Paire de fauteuils. Estampillés G. Jacob. Fin de l'époque Louis XVI.
Paire de fauteuils. Estampillés G. Jacob. Fin de l'époque Louis XVI.
en acajou mouluré et sculpté à dossier ajouré à décor de volutes feuillagés se terminant par des sabots et de cercles entrelacés. Montants fuselés à cannelures surmontées de boutons. Accotoirs à manchettes reposant sur des consoles balustres à cannelures. Assise en fer à cheval, ornée de dés à rosaces. Pieds fuselés et cannelés. Marqués au fer ASSNAT. Marque du garde-meuble révolutionnaire. Haut. 96 x 60 x 61 cm - Estimation : € 80,000-100,000
Georges Jacob (6 juillet 1739 - 5 juillet 1814), reçu Maître le 4 Septembre 1765.
Provenance : - Vente Renaud Paul / Daguerre le 28 juin 2002, Paris, Drouot Richelieu, salle 4, notre paire de fauteuils était présentée en acajou repeint.
- Collection privée, Paris.
« Georges Jacob (1739-1814), né à Cheny en Bourgogne, termina son apprentissage avec Delanois, de huit ans son ainé, avec lequel il resta très lié. Il obtient la maîtrise le 4 septembre 1765, et s'établit, chose rare, sans prendre la succession d'un autre maître. Il devint fournisseur de la cour et des princes. Le plus célèbre et le plus prolifique de tous les menuisiers en sièges du XVIIIe siècle français, depuis le règne de Louis XV jusqu'au Consulat a eu une importante production. On connaît des sièges visiblement exécutés sous le consulat qui porte son estampille. C'est probablement l'amitié du peintre Louis David qui lui permit de traverser les troubles de la Révolution.
C'est sous le règne de Louis XVI que l'art de Georges Jacob prend toute sa mesure. Ses œuvres, toujours harmonieuses et élégantes, étaient d'une technique et d'une exécution parfaite.
Les mémoires du garde-meuble de la couronne font état d'une quantité de sièges de toutes catégories livrés par Jacob.
En 1797, il fournira du mobilier à la Convention Nationale, à la demande du garde-meuble révolutionnaire, pour les membres du Comité de salut public et en 1798, au Palais Bourbon, pour le conseil des cinq-cents.
Les commandes obtenues par Georges Jacob mentionne :
- Convention : procès-verbaux du Comité d'inspection, résumés d'après F. Boyer, le 16 Ventose an II « fournitures faites à la Convention Nationale en meubles et façon de meubler, fourniture de meubles et de chaises aux Comités de Salut Public et de sûreté générale ».
- Conseil des cinq cents : format des dépenses par l'an IV (1796) « Le citoyen Jacob reçoit 324,92 F. pour solde de ses fournitures ».
Notre paire de fauteuils témoigne parfaitement des innovations dont il fut l'auteur.
Il a été le promoteur des supports d'accotoirs en forme de balustre, des dossiers ajourés, dits à l'anglaise, en raison de leurs antécédents.
Les modèles de Chippendale et d'Adam, constituaient la grande mouvance du style Louis XVI, tardif et directoire. Avec de multiples variantes, la gerbe et la lyre dominaient le lot. À l'exception de quelques modèles en hêtre peint, les modèles étaient exécutés en acajou, le premier, sans doute, a utilisé ce bois. Il en généralisa l'usage. En ce domaine, des sièges à dossier ajouré, l'imagination créatrice de Jacob ne connaissait guère de limite ».
'Le mobilier français du XIXe siècle', Les éditions de l'amateur - Denise Ledoux-Lebard et Pierre Kjellberg "Le mobilier français du XVIIIe siècle", édition l''Amateur.
TAJAN. MOBILIER & OBJETS D'ART, HAUTE-EPOQUE, 18E ET 19E SIÈCLES, 16 déc. 2009 19:00, Espace Tajan www.tajan.com