Il exécute ainsi ce Saint Jean-Baptiste en prière pour servir de retable à la chapelle funéraire que Madame de Pompadour possédait au couvent des Capucines à Paris.

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Jean-Siméon Chardin, Les attributs des arts, 1766. Huile sur toile, 108 x 145 cm. Minneapolis, Minneapolis Institute of Arts © The Minneapolis Institute of Arts, The William Hood Dunwoody FundS

Chardin représente les arts au travers de leurs attributs symboliques : la palette et les pinceaux pour la peinture, les plans et l’équerre pour l’architecture, l’aiguière pour l’orfèvrerie… Le plâtre du Mercure de Pigalle, qui ornait le parc du château de Crécy de la Pompadour, occupe une place centrale dans la composition du tableau, le peintre appréciant tout particulièrement la sculpture de son époque. Cette peinture, saluée par la critique, est à mettre en parallèle avec plusieurs autres versions : une première composition, réalisée pour Catherine II de Russe, puis un ensemble commandé par le marquis de Marigny.

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Jean-Siméon Chardin, Panier de pêches, 1759. Huile sur toile, 38 x 46 cm. Rennes, Musée des Beaux-Arts (C) Rennes, Dist Rmn/ © Patrick Merret

En 1750-1760, Chardin renoue avec le genre des natures mortes qui avait fait son succès dans les années 1720. Le Panier de pêches rend compte de l’évolution stylistique du peintre qui accorde de plus en plus d’importance à la captation de la lumière et au rendu de l’atmosphère. Ce tableau, présenté au Salon de 1759 avec son pendant le Panier de prunes, est remarqué par Diderot, grand amateur de Chardin : « C’est toujours la nature et la vérité […] les pêches et les raisins éveillent l’appétit et appellent la main ».

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François-Hubert Drouais, Portrait de Madame de Pompadour, 1763. Huile sur toile ovale, 64 x 53 cm. Musée des Beaux-Arts d’Orléans © Orléans, Musée des Beaux-Arts

Spécialiste reconnu dans l'art du portrait féminin, Drouais fut également un des peintres favoris de Madame de Pompadour qu’il  représente ici de manière simple et non officielle, munie d’un manchon de fourrure, accessoire très en vogue dans les portraits de l’époque. Le tableau, de taille modeste, était sans doute destiné à être reproduit pour les proches de la marquise.

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Jean-Honoré Fragonard, Escalier de la Villa d’Este, vers 1760. Huile sur toile, 82 x 105 cm. Minneapolis, Minneapolis Institute of Arts © The Minneapolis Institute of Arts, Gift of Daniel T. and Helen E. Lindsay

Fragonard aime à traduire par le dessin et la peinture une expérience vécue. Il peint ce paysage, un jardin Renaissance, d’après plusieurs croquis qu’il réalisa lors de son séjour avec l’abbé de Saint-Non à la Villa d’Este à Tivoli pendant l’été 1760. Le peintre privilégie la végétation sombre et luxuriante à l'architecture, restituant au plus près la moiteur des soirées estivales italiennes.

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Jean-Honoré Fragonard, Les Blanchisseuses, 1759. Huile sur toile, 63 x 73 cm. Saint Louis, The Saint Louis Art Museum © Saint Louis Art Museum, Museum Purchase

Elève à l’Académie de France à Rome, Fragonard peint Les Blanchisseuses et revisite le genre des « bambochades » du XVIIe siècle, scènes de genre hollandaises ou italiennes représentant des personnages populaires dans des situations triviales. Tel un instantané de vie et en accord avec la légèreté des moeurs de l’époque, le tableau, avec « ces tons frais, hasardés par l’enthousiasme » (Marigny), met en scène le travail de lessive dont les vapeurs invitent à l’érotisme.

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Jean-Honoré Fragonard, Paysage aux lavandières, 1765. Huile sur toile, 38,7 x 46,3 cm. Richmond, The Virginia Museum of Fine Arts © Virginia Museum of Fine Arts, Richmond, The Adolph D. and Wilkins C. Williams Fund. / Photo Katherine Wetzel

Grand amateur de peinture flamande, Fragonard s'inspire des vastes paysages des maîtres nordiques pour réaliser ce tableau qui connut un grand succès au XVIIIe siècle. Le Paysage aux lavandières reprend les codes du genre, mêlant le pittoresque de la scène populaire à la noblesse du site naturel, tout en restant caractéristique du style spontané et léger, aux touches fluides, de Fragonard.

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Jean-Baptiste Greuze, L’Accordée de village, 1761. Huile sur toile, 92 x 117 cm. Paris, Musée du Louvre (C) Photo RMN / © Jean-Gilles Berizzi

Grâce au soutien du frère de madame de Pompadour, Greuze participe au Salon de 1761 où il présente ce tableau qui reçoit un accueil triomphal auprès du public comme de la critique. Cette oeuvre au sujet édifiant : une remise de dot, est caractéristique de la peinture dite morale, censée « concourir [...] à nous toucher, à nous instruire, à nous corriger et à nous inviter à la vertu » (Diderot), dont Greuze deviendra un des plus illustres représentants, « le premier qui se soit avisé de donner des moeurs à l’art et d’enchaîner des événements d’après lesquels il serait facile de faire un roman » (Diderot).

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Jean-Baptiste Greuze, La Paresseuse italienne, 1757. Huile sur toile, 65 x 49 cm. Hartford, Wadsworth Atheneum © Wadsworth Athenuem

Connu pour la nature moralisatrice et didactique de ses oeuvres, Greuze s’intéresse aux faiblesses de la nature humaine. Réalisé pendant le séjour du peintre à Rome, ce tableau démontre les méfaits de la paresse, figurée sous les traits fatigués d’une servante italienne. L’expression lasse et la pose négligée du personnage féminin, le désordre du décor dénoncent l’apathie et la fainéantise mais n’excluent pas une certaine sensualité indolente.

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Jean-Baptiste Greuze, L’Accordée de village, 1761. Huile sur toile, 92 x 117 cm. Paris, Musée du Louvre (C) Photo RMN / © Jean-Gilles Berizzi

Grâce au soutien du frère de madame de Pompadour, Greuze participe au Salon de 1761 où il présente ce tableau qui reçoit un accueil triomphal auprès du public comme de la critique. Cette oeuvre au sujet édifiant : une remise de dot, est caractéristique de la peinture dite morale, censée « concourir [...] à nous toucher, à nous instruire, à nous corriger et à nous inviter à la vertu » (Diderot), dont Greuze deviendra un des plus illustres représentants, « le premier qui se soit avisé de donner des moeurs à l’art et d’enchaîner des événements d’après lesquels il serait facile de faire un roman » (Diderot).

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Simon-Mathurin Lantara, L’Esprit de Dieu planant sur les eaux, 1752, Huile sur toile, 52 x 46 cm. Musée de Grenoble © Musée de Grenoble

Ce paysage marin, dans la tradition de Claude Lorrain, est en fait une peinture d’histoire qui illustre le mythe de la Création décrit dans les premiers versets de la Genèse : « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. Or la terre était vague et vide, les ténèbres couvraient l’abîme, l’esprit de Dieu planait sur les eaux ». Sur toute la surface du tableau se diffusent les rayons d’un triangle lumineux, représentant l’Esprit saint.

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Hubert Robert, La Lingère. Huile sur toile, 35 x 32 cm. Williamstown, The Sterling and Francine Clark Art Institute © The Sterling and Francine Clark Art Institute, Williamstown

Célèbre pour ses paysages de ruines, Hubert Robert réalise à ses débuts des peintures d’un genre très varié, allant du paysage de caprice à la scène rustique, dans un style qui offre des points de convergence avec l’oeuvre de Fragonard, dont Robert était l’ami. Cette scène du quotidien, animée par des détails burlesques, a une vivacité de touche et un air de fantaisie populaire.

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Carle Vanloo, Allégorie de la peinture, 1752. Huile sur toile, 87 x 84 cm. San Francisco, The Fine Arts Museums © Fine Arts Museums of San Francisco, Museum Purchase, Mildred Anna Collection 1950

Charles André Vanloo, dit Carle Vanloo, est un spécialiste du genre allégorique, très prisé au XVIIIe siècle. L’originalité de cette allégorie de la peinture, se trouve dans le choix et le traitement des personnages : un artiste et son modèle représentés sous les traits d’enfants. Le tableau fait partie d’un ensemble regroupant trois autres compositions : Allégorie de la Musique, Allégorie de la Sculpture, Allégorie de l’Architecture, peint pour le château de Bellevue.

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Carle Vanloo, Les Arts suppliants demandant au Destin d’épargner la vie de Mme de Pompadour, 1764. Huile sur toile, 81 x 66 cm. Pittsburgh, The Frick Art and Historical Center ©The Frick Art and Historical Center, Pittsburgh, Photo Richard Stoner

Carle Vanloo, membre le plus connu de cette dynastie d’artistes, est un des peintres favoris de la Cour et de Madame de Pompadour. Sa maîtrise technique s’impose dans cette composition allégorique, représentant les arts personnifiés s’adressant au Destin, entouré de trois Parques, pour la sauvegarde de la  marquise. « C’est un morceau très précieux que celui-ci, il est du plus beau fini, belles attitudes, beaux caractères, belles draperies, belles passions, beau coloris et composé on ne peut mieux. » Diderot

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Louis-Michel Van Loo, Portrait de M. de Marigny et de son épouse, 1769. Huile sur toile, 130 x 98 cm. Paris, Musée du Louvre (C) Photo RMN / © Hervé Lewandowski

Abel-François Poisson, marquis de Marigny est le frère de madame de Pompadour et à ce titre un proche du roi, qui lui attribue le titre de directeur général des Bâtiments, en charge de la commande artistique royale. Il est ici représenté avec sa jeune épouse, Marie-Françoise Constance Filleul, dans une attitude intime, empruntée au genre des conversation pieces rendues célèbres par le peintre anglais William Hogarth

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Claude-Joseph Vernet, Nuit, 1760. Huile sur toile, 97,1 x 133,3 cm. Richmond, The Virginia Museum of Fine Arts © Virginia Museum of Fine Arts, Richmond. The Adolph D. and Wilkins C. Williams Fund.

Vernet est devenu le porte-parole célébré du paysage marin du XVIIIe siècle lorsque Louis XV lui commande en 1753 une série de tableaux sur les ports de France. Avec cette scène nocturne, de style classique mais pleine de mystère, animée par la présence humaine, le peintre s’attache à restituer la poésie de la mer et de ses navires.

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Joseph-Marie Vien, La douce mélancolie, 1756. Huile sur toile, 68 x 55 cm. Cleveland, The Cleveland Museum of Art: © Cleveland Museum of Art

« Mélancolie : sentiment habituel de notre imperfection […]; elle se plaît dans la méditation qui exerce les facultés de l’âme pour lui donner un sentiment doux de son existence, et qui la dérobe au trouble des passions. » Cette définition de Diderot parue dans l’Encyclopédie, décrit bien la sensibilité méditative du XVIIIe siècle, retranscrite dans La douce mélancolie, et qui préfigure le spleen des rmantiques. Le décor d’inspiration antique et la position dramatique du personnage sont caractéristiques du style néo-classique, dont Vien était le précurseur, qui connaîtra également un grand succès à la fin du siècle.

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