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Alain.R.Truong
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29 juillet 2011

Tapis, soie et or. Moghol, début du XVIIIe siècle.

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Tapis, soie et or. Moghol, début du XVIIIe siècle. photo Marc-Arthur Kohn

184 x 72 cm.

L'empire moghol trouve son origine en Ouzbékistan.

L'époque des invasions de Timour et de Shah Rukh, deux empereurs moghols eut une importance considérable sur le développement des arts, de la littérature et de l'architecture en Orient. Lors des différentes invasions de l'empire moghol et des mouvements d'immigration de différentes populations au XVIe siècle, de nombreux artistes et artisans originaires de Perse s'installèrent en Inde où ils perpétuèrent les traditions et techniques de l'époque safavide après que le Shah Tahmasp les eût congédiés de son palai à Tabriz.

La langue persane fut adoptée à la cour ainsi que dans l'administration et la vie militaire. Le style moghol est un savoureux mélange d'influences d'Asie centrale, de Perse avec celles de l'Inde .

L'un des traits caractéristiques de ce style s'observe dans le mélange de dessins géométriques avec d'élégantes arabesques, par une prédominance de l'inspiration persane qui s'adapte aux techniques, traditions et matériaux indiens. Les formes et motifs raffinés seront repris en tant que décor dans toutes les créations artistiques: architecture, jardins, céramique, tissus, tapis ou enluminures. La présence dans les décors de niches, ainsi que de plantes, fleurs, vases et arbres est caractéristique du goût persan de l'époque safavide.

L'utilisation de matériaux locaux ainsi que l'adaptation aux coutumes et au climat de l'Inde conduisit à créer un art qui se différenciera de l'art perse, par exemple, dans le choix de coloris plus intenses, plus contrastés; par l'usage de marbre à la place du stuc qui ne résistait pas à l'humidité de la saison des pluies.

Outre l'influence de la Perse safavide, le style moghol comportera une influence européenne due aux voyages des colons dès la Renaissance. Les Portugais qui furent présents en Inde sur la côte Ouest amenèrent avec eux artistes et objets d'art dans le but de convertir l'empire au christianisme.

Dans l'architecture, on perçoit notamment une transformation des formes avec une diminution des arabesques vers une conception plutôt italianisante. On observe l'utilisation de pietra dura pour la réalisation de décors, avec des motifs réalisés en incrustations de pierres de différentes couleurs. La notion renaissante du naturalisme, de l'étude de la faune et de la flore apparaît dans les peintures, les tissus, les tapis, sur lesquels on remarque la présence de la perspective, études de fleurs, d'animaux, d'oiseaux. Les différentes variétés de végétaux sont aisément reconnaissables et font penser aux herbiers alors en vogue en Europe.

Parmi les arts prisés à la cour moghole figurait la calligraphie. La bibliothèque de la cour impériale comportait un nombre impressionnant d'ouvrages en turc, en persan et en arabe. De nombreux artisans émigrés de Perse signèrent et annotèrent leurs créations dans diverses formes d'art; ceci était gage de leur grande valeur et qualité. La calligraphie persane naskh fut privilégiée dans les ornements architecturaux, mais avec l'utilsation de techniques et de couleurs indiennes. Concernant les formes d'art de moindre dimension, l'écriture nasta'liq prédominait dans l'ornementation des objets, sur des cartouches en décor de tapis, dans les manuscrits.

Les tapis et textiles occupaient une place essentielle dans la vie des empereurs et de la cour. Ils ornaient leurs palais (Agra, Delhi, Lahore) et campements militaires ou nomades lors de déplacements et d'évènements récréatifs. Tapis, tissus, brocarts et riches broderies de soie étaient produits dans les ateliers royaux sous la direction d'artistes persans. Ceux-çi formèrent la main d'oeuvre locale à leurs techniques de grande renommée. L'influence persane de la notion de jardin de paradis fut perpétrée et adoptée avec bonheur pour orner les textiles. Les fleurs indigènes de l'Inde se mêlèrent à celles, extrêmement importantes de l'iconographie persane, que sont le coquelicot, la tulipe et l'oeillet. Les motifs floraux riches et élégants étaient disséminés sur un fond d'un rouge vif brillant qui est très caractéristique des tapis moghols. Sur certains tissus au tissage complexe, ils furent placés sur un fond fait de soie et de fils d'or et d'argent.

Un modèle similaire, Kashan, XVIIe siècle en soie enrichi de fils métalliques est conservé au Victoria & Albert Museum (Londres).

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Marc-Arthur Kohn. Vendredi 29 juillet à 19h00. SPORTING D'HIVER 98000 Monte- Carlo. EMail : auction@kohn.fr - Tél. : +33 1 44 18 73 00

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