Fauteuil de bureau à assise tournante. Estampillé G. Jacob. Paris, vers 1780 – Epoque Louis XV

Bois d’acajou massif. Estampillé G. Jacob (sur le dessus de l’un des pieds). Dimensions : hauteur diamètre 86 cm 60 cm. Inches 33 ¾ 23 ½

Ce fauteuil, à assise cannée et dossier garni, est très révélateur de l’inventivité de Georges Jacob. Plusieurs éléments en font en effet une création originale, comme l’assise tournante, de forme ronde dans laquelle viennent s’intégrer les consoles d’accotoir ou encore la présence de pieds en consoles renversées. Ces derniers firent leur apparition vers 1765, alors que les artisans parisiens tentaient d’adapter la nouvelle esthétique néoclassique aux formes rocaille. C’est en effet à cette période que l’on continua à utiliser le pied de style Louis XV, mais en plaçant une masse carrée à son sommet, souvent sculptée d’un motif. Rapidement, à ce pied fut substituée une console (Pallot, B., L’art du siège au XVIIIème siècle, Paris, 1987, p. 180). Il est difficile d’en attribuer la paternité au seul Jacob, mais il en fut le principal propagateur et ce pied constitue aujourd’hui une quasi-signature stylistique de Jacob qu’il utilisa une grande partie de sa carrière. On en retrouve ainsi sur une chaise datable vers 1770-1775, portant la marque du château de Fontainebleau et faisant autrefois partie de la collection de la princesse de Faucigny-Lucinge (Janneau, G., Le siège en France, paris, 1958, n° 233, reprod.) ; sur une série de sièges des années 1775-1780 (Catalogue Aaron 1994-1995, n° 38, reprod.) ; ou sur un fauteuil de bureau à assise pivotante chinoisant du mobilier national, portant la marque du château de Saint-Cloud et datable des années 1785 (Janneau, G. 1958, n° 249, reprod.). Indiquons que ces deux derniers exemples sont réalisés, comme ici, en acajou. Or ce bois semble avoir été utilisé pour la première fois dans la menuiserie en sièges parisienne vers 1778-1779, par Pierre Garnier, pour le marquis de Marigny, frère de madame de Pompadour, ce qui nous impose une datation postérieure.

On connaît un petit nombre de fauteuils de bureau de Jacob à assise tournante, identiques à celui étudié. Signalons-en un, aussi en acajou, mais entièrement canné et un autre laqué en blanc à garniture de cuir (Kjellberg, P., Le mobilier français, Paris, 2002, p. 462, fig. b et d).

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