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Alain.R.Truong
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Alain.R.Truong
28 juin 2011

Record for a Sale of Old Master & 19th Century Paintings and Drawings at Sotheby's

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The sale’s highest price of €1,241,252/$1,773,492 was paid by a French buyer for an exceptional set of seven sketches made by Jean-François de Troy. Photo: Sotheby's.

PARIS.- The final sale of the season at Sotheby’s Paris, devoted to Old Master & 19th Century Paintings & Drawings, yielded €7.6m – the highest total for a sale of Old Master & 19th Century Paintings & Drawings by Sotheby’s France to date, including three world records.

Pierre Etienne, Head of the Old Master Paintings & Drawings Department, observed that ‘Today’s sale included many rediscovered or market-fresh works from 17th and 18th century France, consigned from European private collections like the prestigious House of Bourbon or the former Hôtel Biron. The results obtained reflect the vitality of the market for Old Master pictures which, for quality works, remains dynamic and international; international connoisseurs have no hesitation in competing for high-level works that have been carefully selected for provenance, condition and artistic quality.’

The sale’s highest price of €1,241,252/$1,773,492 was paid by a French buyer for an exceptional set of seven sketches made by Jean-François de Troy for his cartoons for the Story of Esther tapestry suite made by the Manufacture des Gobelins (lots 61-67).

Sothparis_1

Jean-François de Troy (Paris 1679 - 1752 Rome), La toilette d'Esther (Esther at her toilet).

Huile sur toile, 57 x 51 cm. Une gravure encadrée de la composition sera remise à l'acquéreur. Oil on canvas; 22 1/2 by 20 in ; The present lot will be sold with the framed engraving of the composition. Estimate €200,000-300,000. Price Realised € 177,320

LITERATURE; Correspondance, t. IX, 9 août 1738, pp. 349-350 ;

Extrait..., éd. 1854, t.II, p.277 ;

G. Briere, « Detroy, 1679-1752 », dans Dimier, Louis : Les peintres français du XVIIIe siècle, Paris-Bruxelles, 1930, t. II, p.34, n°10 ;

M. Florisoone, La Peinture française. Le Dix-huitième siècle, Paris, 1948 (ill. pl.46) ;

Ch. Leribault, Jean-François de Troy (1679-1752), Paris, Arthena, 2002, pp. 349-350, (P.247);

Le Théatre des passions (1697-1759) Cléopatre, Medée, Iphigenie, Nantes, Musée des Beaux Arts, p. 138, cité sous le n34, note 1

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Jean-François de Troy (Paris 1679 - 1752 Rome), Le couronnement d'Esther (The crowning of Esther).

Porte une ancienne étiquette aposée sur la couche picturale dans le coin inférieur gauche avec le numéro 34. Huile sur toile, 56 x 80,5 cm. Une gravure encadrée de la composition sera remise à l'acquéreur. Oil on canvas; 22 by 31 3/4 in ; Bears an old label stamped with the number 34 on the lower left corner ; The present lot will be sold with the framed engraving of the composition. Estimate €200,000-300,000. Price Realised € 177,322

LITERATURE: Correspondance, t. IX, 9 août 1738, p.349-350 ;

Extrait..., éd. 1854, t. II, p. 277 ;

Dardenne, Le Figaro (supplément artistique), 29 mars 1928, p. 376 (ill.) ;

G. Briere, « Detroy, 1679-1752 », dans Dimier, Louis : Les peintres français du XVIIIe siècle, Paris-Bruxelles, 1930, t. II, p. 34, n°12 ;

Ch. Leribault, Jean-François de Troy (1679-1752), Paris, Arthena, 2002, p. 350, (P.248);

Le Théatre des passions (1697-1759) Cléopatre, Medée, Iphigenie, Nantes, Musée des Beaux Arts, p. 138, cité sous le n34, note 1

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Jean François de Troy (Paris 1679 - 1752 Rome), Le dédain de Mardochée (Mordecai's disdain).

Huile sur toile, 56 x 80,5 cm. Une gravure encadrée de la composition sera remise à l'acquéreur. Oil on canvas ; 22 by 31 3/4 in ; The present lot will be sold with the framed engraving of the composition.  Estimate €200,000-300,000. Price Realised € 177,322

LITERATURE; Correspondance, t. IX, 9 août 1738, pp. 349-350 ;

Extrait..., éd. 1854, t. II, p. 277 ;

G. Briere, « Detroy, 1679-1752 », dans Dimier, Louis : Les peintres français du XVIIIe siècle, Paris-Bruxelles, 1930, t. II, pp. 18 et 34, n°14 ;

Ch. Leribault, Jean-François de Troy (1679-1752), Paris, Arthena, 2002, pp. 350-351, (P. 249);

Le Théatre des passions (1697-1759) Cléopatre, Medée, Iphigenie, Nantes, Musée des Beaux Arts, p. 138, cité sous le n34, note 1

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Jean François de Troy (Paris 1679 - 1752 Rome), L'évanouissement d'Esther (The fainting of Esther).

Porte une ancienne étiquette aposée sur la couche picturale dans le coin inférieur gauche avec le numéro 33. Huile sur toile, 56 x 80 cm. Une gravure encadrée de la composition sera remise à l'acquéreur. Oil on canvas; 22 by 31 1/2 in ; Bears an old label stamped with the number 33 on the lower left corner ; The present lot will be sold with the framed engraving of the composition. Estimate €200,000-300,000. Price Realised € 177,322

LITERATURE; Correspondance, t. IX, 9 août 1738, pp. 349-350 ;

Extrait..., éd. 1854, t. II, p. 277 ;

G. Briere, « Detroy, 1679-1752 », dans Dimier, Louis : Les peintres français du XVIIIe siècle, Paris-Bruxelles, 1930, t. II, pp. 18 et 34, n°16 ;

Ch. Leribault, Jean-François de Troy (1679-1752), Paris, Arthena, 2002, pp. 350-351, (P. 250);

Le Théatre des passions (1697-1759) Cléopatre, Medée, Iphigenie, Nantes, Musée des Beaux Arts, p. 138, cité sous le n34, note 1

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Jean-François de Troy (Paris 1679 - 1752 Rome), Le repas d'Esther et d'Assureus (The meal of Esther and Ahasuerus).

Huile sur toile, 56 x 80,5 cm . Une gravure encadrée de la composition sera remise à l'acquéreur. Oil on canvas; 22 by 31 3/4 in ; The present lot will be sold with the framed engraving of the composition. Estimate €200,000-300,000. Price Realised € 177,322

LITERATURE; Correspondance, t. IX, 9 août 1738, p.349-350 ;

Extrait..., éd. 1854, t. II, p.277 ;

Revue de l'Art ancien et moderne (supplément : Le Bulletin de l'Art), avril 1928, p. 148 (ill.) ;

G. Briere, « Detroy, 1679-1752 », dans Dimier, Louis : Les peintres français du XVIIIe siècle, Paris-Bruxelles, 1930, t. II, p. 35, n°20 ;

J.-G. Goulinat, « Les esquisses de Jean-François de Troy pour l'Histoire d'Esther », L'Art et les Artistes, mars 1928, p. 209 (ill.) ;

Ch. Leribault, Jean-François de Troy (1679-1752), Paris, Arthena, 2002, p. 351, (P.251);

Le Théatre des passions (1697-1759) Cléopatre, Medée, Iphigenie, Nantes, Musée des Beaux Arts, p. 138, cité sous le n34, note 1

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Atelier de Jean-François de Troy, Le triomphe de Mardochée (The triumph of Mordecai).

Huile sur toile avec les pans coupés dans les coins supérieurs, 42,5 x 88 cm. Une gravure encadrée de la composition sera remise à l'acquéreur. Oil on canvas in an irregular hexagon; 16 3/4 by 34 2/3 in ; The present lot will be sold with the framed engraving of the composition. Estimate €40,000-60,000. Price Realised € 177,322

Note: L'oeuvre que nous présentons ici est une oeuvre de l'atelier qui comprend quelques variantes par rapport à l'esquisse originale peinte par Jean-François de Troy et conservée au Metropolitan Museum de New York (voir fig.1).

De l'ensemble de la série pour la tenture d'Esther, le Triomphe de Mardochée est l'oeuvre qui a le plus été copiée. Cela s'explique car cette toile monumentale de plus de sept mètres de long a été gravée par Pierre-Ignace Parrocel très peu de temps après avoir été peinte par l'artiste alors que le reste de la série n'a été connu par les estampes de Beauvarlet qu'à la fin du XVIIIème siècle.

LITERATURE: Ch. Leribault, Jean-François de Troy (1679-1752), Paris, Arthena, 2002, p. 352, reproduit sous le numéro P. 252 b (avec une erreur de provenance, et de dimensions 55 x 1,30 cm);

Le Théatre des passions (1697-1759) Cléopatre, Medée, Iphigenie, Nantes, Musée des Beaux Arts, p. 138, cité sous le n34, note 1

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Jean-François de Troy  (Paris 1679 - 1752 Rome),  La condamnation d'Aman (The sentencing of Aman).

Porte une ancienne étiquette aposée sur la couche picturale dans le coin inférieur gauche avec le numéro 35. Huile sur toile, 56 x 74,5 cm. Une gravure encadrée de la composition sera remise à l'acquéreur. Oil on canvas; 22 by 29 1/3 in ; Bears an old label stamp with the number 35 on the lower left corner ; The present lot will be sold with the framed engraving of the composition. Estimate €200,000-300,000. Price Realised € 177,322

LITERATURE: Correspondance, t. IX, 9 août 1738, p.349-350 ;

Extrait..., éd. 1854, t.II, p.277 ;

Revue de l'Art ancien et moderne (supplément : Le Bulletin de l'Art), avril 1928, p. 148 (ill.) ;

G. Briere, « Detroy, 1679-1752 », dans Dimier, Louis : Les peintres français du XVIIIe siècle, Paris-Bruxelles, 1930, t. II, p. 35, n°22 ;

Shoolman Slatkin, 1996, p. 76 (ill., localisé par erreur à l'Ermitage) ;

Ch. Leribault, Jean-François de Troy (1679-1752), Paris, Arthena, 2002, p. 353, (P.253);

Le Théatre des passions (1697-1759) Cléopatre, Medée, Iphigenie, Nantes, Musée des Beaux Arts, p. 138, cité sous le n34, note 1

Noah’s Ark on Mount Ararat (1570), an exceptional example of the work of Simon de Myle, soared to €1,095,150/$1,564,739 (lot 30, estimate €300,000-400,000). The unique nature of this striking, highly personal work prompted furious competition between European and American bidders.

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Simon de Myle (Actif vers 1570), L'Arche de Noé sur le mont Ararat (Noah’s Ark on Mount Ararat), 1570. Photo: Sotheby's.

Signé et daté sur la passerelle Simone de Myle inventor et fecit 1570. Huile sur panneau, 114 x 142 cm. Signed and dated on the footbridgeᅠ; Oil on panel; 45 by 56 in. Estimate €300,000-400,000. Price Realised €1,095,150

Note: This is the only known signed work by Simon Myle (it is signed and dated "Simone de Myle inventor and fecit 1570") and is thus the only known work certain to be from his hand. Unfortunately only very little is known of the life of Simon de Myle. He may be from the family Van der mijl (also written Myle, or Meijl or Meyle) from the south of Holland. The name of this family is intimately linked to the mansion " De Mijl" near Dordrecht, whose first known owner was Heijnrik Claasz van der Mijl.

Simon de Myle's style of painting confirms his presumed northern origins. It recalls the Flemish mannerists, especially those influenced by Italian painting, many of whom visited Italy itself. They brought back to the north a taste for classical forms in both the architectural settings of their  paintings and the sculptural and elongated proportions of their figures.

This taste for la bella maniera described by Vasari, is evident in one of the works attributed to Simon Myle, Christ before Pilate and Caiaphas, sold in New York, Sotheby's, 29 May 2003, lot 71. Here the faces, especially those of Christ and Pontius Pilate, are fairly typical of the anatomical type of Simon Myle: the head is small compared with the proportions of the body, the profile of the face is elongated and the eyes are small and sunken, all characteristics that we see particularly in the female characters of the present painting (the wife of Noah and the wife of one of his sons).

In addition to his Flemish influences it is possible that Simon de Myle had visited painters at Fontainebleau. John Ehrmann (op.cit.) saw De Myle's style as close to the that of Antoine Caron (1521-1599), an artist active during the reign of Henry II and the major representative, alongside the Italian painters Primaticcio and Nicolo dell 'Abate, of the Renewal School of Fontainebleau.

For this reason it has sometimes been argued that Simon de Myle was a French artist.

This picture is remarkable for its quality and state of conservation and the originality of its design. Indeed, preference was usually given to the representation of the Construction of the ark, or to the Entrance of the animals into the ark, the Flood or of the Drunkenness of Noah. In the second half of the sixteenth century and into the seventeenth the Entrance of the animals into the ark was very popular for it provided a pretext for the portrayal of diverse animal species on earth; see for example Jan Brueghel the Elder's 1613 treatment of this subject in the Getty Museum in Los Angeles. De Myle has chosen to represent the disembarkation of animals from the ark after its running aground on Ararat. This gave de Myle no less opportunity for the depiction of a variety of wonderful creatures. Eric Mickeler, specialist in natural history, has informed us about de Myle's potential sources for some of these in 1570.

Thanks to de Myle's concern for realism, an ornithologist can easily recognize the Ara of Cuba, discovered by Christopher Columbus, which has been extinct since the 19th century, as well as the turkey and the Muscovy duck, both of which came from North America. Others we see are the guinea fowl, which is native to Africa, the peacock from India and an ibis which had already been represented in Egyptian civilization.

The animal that attracts the most attention is the rhinoceros. The artist was inspired by the engraving by Albrecht Dürer, dated 1515, of the rhinoceros presented by the Sultan of Cambay to the King Manuel the first of Portugal. Dürer was aware of the animal through a drawing made by Valentin Ferdinand, and represented it as something fantastic, with a narwhal tusk curiously emerging from the neck. This tusk, also used here by Myle, would remain the norm until first han knowledge of the animals came in 1577. The elephants are Asian elephants recognizable by their small ears and the two prominent bumps on the top of the skull, and were at that time to be found in the menageries of some European courts. Leo X, for example, owned an Asian elephant called Hanno, which had been given to him by King Manuel I of Portugal, and this was depicted by one of Raphael's pupils on one of the doors of the Room of the Signature in the Vatican. Several drawings of the elephant also survive, including that in the Ashmolean Museum of Oxford attributed to Giulio Romano.

Although he was clearly at pains to realistically depict the animals in this work, Simon Myle also represented a number of purely mythical beasts. As Mickeler points out, until 1702, people truly believed in the existence of griffins, dragons and unicorns, and thus in 1570 it was natural for Myle to include them in his depiction of Noah's ark. According to legend the unicorn had declined Noah's invitation to climb aboard the Ark because she felt strong enough to cope with the deluge alone. She swam for forty days. On the last day, when the waters began to recede, an eagle landed on her horn. The weight of the bird proved too much for the exhausted unicorn, which drowned. No doubt Myle was unaware of this popular legend, otherwise one wonders whether he would have represented the unicorn on board the ark.

The artist has added a profusion of entertaining details such as the cat in the right foreground holding a sardine in his mouth, the lion, just released, tucking in to a grey white horse, or even a chimera devouring a man on the path that winds into the distance. The landscape is littered with countless vestiges of the civilization wiped out by the flood, such as coat racks, wagon wheels, shovels, a hammer, shoes and so on, as diverting to us today as they were no doubt to Myle's contemporaries. Similarly, his depiction of the landscape , with its wavy hills and deposits of algae, clearly mirrors the departed sea. The contorted mountains recall his Flemish heritage and the works of Joachim Patinier or Henri Bles.

This Noah's Ark remains to date the only known work by Simon de Myle, and thus far the unique and exceptional testament to his talent. It may thus constitute the starting point for the recognition of a remarkable oeuvre that remains as yet in its infancy.

LITERATURE: Nature Morte française du XVIIe siècle à nos jours, Galerie Charpentier (76 Faubourg Saint-Honoré, Paris), 1951, rep. dans le catalogue;

DF. Lach, Asia in the making of Europe, Chicago – Londres, The University of Chicago Press, 1970, vol. II, reproduit p. 144;

J. Ehrmann, « Artistes franco-flamands de l'école de Fontainebleau et actes notariaux sur la famille d'Antoine Caron », dans Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français, Paris, 1972, pp. 73-74;

French painting was also represented by a portrait of a lady at work by Charles-Antoine Coypel, which obtained the afternoon’s third-highest price of €276,750/$395,418 (lot 55, est. €60,000-80,000).

 Coypel

Charles-Antoine Coypel (Paris, 1694 - 1752), Portrait de femme à son ouvrage (Portrait of a woman sewing), 1746.

Signé et daté en haut à gauche C. Coypel 1746. Pastel, 103 x 82 cm. Signed and dated upper left ; Pastel; 40 1/2 by 32 1/4 in. Estimate €60,000-80,000. Price Realised €276,150

Note: Faisant parti des derniers peintres académiques, collectionneur et amateur d'art, Charles Coypel fut l'un des artistes majeurs de la première moitié du XVIIIe siècle. D'abord peintre d'histoire, Charles Coypel répondra ensuite aux exigences de son temps, peignant à la fois des tableaux de genre et des portraits destinés à l'entourage royal ainsi qu'à l'aristocratie et la bourgeoisie de l'époque. Ce pastel, signé Charles Coypel et réalisé en 1746, représente le Portrait d'une femme faisant de la tapisserie, celle-ci n'étant pas officiellement identifiée. Cependant, d'après la tradition du maître et les différentes sources documentaires connues, on pourrait associer cette femme à la marquise de Sainte Aldegonde ou bien à la marquise de Raincourt.

Peintre officiel du roi Louis XV à partir de 1716, Charles Coypel réalisa à partir de cette date une importante galerie de portraits, très populaires et prisés à l'époque, privilégiant souvent le pastel à l'huile pour ce genre, technique à laquelle il fut initié par son père et son amie vénitienne Rosalba Carriera qui lança la mode du pastel à Paris. La proportion de morceaux de pastels chez Coypel est en effet la plus forte pour le genre du portrait, ce parti pris pour la technique se comprenant aisément. Grâce au pastel, Charles Coypel exécuta avec rapidité ses portraits, saisissant ainsi l'expression fugitive du modèle à l'instar de cette marquise au sourire complice et au regard perçant. Seul le pastel permet d'obtenir ce rendu moelleux, poudré et léger. Ce fameux portraitiste impressionne véritablement par l'analyse minutieuse de la physionomie de cette femme mais aussi par la finesse du rendu des matières, notamment à travers la délicatesse des dentelles et de la fourrure que porte la marquise.

La noblesse de ce portrait féminin entre bien dans la tradition et l'originalité du maître qui confronte de façon systématique l'immobilité du modèle, notamment par sa frontalité, à l'animation de ses mains. Ce portrait est probablement l'un des derniers de ce genre puisque la pratique fut condamnée en 1747 par le critique d'art Etienne la Font de Saint-Yenne évoquant « le défaut ordinaire de la plupart des portraits qui détournent leurs regards de l'occupation qu'on leur donne pour les fixer stupidement et hors de propos sur le spectateur ».[1] Le fond bleu module la lumière et contribue davantage à la mise en valeur de la marquise par un contraste saisissant. Assise sur un divan de velours bleu, cette femme vêtue d'une robe de soie rose à fourrure est représentée de face, fixant le spectateur du regard avec attention, tricotant sa tapisserie à motifs floraux comme les femmes de son temps. Femme du monde, cette marquise met en évidence, par la présence de livres et de son pendentif, ses connaissances livresques et sa droiture d'esprit. Elle s'impose véritablement par sa présence et sa prestance, expression directe de son implication dans les problématiques de son temps. Cette remarque peut être confortée par un détail original qui n'est pas sans intérêt : le bracelet de perles que la marquise porte à son bras droit. Ce médaillon présente le portrait d'un homme qui est probablement celui de son mari.

Ce magnifique portrait codifié évoque à lui seul la recherche bourgeoise du confort, démontrant avec évidence cette volonté d'être « portraituré » à une époque ou se faire connaître et reconnaître pour la postérité était une priorité.

[1] T. Lefrançois, Charles Coypel (1694-1752), Editions ARTHENA, 1994, p70.

The Collection of the House of Bourbon produced two world records: €276,750/$395,418 for a charming portrait of a Young Woman in an Interior Holding a Glass by Dutch painter Cornelis Pietersz Bega (lot 46, est. €30,000-40,000); and €132,750/$189,672 – over four times its €30,000 estimate – for Auction on a Village Square by Nicolas-Antoine Taunay (lot 47).

Cornelis_Pietersz

Cornelis Pietersz. Bega (Haarlem 1631/2 - 1664), Femme dans un intérieur tenant un verre (Young girl having a glass of wine in an interior).

Trace de monogramme en bas à gauche CB. Porte au dos de la toile une inscription collection du marquis de Colbert, au dos du chassis une inscription colle... 2eme de Doudeauville le tableau me venait de mon père. Huile sur toile; 27 x 22 cm; Trace of monogram lower left ; Oil on canvas 
; 10 2/3 by 8 2/3 in. Estimate €30,000-40,000. Price Realised €276,750

Note: Cornelis Bega peintre hollandais né à Haarlem en 1631 ou 1632, est le fils de Pieter Janz Begyn sculpteur et de Maria, fille du célèbre peintre maniériste Cornelis Conrneliszoon van Haarlem (1562-1638). L'entourage artistique de Bega le prépara manifestement d'emblée à sa destinée de peintre. Cependant son attachement à représenter la vie paysanne du PlatteLand hollandais l'opposa à son père. Arnold Houbraken, qui rapporte la vie de l'artiste dans sa biographie des peintres néerlandais évoque, en effet, le conflit que ces sujets suscitèrent entre le père et le fils et qui aboutit au changement de nom de ce dernier en Bega.[1]

Il fut l'élève d'Adriaen Van Ostade (1610-1685), peintre de scènes d'intérieur illustrant la vie quotidienne du monde rural mais aussi de la bourgeoisie hollandaise dont il peignit le portrait de nombreuses familles. Rappelons que Van Ostade fit quant à lui son apprentissage à Utrecht auprès de Frans Hals qui fit du portrait de groupe sa spécialité. Bega resta environ quatre ans dans l'atelier de Van Ostade aux alentours de 1650. Après cela il fit un voyage en Allemagne et en Suisse. En 1654 il est inscrit à la guilde des peintres d'Haarlem, ville où il exerça son métier jusqu'à la fin de sa vie. Bega mourut en 1664 de la peste. Une épidémie de cette terrible maladie ravageait les Pays-Bas depuis un an avant de se propager jusqu'en Angleterre et de provoquer la grande épidémie de Londres de 1665 qui dissémina un cinquième de la population londonienne.

Notre tableau représente une jeune femme en train de prendre un repas. Elle est sur le point de se servir un verre de vin. Bega représenta volontiers les intérieurs de maisons paysannes, or ici il semblerait que cette jeune femme jouisse d'une certaine aisance. Elle est, en effet, représentée dans un intérieur plutôt confortable : un grand drap bleu tendu dans le coin supérieur droit donne une majesté toute théâtrale à la composition ; une cruche en faïence de Delft bleue et blanche est déposée sur une commode dans le fond ; le protagoniste est, en outre, vêtu luxueusement. Elle porte une belle robe de soie tandis qu'une veste de soie rose doublée de fourrure découvre son épaule droite. Nous noterons l'habilité de l'artiste à rendre les objets du quotidien avec un réalisme saisissant. Le plateau contenant du pain et ce qui semble être des fromages à l'état de putréfaction avancé constitue une très belle nature morte. Le verre de vin que tient la demoiselle révèle par ailleurs la maîtrise de Bega à représenter avec fidélité la transparence du verre.

La composition de notre oeuvre s'apparente beaucoup à un tableau représentant un couple de musiciens conservé au Musée National de Stockholm. Cette oeuvre, signée et daté 1663, présente une même disposition générale. La composition arbore la même tenture bleue à droite, le même type de table au centre et surtout exactement la même cruche. Ces analogies nous permettent de risquer l'hypothèse qu'il s'agisse en réalité d'un reflet de l'atelier de l'artiste, réarrangé en fonction du sujet abordé dans le tableau. Nous remercions le professeur Fred J Meyer du RKD de nous avoir confirmé l'authenticité de ce tableau d'après une photographie. Selon lui, l'oeuvre aurait été reduite de quelques centimètres dans le bas mais aussi probablement sur le coté gauche. Cela expliquerai l'absence de signature.

[1] A. Houbraken, De groote schouburgh der Nederlantsche kontschilders en schilderessen, Amsterdam, 1718-1721, pp. 349-350. 

Nicolas_Antoine_Taunay

Nicolas-Antoine Taunay (Paris, 1755 - 1830), Vente aux enchères de tableaux sur la place d'un village (An open-air auctio in town square)

Huite sur toile; 29,5 x 40 cm. Oil on canvas; 11 2/3 by 15 3/4 in. Estimate €20,000-30,000. Price Realised €132,750

Note: Antoine-Nicolas Taunay entra chez le peintre Nicolas-Bernard Lépicié (1735-1784) à quinze et devint son protégé. C'est chez cet artiste qu'il prit goût aux scènes de la vie courante. Il travailla ensuite chez Nicolas-Guy Brenet (1728-1792) où il apprit le sens de la composition et où il s'appliqua particulièrement sur les architectures, qu'il utilisera souvent par la suite dans ses petites scènes de genre.

L'artiste fut ensuite placé dans l'atelier de Francesco Canova (1727-1803). Chez ce peintre de batailles, il travailla à rendre des groupes de personnages et des chevaux sur ses oeuvres.

Fort de cet apprentissage, il se lia d'amitié avec de nombreux artistes dont les Vernet et eut la chance de bénéficier des conseils de Joseph. Son entourage artistique lui permit rapidement d'avoir une clientèle parmi les artistes.

Il est amusant de souligner que ce serait Fragonard qui aurait acheté à Taunay son premier tableau [1]. Il l'aurait aussi encouragé à se présenter à l'Académie.

Ce sera donc grâce au soutien de ses proches, peintres ou artistes qui appuyèrent sa démarche, que le jeune Taunay eut la chance de partir à Rome parfaire son apprentissage.

L'artiste fut longtemps décrit comme peintre de paysage avant d'avoir le titre officiel de « peintre de paysage historique », notion qui prend en compte les personnages qui animent ses oeuvres.

Il exposa régulièrement au Salon mais reste dans l'histoire comme étant le second peintre, après Franz Post, à peindre le Brésil (1816-1820). Il s'attacha notamment à décrire la ville de Rio de Janeiro, ce que ne fit pas son prédécesseur sur place. Il est aussi l'une des personnes envoyée au Brésil pour participer à l'établissement de l'école des Beaux Arts de Rio de Janeiro et est aujourd'hui considéré comme un peintre national au Brésil.

Le tableau que nous présentons est typique de la production de l'artiste à la fin du XVIIIème siècle. Nous connaissons deux autres versions de cette composition. La version (vendue chez Sotheby's à Londres le 22 novembre 1989) qui porte une signature est le tableau exposé au Salon de 1796. Le critique d'art Philippe Burty (1830-1890) commenta le tableau lors du Salon en notant qu'il s'agit du « plus joli tableau de ce maître », selon lui, les personnages sont ici peints avec « infiniment d'esprit » [1].

Il existe une troisième version de ce tableau conservée au Karlsruhe, Staatliches Kunsthalle (Allemagne).

Taunay a souvent reprit ses compositions, on trouvait dans son atelier un grand nombre de modelli qui permettaient à sa clientèle de choisir une composition lors de leur commande. L'artiste l'adaptait ensuite avec des variantes et un format différent.

Le sujet est amusant puisqu'il s'agit d'une vente aux enchères. Ce type de vente dite inventaire était souvent pratiquée au moment d'un décès. On vendait alors les objets de la maison du défunt devant la porte ou à l'intérieur. Cette scène, représentative de la fin du XVIIIème siècle avait déjà été traitée par d'autres peintres comme Jean-Honoré Fragonard (Une vente publique sous les arbres, lavis de bistre, musée Boymans van Beuningen, Rotterdam) [1].

[1] C. Lebrun Jouve, Nicolas Antoine Taunay 1755 – 1830, Arthena, Paris, 2003.

The French State pre-empted two paintings: Michele Desubleo’s Allegory of Music for €70,350/$100,515, on behalf of the Musée des Beaux-Arts in Strasbourg (lot 31, est. €30,000-40,000); and Jean-François Le Moyne’s Diana Returning from the Hunt for €456,750/$652,600, enabling the work to return to its original home – the Hôtel Biron in Paris, now the Rodin Museum (lot 59, est. €200,000-300,000).

 Desubleo

Michele Desubleo (Maubeuge 1602-1676 Parma), Allégorie de la Musique (Allegory of the music).

Huile sur toile, 114 x 95 cm. Dans un cadre en bois sculpté et doré, travail italien du XVIIème siècle. Oil on canvas; 45 by 37 1/2 in. Estimate €30,000-40,000. Price Realised €70,350

Note: Inédit jusqu'à présent, le tableau que nous présentons est une redécouverte d'une oeuvre importante de Michele Desubleo. En effet, jusqu'alors notre tableau était donné au peintre caravagesque français Nicolas Régnier dont il est stylistiquement assez proche.

Desubleo est un artiste italien d'origine flamande qui fut actif dans le centre et le nord de l'Italie au XVIIeme siècle. Après un apprentissage dans son pays d'origine, il arriva à Rome avant de repartir pour Bologne où il devint, dés 1633, l'élève du célèbre maître Guido Réni (1575-1642) dont il reprit la suite de l'atelier.

Notre tableau représente l'allégorie de la musique jouant de la guitare, celle-ci étant accompagnée d'un petit ange pensif à la pose langoureuse qui lui présente les partitions à jouer. La silhouette gracieuse de la jeune femme, la finesse de ses drapés ainsi que la délicatesse du traitement de ses mains rappellent les grands maîtres italiens. Grâce au raffinement des carnations de l'ange et l'exquise précision de ses ailes, il est possible de rapprocher notre tableau d'une oeuvre attribuée par L. Peruzzi à Desubleo, conservée à l'Apsley House de Londres et intitulée Vénus et Adonis.

La composition générale est dominée par un clair-obscur saisissant maitrisé grâce à une source lumineuse unique provenant de l'angle supérieur gauche. De cette façon, la scène baigne dans une radieuse atmosphère, celle-ci amplifiant le lien qui unit ces deux personnages aux regards complices, jeu de regard qui n'est pas sans rappeler les compositions du maître Guido Réni (cf Vénus et Cupidon, 1626, Musée des Beaux Arts de Tolède.)

Nous remercions le Dottore Alberto Cottino de nous avoir confirmé l'attribution à Michele Desubleo sur la base photographique. Nous remercions également le Dottore Emilio Negro qui nous a aussi confirmé l'attribution à Michele Desubleo sur la base photographique. Selon lui, il s'agit d'une oeuvre du début de la carrière de l'artiste.

 Sothparis_2

François Le Moyne (Paris, 1688-1737), Diane revenant de la classe ou Le soir (Diana returning from the hunt or "The evening").

Huile sur toile chantournée mise au rectangle, 114 x 162,5 cm. Oil on canvas fret put as rectangle; 45 by 64 in. Estimate €200,000-300,000. Price Realised €456,750

Note: Antoine-Joseph Dézallier d'Argenville reporte dans l'édition de 1762 de son ouvrage « Abrégé de la vie des plus fameux peintres, avec leurs portraits gravés en taille-douce, les indications de leurs principaux ouvrages, quelques réflexions sur leurs caractères, et la manière de connoître les desseins des grands maîtres. Par M*** de l'Académie royale des sciences de Montpellier (3 volumes, 1745-1752). Nouvelle édition, revue, corrigée & augmentée de la Vie de plusieurs peintres (4 volumes, 1762» (p.428) que « Le Moine a peint encore quatre dessus de portes, sujets tirés des Métamorphoses pour une maison qui est aujourd'hui l'hôtel de Biron près des Invalides ». Le maréchal de Biron acquit l'hôtel de Peyrenc auprès de la duchesse du Maine en 1753, quand il mourut en 1788, l'hôtel revint à son neveu. En 1748, le Comte de Caylus avait listé, cet hôtel Peyrenc comme la propriété de la Duchesse du Maine.

Dézallier d'Argenville avait réduit la commande originale que Peyrenc de Moras avait passée à Le Moyne qu'à la seule décoration de ce fameux Salon Central. En réalité l'entière commande passée à Le Moyne comprenait dix huit peintures décoratives (la majorité étant des dessus de porte). Deux dessus de porte provenant du Salon Ovale ont récemment retrouvé leur place dans cet hôtel qui devint le musée Rodin au début du siècle dernier.

L'histoire de cette grande décoration d'intérieur a été racontée en détails depuis la découverte, par Françoise de Catheu en 1947, de l'inventaire de Jean Aubert, daté du 15 janvier 1737, et par le professeur Jean-Luc Bordeaux en 1971 et en 1984. Colin B. Bailey a également contribué en 1992 à nous faire connaitre d'importants éclaircissements sur ce commanditaire.

C'est dans l'inventaire d'Aubert que nous avons appris que le Grand Salon Central été décoré avec « les quatre points du jour » [Aurore et Céphale illustrant Le Matin, Vénus montrant à l'Amour l'ardeur de ses flèches pour Le Midi, Le retour de chasse de Diane illustrant Le Soir, et Diane et Endymion représentant La Nuit]. Le thème central devait probablement être, comme le suggère Bailey, Amor vincit Omnia, mais les sujets n'étaient pas tous inspirés des Métamorphoses d'Ovide.

Tout d'abord en 1971 puis ensuite en 1984, monsieur Bordeaux avait pu ajouter des éléments importants ainsi que des dessins préparatoires concernant cet ensemble décoratif. En 1983 et en 1989, le corpus des connaissances concernant ces décors fut accrut avec la redécouverte, par monsieur Bordeaux (avant leur vente), de deux dessus de porte, disparus jusqu'alors. La découverte de ces oeuvres permit à Colin B. Bailey de les exposer dans sa belle exposition en 1992, Les Amours des Dieux, et également de nous faire profiter de plusieurs éléments clés de son travail de recherche sur ce surprenant commanditaire, Peyrenc de Moras.

Abraham Peyrenc de Moras (1686-1732) avait été un très habile financier nouveau-riche, qui réussit à attirer l'attention de la Duchesse de Bourbon alors veuve. Malheureusement pour lui, son succès et sa réussite ne furent que de courte durée. Il était Directeur de La Compagnie des Indes mais aussi propriétaire d'une immense fortune, établie durant les beaux jours du système boursier inventé par John Law et qui se termina en banqueroute en mars 1723. Peyrenc mourut en novembre 1732, sans avoir pu jouir de ce magnifique décor intérieur qui sans doute inspira dix ans plus tard le Prince Soubise et la fameuse décoration de son hôtel par Natoire, élève de Le Moyne.

Le Grand Salon Central de l'hôtel Peyrenc de Moras, qui se situe juste à l'opposé de l'entrée principale, avait été décoré avec quatre dessus de porte, le premier d'entre eux (Vénus montrant à Cupidon l'ardeur de ses flèches ou Le Midi) réapparut dans un format rectangulaire lors d'une vente aux enchères à Drouot en 1983, avec une attribution à Natoire, bien que la composition nous était déjà connue grace à un dessin autographe de Le Moyne, aux contours irréguliers et conservé au musée du Louvre. C'est en 1985 à Londres, plusieurs mois après cette vente que la galerie Colnaghi invita monsieur Bordeaux pour examiner la toile alors restaurée (remise dans son format chantourné d'origine). Il fut capable de confirmer qu'il s'agissait de la première version de la composition de Le Moyne. La toile passée à Drouot avait manifestement été agrandie pour avoir un format rectangulaire plus traditionnel, format qui est très probablement celui des copies d'atelier et des répliques décrites dans l'inventaire de Le Moyne au moment de sa mort comme « quatre tableaux quarrés, peints sur toille, représentant les quatre points du jour ». Les compositions des autres dessus de porte disparus de ce Grand Salon Central ne nous sont pas inconnues puisque Aurore et Céphale ou Le Matin nous est connu par un magnifique dessin aux contours irréguliers comme ceux du Midi (conservé au musée Fabre, Montpellier).

Dans le tableau que nous présentons, Diane est assise sur la droite et fait face à trois autres femmes, ses compagnes de chasse, qui lui présentent une biche morte. Diane pointe la scène de sa main droite ; les visages d'appréhension des jeunes nymphes peuvent signifier que la déesse réprouve leur acte car elles viennent de tuer une biche au lieu d'un cerf. Une autre nymphe debout au second plan, avec un carquois sur l'épaule, semble porter à l'attention de Diane trois petits oiseaux délicatement déposés sur une pièce d'étoffe et qui ne peuvent certainement pas être considérés comme un gibier noble !

De nouveau, comme Bailey l'a suggéré en 1992, nous pouvons voir ici une allusion aux louanges faites par Peyrenc de Moras à la vertu, la morale et la constance féminine de sa très jeune épouse. Le même sujet avait été interprété par François Boucher en 1745 (musée Jacquemart André, Paris) et qui mettait beaucoup plus l'accent sur le plaisir des sens en représentant Diane et ses nymphes se rafraichissant à demi-nues sur les bords d'un ruisseau.

Les couleurs de notre tableau sont vives et éclatantes, et une fois de plus, Le Moyne nous présente son talent en peignant avec un souci de réalisme le pelage des deux chiens, la biche et le plumage des perdrix posées sur le sol dans le coin gauche. Les corps des chasseuses, la sensualité de leurs membres, et les couleurs lumineuses de l'ensemble (le ton rouge-orangé de l'étoffe, les différentes gammes de bleu-outremer, bleu gris et celles des autres vêtements et des carquois) sont très comparables à ceux de Vénus montrant à Cupidon l'ardeur de ses flèches.

Deux dessins préliminaires de la figure de Diane sont maintenant identifiés avec certitude, l'un qui serait actuellement dans une collection privée des Etats-Unis et l'autre au Cabinet des Arts Graphiques du Louvre.

Nous remercions monsieur Bordeaux de nous avoir confirmé l'authenticité de cette oeuvre et d'avoir rédigé cette notice.

Notre tableau sera publié dans le supplément du catalogue raisonné de François Le Moyne actuellement en préparation par le professeur Jean-Luc Bordeaux.

LITERATURE: Comte de Caylus, « Vie de François Lemoine », dans Vie d'artistes au XVIIIème siècle, André Fontaine éd. Paris, Renouard, 1910, p. 65;

A. J. Dézallier d'Argenville, Abrégé de la vie des plus fameux peintres..., Paris, 1745-1752, p. 428;

G. Brice, Description de la ville de Paris et de tout ce qu'elle contient de plus remarquable, Paris, 1752, vol. 4, p. 30;

M. Piganiol de la Force, Description historique de la ville de Paris, de Versailles..., Paris, 1765, vol. 8, p. 102;

A. de Champeaux, L'Art décoratif dans le vieux Paris, Paris, 1898, pp. 131-132;

J. Vacquier, Ancien Hôtel du Maine et de Biron, Paris, 1909, pp. 6-31;

F. de Catheu, « Hôtel du Faubourg Saint-Germain », dans Congrès Archéologique de France, Paris, 1947, pp. 64-75;

J.L. Bordeaux, « François Lemoyne et la décoration de l'Hôtel Peyrenc de Moras », dans Gazette des Beaux-Arts, février 1971, pp. 65-76;

J.L. Bordeaux, François Le Moyne (1688-1737) and his generation, Paris, Arthena, 1984, p. 117, n°82;

Les Amours des Dieux, la peinture mythologique de Watteau à David, Paris, Philadelphie, Forth worth,1992, p.176;

D. Viéville et A. Magnien, Guide de l'hôtel Biron, musée Rodin, Saint Etienne, 2010, p.55

Amongst the 19th century paintings and drawings, works by leading French landscapists aroused keen interest. Two canvases by Jean-Baptiste-Camille Corot proved popular: his Archway – Auteuil tripled its €50,000 high-estimate on €162,750/$232,536 (lot 125); while his Souvenir of Normandy (Sunset) claimed €114,750/$163,954 (lot 112, est. €70,000-100,000).

Meanwhile Alphonse-Henri Perrin’s Gardens of the Villa Medici in Rome flew to €168,750/$241,108, a world record for the artist (lot 96, est. €20,000-30,000) ; and Tortoise-Seller in Venice by Pierre Puvis de Chavannes (1824-98), evoking his trip to Italy in 1847/8, claimed €120,750/$172,526 (lot 110, est. €100,000-150,000).

A collection of some 70 drawings, paying tribute to the legendary actress Sarah Bernhardt, appealed to a whole bevy of European connoisseurs. The highest bid went to Marie-Désirée Bourgoin’s large watercolour portrayal of Sarah Bernhardt sculpting in her studio in 1879, which doubled its €18,000 high-estimate on €35,550/$50,793 (lot 153).

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