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Alain.R.Truong
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Alain.R.Truong
12 février 2009

"Les Batailles de l'empereur de Chine - Quand l'empereur Qianlong adressait ses commandes d'estampes à Louis XV" au Louvre

6

Jacques-Philippe Le bas d’après un dessin de Jean-Denis Attiret.

La Victoire de Khorgos (détail). Eau-forte et burin. 70 x 110 cm  Paris, musée du Louvre, département des Arts graphiques, collection Edmond de Rothschild, inv. 27484 L.R. © 200 © 2008 Musée du Louvre / Martine Beck-Coppola

À travers cette exposition, le musée du Louvre nous fait découvrir l’aventure éditoriale la plus exotique de la France de Louis XV : la réalisation de seize planches gravées à Paris,sous la direction de Charles-Nicolas Cochin le fils, d’aprèsdes dessins réalisés à Pékin par quatre missionnaires jésuitestravaillant pour l’empereur Qianlong. Cette commande impériale officialisa en Chine la technique de la gravure entaille-douce. L’accrochage de ces chefs-d’oeuvre de l’art de l’estampe du XVIII

e

siècle sera ponctué de quelques pièces d’art décoratif représentatives du goût européen de l’époque pour les chinoiseries.

Exécuté d’après les dessins des Frères Giuseppe Castiglione et Jean-Denis Attiret ainsi que des Pères Jean Damascene et IgnaceSickelpart, l’ensemble gravé est connu sous le titre

Les Batailles

Du décret impérial à la commande royale.

– ou bien Les Conquêtes de l’Empereur de Chine. Il relate en seize planches, exécutées à l’eau-forte et au burin, la victorieuse campagne militaire menée par l’empereur Qianlong (1736-1796) en Haute Asie de 1755 à 1759. L’édit impérial du 13 juillet 1765, demandant l’envoi en Europe de quatre premiers dessins préparatoires, transita par les marchands hannistes. Seuls habilités à Canton pour le commerce avec l’Occident, ces derniers signèrent un traité avec la Compagnie française des Indes. Le document original de ce contrat, conservé à la Bibliothèque Nationale de France, sera exposé. Partis de Canton le 21 janvier 1766 les dessins et le décret impérial arrivèrent à Paris le 10 août de la même année, mais ils furent retenus par la Compagnie des Indes jusqu’à la mi-décembre. Elle seule en effet savait que la décision d’envoyer les quatre dessins n’avait pas été prise à Pékin, par l’empereur Qianlong, mais à Canton. Pour que la commande impériale aboutît à un engagement de la couronne de France, il fallut un concours de circonstances extraordinaires où le ministre Henri-Jean-Baptiste-Léonard Bertin joua un rôle essentiel. De son ministère dépendait les Manufactures de Sèvres qui avaient partie liée avec la Compagnie, il fut donc rapidement au fait de la commande impériale, qu’il transmit aussitôt à Louis XV et au marquis de Marigny (frère de Madame de Pompadour, Directeur Général des Bâtiments du Roy et directeur de l’Académie royale de Peinture, de Sculpture et de Gravure). Le mythe de la commande impériale adressée à la France était né. La commande de Qianlong fut désormais traitée avec l’importance propre à une affaire d’État.

Après l’humiliation du Traité de Paris par lequel la France était dépossédée des premières fondations de son empire colonial, elle offrait en effet l’opportunité de séduire Qianlong par l’excellence et la perfection de l’art français.

Catalogue : Les Batailles de l’Empereur de Chine. La gloire de Qianlong célébrée par Louis XV, une commande royale d’estampes par Pascal Torres-Guardiola, 160 pages, 70 ill. couleurs, 28 euros. Coédition musée du Louvre / Le Passage. Mise en vente le 5 février 2009.

du 12-02-2009 au 18-05-2009. Aile Sully, 2e étage

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