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Alain.R.Truong
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2 juillet 2013

Nymphe endormie. Attribué à Ferdinando Tacca (1619-1686). Florence, milieu du XVIIe siècle

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Nymphe endormie. Attribué à Ferdinando Tacca (1619-1686). Florence, milieu du XVIIe siècle. Photo courtesy Kohn

Bronze patiné. H. 19 cm (socle : H.6 cm), L. 34 cm, P. 15 cm. Estimation : 100 000 / 150 000 €

Le thème de la Nymphe endormie, parfois accompagnée d’un satyre fut créé par le bronzier et sculpteur des Médicis, Jean de Bologne avant 1584 afin de répondre à une commande du Grand-Duc de Toscane François Ier de Médicis désirant faire un cadeau à son frère le Cardinal Ferdinand.
Celle-ci était ainsi décrite : un bronze « d’une femme nue en train de dormir ».
Ce groupe réapparaît en 1588 dans l’inventaire de la Villa Médicis où est signalé : « deux petites figures de métal d’une Vénus endormie et d’un satyre la regardant sur une base de bois peinte en noir ».
Ce modèle connut un rapide succès et se diffusa dans toute l’Europe notamment dans les collections royales françaises où deux exemplaires sont mentionnés.
Le premier, attribué à Antonio Susini, fut acquis par Louis XIV auprès du grand collectionneur Louis Hesselin en 1663, il porte le n° 37 des inventaires du Garde-meuble de la Couronne et est aujourd’hui conservé au Musée du Louvre.
Le second, conservé en main privée, inventorié en 1684 présente un satyre accompagnant la nymphe et fut attribué par certains à l’entourage de Susini et pour d’autres à Pietro Tacca (Les Bronzes de la Couronne, catalogue d’EXPOSITION, Paris, Musée du Louvre, avril-juillet 1999, p.98, n° 82).
L’Electeur de Saxe Christian Ier eut également un exemplaire d’Antonio Susini d’après Jean de Bologne avec la présence du satyre aux côtés de la jeune femme assoupie.
Ce bronze est aujourd’hui conservé au Musée de Dresde, mais un modèle tout à fait comparable est passé en ventes publiques en 2001 atteignant le prix de 798.000$, attestant de la rareté et de la grande qualité du modèle.

L’oeuvre que nous présentons diffère par certains détails des fontes de Jean de Bologne ou d’Antonio Susini, notamment dans le rendu des drapés, moins géométriques et dans le traitement des surfaces achevé avec un grand souci du détail mais sans le poli des œuvres associées au travail de Susini.
La couleur rouge cuivrée de la patine dénonce une fonte florentine et le rendu général de la scène indique une réalisation du milieu du XVIIe siècle.
On peut également signaler qu’au dessus de la cuisse droite de notre nymphe, il existe une cavité ronde qui laisse à penser qu’elle faisait office de réceptacle à un élément aujourd’hui disparu.
Autre détail : dans les fontes du début du XVIIe siècle, le dossier de la couche est souvent orné d’un masque mortuaire, d’un crâne ou d’une chauve-souris.
Or, c’est un chérubin qui est figuré sur notre oeuvre à cet endroit.
On peut établir un lien entre notre représentation de la Nymphe endormie et le Birène et Olympia attribué à Ferdinando Tacca, conservé au Chicago Art Institute.
Cette parenté se retrouve notamment dans la structuration de la draperie et dans l’interprétation naturaliste de la composition originale de Bologne.
Le père de Ferdinando Tacca, Pietro, travailla de nombreuses années aux côtés de Jean de Bologne et aurait pu recevoir un modèle de la Nymphe endormie qu’il aurait alors transmise à son fils pour créer un nouveau groupe.

Kohn. Mardi 2 juillet 2013. HÔTEL LE BRISTOL – SALON CASTELLANE 112 rue du Faubourg Saint Honoré – 75008 Paris.

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