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Alain.R.Truong
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28 novembre 2008

Denys Van Alsloot (1570-1628) et Hendrick de Clerck (1570-1630), Vénus et Adonis dans un paysage de forêt, 1611

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Denys Van Alsloot (1570-1628) et Hendrick de Clerck (1570-1630), Vénus et Adonis dans un paysage de forêt, 1611, panneau, 110 x 152 cm. Estimation : 350 000/400 000 €.

Les deux hommes étaient faits pour se rencontrer. Nés tous deux en 1570, l’un à Malines, l’autre à Bruxelles, tous deux deviennent des peintres de renom et attirent bientôt l’attention de l’archiduc Albert et de l’archiduchesse Isabelle, gouverneurs des Pays-Bas espagnols, qui installèrent à Bruxelles une cour éclairée, dans laquelle la culture flamande put librement se développer. De Clerck entre à leur service dès 1594, Alsloot cinq ans plus tard. Leur association va rapidement devenir des plus logiques. Dans un pays qui a vu naître les genres picturaux, où les scènes de genre, les natures mortes et autres portraits de groupe ont pris place dès le XVIe siècle aux côtés des paysages et des scènes mythologiques, il est d’usage qu’un artiste mette sa compétence particulière au service de ses confrères. Aussi, les oeuvres à quatre mains ne sont-elles pas rares dans la peinture flamande, offrant un résultat aussi complet et harmonieux que possible. Le plus bel exemple est donné par le grand Rubens, qui laissait Brueghel de Velours réaliser ses guirlandes de fleurs et confiait ses natures mortes à Frans Snyders. Il en va de même pour notre Vénus et Adonis, une scène mythologique «plantée» dans un paysage naturaliste. Ce dernier, on le doit à Denis Van Alsloot. Considéré comme l’un des fondateurs du paysage bruxellois, il n’est cependant connu qu’à travers un tout petit nombre d’oeuvres. Van Alsloot a introduit dans le traitement du sujet un aspect réaliste tout à fait novateur. Quant aux figures de Vénus et d’Adonis d’une élégance toute maniériste, elles sont à mettre à l’actif d’Hendrick de Clerck, rendu célèbre par ses tableaux d’églises. Notre tableau, conservé dans la même famille depuis le XIXe siècle, rejoint ainsi la vingtaine d’œuvres que les deux peintres ont exécutées de concert. Dans cet ensemble, seuls quatre tableaux portent la double signature d’Alsloot et de Clerck – c’est le cas sur notre Vénus et Adonis. L’amour demeure l’un des thèmes favoris des artistes de cette époque emplie d’humanisme. Mais ici, nous sommes loin des paysages oniriques habituels. C’est dans une véritable forêt que se joue cette scène tragique des Métamorphoses d’Ovide qui verra la mort d’Adonis et le malheur de Vénus, sa bien-aimée. Duo de choc, Denys Van Alsloot et Hendrick de Clerck ont propulsé la peinture bruxelloise dans une nouvelle ère.

Lyon, dimanche 30 novembre. Chenu-Scrive-Bérard SVV. M. Millet.

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