Livre d'heures Guillard, enluminé par Robert Boyvin. Heures à l'usage de Séez (ou du Mans ?), écrites et enluminées sur vélin. Rouen, atelier de Robert Boyvin, vers 1490-1505. Photo courtesy SVV MILLON & ASSOCIES

Un volume in 8° (195 x 140 mm), plein veau doré : alternance de chiffres couvrant le dos & encadrant les plats, semis de S fléchés couvrant la réserve centrale du plat, fer feuillagé de millieu, main florifère & personnages, phylactère patronymique, toutes tranches dorées (reliure du XVIe siècle, très bien restaurée aux coins, aux mors, et aux coiffes ; gardes renouvelées au XVIIIe s.). 61 ƒƒ (190 x 130 mm) de parchemin. Texte écrit dans une colonne de 20 lignes, en latin, à l'encre brune. Grandes lettrines sur fond d'or, petites lettrines à l'or sur fond rouge et bleu. Bouts de lignes à l'or sur fond rouge et bleu, rubriques. Le feuillet introductif des matines (normalement feuillet 17) a été mal relié juste après le premier feuillet des Évangiles. Distribution liturgique : • 6 ƒ : calendrier • 7 , et ƒƒ 9 à ƒƒ 17 verso : Evangiles de la Passion • 8 et ƒƒ 18 à 22 recto : Matines de la Vierge • 22 recto à ƒ 27 recto : Laudes de la Vierge • 27 verso à 28 verso : Matines de la Croix • 29 recto à ƒ 31 verso : Prime de la Vierge • 32 recto à ƒ 34 recto : Tierce de la Vierge • 34 verso à ƒ 36 recto : Sexte de la Vierge • 36 verso à ƒ 38 recto : Nones de la Vierge • 38 verso à ƒ 41 recto : Vêpres de la Vierge • 41 verso à ƒ 51 recto : Complies de la Vierge • 51 verso à ƒ 61 verso : Office des défunts Enluminures : 14 pages enluminées et 3 tableautins • 7 recto : Saint Jean • 8 recto : l'Annonciation à la Vierge Marie • 9 recto : Saint Matthieu (tableautin) • 9 verso : Saint Luc (tableautin) • 10 verso : Saint Marc (tableautin) • 11 recto : le baiser de Judas au Seigneur Jésus • 22 recto : la Visitation de la Vierge Marie à Sainte Elisabeth • 27 verso : la Crucifixion du Seigneur Jésus • 29 recto : La Nativité du Seigneur Jésus • 32 recto : l'Annonciation aux bergers • 34 verso : l'adoration des mages • 36 verso : La présentation de Jésus au Temple • 38 verso : La fuite en Egypte • 41 verso : Le couronnement de la Vierge Marie • 51 verso : Funérailles • 53 recto : Job sur son fumier, visité par ses anciens amis • 61 recto : La commanditaire en prière devant la Vierge et son fils - Estimation 40 000 € - 60 000

Les peintures de ce manuscrit ont pour la plupart été exécutées par le peintre rouennais Robert Boyvin (à l'exception probablement de l'arrestation du Christ & de la Crucifixion). Notre artiste est bien reconnaissable de par ses visages clairs aux lignes sobres, qu'entoure une chevelure rousse aux reflets dorés. Dès 1995, Mme Delaunay a identifié 56 manuscrits de la main de Robert Boyvin, dont 42 livres d'heures, mais la liste est loin d'être close. Elle a également proposé une méthode de classement d'après le nombre de feuillets, de lignes et le choix des miniatures. Le manuscrit le plus proche des Heures Guillard est le manuscrit de Vienne ÖnB. Cod. 1954 qui comporte 69 ƒƒ. On remarque dans les deux manuscrits le même détail insolite de la bergère qui, dans l'Annonce aux bergers, porte un tablier. Ce manuscrit se situe à la limite des groupes II A et II B que l'on peut dater vers 1495-1503. En effet il comporte 20 lignes et les bordures sont encore sur fond de parchemin. On peut y voir des encadrements à dais gothique dans l'Annonciation et dans la scène de la commanditaire priant la Vierge à l'Enfant. Les architectures sont animées de pilastres, panneaux de marbres et frises de lettres et les carrelages deviennent sytématiquement marbrés. Réf. : Isabelle Delaunay, « Le manuscrit enluminé à Rouen au temps du cardinal Georges d'Amboise : l'oeuvre de Robert Boyvin et de Jean Serpin », in Annales de Normandie, septembre 1995, n° 3, p. 224). Provenance : • Le dernier feuillet ou figure la commanditaire agenouillée devant la très Sainte Vierge, porte un blason (de sable à trois besants d'argent) qui est peut-être celui de la famille normande d'Auxais (ou d'Auxay) • dès le XVIe siècle, ces heures ont appartenu à René Guillar (son nom figure sur la reliure) • puis, à sa decendance jusqu'au XVIIIe s. (deux ex-libris héraldiques : de gueules à deux bourdons posés en chevron accompagnés de trois monts). In fine, deux feuillets de papier ayant servi de livre de raison, depuis 1601 jusqu'à 1709, à la famille de Guillard, possessionnée près de Séez & à Alençon. La provenance sagienne est confirmée par le calendrier où apparaissent plusieurs saints de Séez : saint Analbert, évêque de Séez (16 mai) ; saint Gire, abbé (1er septembre) ; sainte Cérone, vierge de Séez (15 novembre). Les litanies nomment saint Cérénice, évêque de Séez. les manuscrits provenant de séez sont très rares.

SVV MILLON & ASSOCIES. Jeudi 27 juin à 11h00 à PARIS. 3 rue ROSSINI 75009 Paris. Contact : Mayeul de la HAMAYDE. Tél. : 01 47 27 95 34 - Fax : 01 48 00 98 58 - mdelahamayde@millon-associes.com