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Alain.R.Truong
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4 août 2022

"Végétal - L'École de la beauté" au Palais des Beaux-Arts - Beaux-Arts de Paris - Paris 6e

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Affiche de l'exposition Végétal - L'École de la beauté au Palais des Beaux-Arts © DR

Les Beaux-Arts de Paris et la Maison Chaumet présentent, du 16 juin au 4 septembre 2022 Végétal – L’École de la beauté, sous le commissariat du botaniste Marc Jeanson. Cette exposition inédite et ambitieuse affirme la beauté de la nature et célèbre le caractère intemporel du végétal en croisant les visions, les époques et les supports, invitant ainsi à regarder la nature à travers le prisme universel de l’art et de la beauté. Initiatrice du projet, la Maison Chaumet a puisé dans son vaste patrimoine, l’un des plus importants de l’histoire du bijou en Europe, pour faire résonner son identité naturaliste et son regard botaniste avec toutes les formes artistiques qui se sont, elles aussi, penchées sur le végétal.

Près de 400 oeuvres offrent ainsi au public une libre flânerie à travers 5 000 ans d’art et de science racontés par le dialogue entre peintures, sculptures, textiles, photographies, mobilier et près de 80 objets joailliers de Chaumet et d’autres maisons. Source majeure d’inspiration pour la Maison depuis sa création, en 1780, par Marie-Étienne Nitot, qui se présentait comme « joaillier naturaliste », la nature est aujourd’hui au coeur de notre société engagée dans un nouvel éveil à l’environnement.

C’est pourquoi les Beaux-Arts de Paris et Chaumet ont confié le commissariat de l’exposition au botaniste Marc Jeanson, ancien responsable de l’Herbier du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris, aujourd’hui directeur botanique du jardin Majorelle, à Marrakech. Complice de la Maison depuis plusieurs années, Marc Jeanson a imaginé Végétal comme un herbier composé à partir des espèces présentes dans les créations Chaumet.

Les plantes apparaissent ainsi au sein du paysage dans lequel elles cohabitent : la forêt, l’estran, la roselière, le champ de blé… Au fil des chapitres, le visiteur renoue avec les outils du botaniste, l’oeil, le savoir et la mémoire. Face à ces objets de science devenus objets d’art et ces observations préliminaires d’artistes devenus botanistes s’ouvre un monde qui émerveille, guidé par l’émotion et le sensible.

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Manifattura franco-fiamminga, Arazzo cinquecentesco detto «Millefiori», (Tapisserie Mille-fleurs dite de l’Adoration), 1530-1535. Laine et soie. Pistoia, Fondazione Pistoia Musei © Photo Antonio Quattrone

Le parti pris de la liberté

Novatrice dans sa démarche, une maison allant au-delà de la création joaillière qui la définit pour partager une vision avec d’autres formes de création artistique, l’exposition l’est aussi dans sa construction, affranchie de toute chronologie. Elle permet ainsi au visiteur de déambuler librement dans les différents paysages qui se succèdent, passant du relevé d’une fresque pariétale vieille de près de 5 000 ans à une forêt de carton de l’artiste contemporaine Eva Jospin. Dans le paysage domestiqué de l’ager, où pousse le blé, les diadèmes de Marie-Étienne Nitot côtoient un champ de Raoul Dufy et une veste brodée d’épis Yves Saint Laurent, l’ensemble bercé par une sculpture sonore spécialement composée par Zimoun. Riche de 400 oeuvres, dont une centaine d’objets issus des collections Chaumet, incluant créations joaillières, dessins, photographies et maillechorts – soit des maquettes de diadème composées d’un alliage de cuivre, nickel et zinc –, le corpus illustre l’enthousiasme qu’a suscité le projet. Pour cette exposition, plus de 70 musées, fondations, galeries et collectionneurs privés, français et étrangers, ont prêté des oeuvres : le Muséum national d’Histoire naturelle, les musées d’Orsay et du Louvre, l’Institut de France, le Victoria and Albert Museum, le Pistoia Musei, ou encore le musée de l’École de Nancy, le Royal Botanic Gardens de Kew, la Kunsthalle de Hambourg, l’Albion Art Collection de Tokyo, pour ne citer qu’eux.

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Giuseppe Arcimboldo, Le Printemps, 1573, huile sur toile, 76 x 64 cm, musée du Louvre © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) - Jean-Gilles Berizzi.

Un regard croisé, une même sublimation du végétal

Rendant hommages aux figures tutélaires de la taxonomie, la science des lois de la classification, avec, par exemple, les dessins des Jussieu ou l’herbier de Paul Hermann, Végétal réunit des oeuvres majeures, d’autres jamais exposées, rarement vues ou gagnant à être connues. Exceptionnellement autorisés à quitter le Louvre, Le Printemps et L’Été de Giuseppe Arcimboldo prennent une dimension autre, tout comme le lys d’Henri Fantin-Latour venus du Victoria and Albert Museum, les nymphéas, mais aussi les iris de Claude Monet, la chaise aux ombelles d’Émile Gallé, les pensées peintes par Eliot Hodgkin, une robe Christian Dior brodée de muguet, des narcisses fleurissant sur la panse d’un vase Daum ou encore les oeillets de Bartolomeo Bimbi, élève de Lorenzo Lippi officiant à la cour des Médicis. À leurs côtés, de nombreuses créations joaillières issues de collections particulières confirment l’inédit : diadème Bedford, bracelet aux nymphéas, broches hanneton, martin-pêcheur, diadème-bandeau feuille de chêne, suite d’hirondelles, diadème aux oeillets, broche de la reine Hortense. Ces pièces exceptionnelles entrent en dialogue avec des oeuvres inattendues, telles que ces photographies de jacinthes de Dora Maar, de pistil de tulipe de Brassaï ou de pivoine de Robert Mapplethorpe ; ou encore ces études de chardons d’Eugène Delacroix, croquis de lierre de Le Corbusier, peintures d’iris d’Otto Dix ou de fleurs de Gustave Courbet. 

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Bartolomeo Bimbi, Garofani giganti : deux oeillets dans un cadre de Vittorio Crosten, 1699. Huile sur toile, avec cadre sculpté et doré. Poggio a Caino, Museo della Natura Morta. Su concessione del Ministero della Cultura -Direzione regionale Musei della Toscana – Firenze

Le dessin comme geste fondamental

Marque de fabrique des Beaux-Arts de Paris ou d’une création joaillière Chaumet, le dessin constitue leur trait d’union. Partenaires depuis plusieurs années, l’École et la Maison ont placé la création et la transmission au coeur de leur histoire. Totalement animées d’une volonté de partage universel, elles communient dans ce projet ambitieux reflétant les grandes missions des Beaux-Arts de Paris, à la fois lieu de formation et d’expérimentations artistiques, d’expositions, de conservation de collections historiques et contemporaines et une maison d’édition. Mécène du cabinet de dessins et de la chaire Dessin Extra-Large, Chaumet est également impliqué dans la filière « Artistes et Métiers de l’exposition » permettant à ses étudiants de se former à la régie, à la scénographie, à la médiation et à tous les métiers relatifs à la présentation et à la diffusion de l’art. Cette filière permet à ses étudiants de prendre Végétal, dont la scénographie a été confiée à Adrien Gardère, comme cas pratique.

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Bartolomeo Bimbi, Cespuglio di spighe di grano di Francesco Magnelli, 1713. Huile sur toileSistema Museale di Ateneo, Museo di Storia Naturale, Università di Firenze, Italia, © S. Bambi

Réhabiliter les femmes dans la botanique

La multiplicité des regards de l’exposition permet d’inviter de grandes figures féminines qui gagnent à être (re)découvertes. L’impératrice Joséphine y tient une place à part. Fidèle de la Maison depuis 1805, la souveraine est aussi passionnée de sciences naturelles, au point d’être reconnue pour l’impulsion novatrice qu’elle a insufflée à la botanique et à l’horticulture.

Elle contribue à la renommée de Pierre-Joseph Redouté, à qui elle confie le soin de référencer les espèces des jardins de Malmaison. Ce qui vaut à l’artiste d’être baptisé le « Raphaël des fleurs », ainsi qu’en témoignent ses roses, iris et pavots présentés dans l’exposition. De la forêt d’Eva Jospin accueillant le public à la mise en notes imaginée pour l’événement par Laurence Equilbey / Insula orchestra, les oeuvres de femmes habitent l’exposition : grappes de raisin de Séraphine de Senlis, varechs d’Yvonne Jean-Haffen, tulipes de Regina Dietzsch ou de Berthe Morisot, lys de Laure Albin-Guillot, oeillets des soeurs Marthe et Juliette Vesque ou encore chrysanthèmes de Luzia Simons. Sans oublier ce bronze de Sarah Bernhardt dialoguant avec les cyanotypes d’algues d’Anna Atkins, membre de la Société botanique de Londres, l’une des rares à accepter les femmes en 1839.

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Barbara Regina Dietzsch (Nürnberg 1706 – 1783 Nürnberg), Tulipe avec papillon et hanneton. Hamburger Kunsthalle ©  BPK, Berlin Dist. RMN/Grand Palais. Christoph Irrgang

Une lecture plurielle du temps

Portée par cette question de l’esthétique, l’exposition interroge la notion du temps. Celui de l’observation pour regarder et nommer la nature, le temps long du joaillier ou de l’artiste, qui se révèle dans l’échange entre la délicatesse d’une parure à feuilles de chêne et la force de l’arbre peint par Odilon Redon. Ou encore dans l’écho entre les fleurs de nymphéas collectées sur la momie de Ramsès II, qui sont les plantes séchées les plus anciennes du monde, et un bracelet nymphéa de Jean-Baptiste Fossin des années 1830. Cette pluralité, née de l’essence même du végétal qui naît, s’épanouit et meurt, résonne particulièrement dans notre monde contemporain, constamment en mouvement. Ce que montre la série d’iris de Patrick Neu, réconciliant l’éphémère et l’immuable. Les rapports d’échelle concourent aussi à cette lecture multiple, à l’instar de la broche trèfle créée par la Maison en 1852 et de la Tapisserie aux mille-fleurs, du xvie  siècle, mesurant huit mètres de long. Végétal vient également rétablir la nature comme matériau de la mémoire. Jardin, promenade en forêt ou simple bouquet, l’exposition ouvre à chacun une porte vers ses propres souvenirs.

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François-Regnault Nitot, Parure feuilles de chêne aux intailles de cornaline, 1809. Or, émail, cornaline. Paris, collections Chaumet. © Claessens & Deschamps – Chaumet.

La transmission en héritage

Comme les treize chefs d’atelier qui se sont succédé sans discontinuer depuis sa création, en 1780, la Maison Chaumet a placé la transmission au coeur de son activité. L’exposition vient le confirmer avec la restauration d’une trentaine d’oeuvres, des plus humbles aux plus prestigieuses. Offerte à Louis XIV par le cardinal Barberini et entrée au Muséum national d’Histoire naturelle en 1796, la table dite « au collier de perles » est un témoignage spectaculaire de l’âge d’or du mobilier florentin en marqueterie de pierres dures. Le mécénat de Chaumet lui permettra de restaurer l’un de ses pieds. Réalisés en plâtre et papier mâché à partir de 1877, les modèles du Dr Auzoux apportent une grande innovation dans l’enseignement de la botanique – ils sont aujourd’hui conservés au musée national de l’Éducation. Deux d’entre eux sont présentés lors de l’exposition, cinq seront restaurés. Tout aussi complexes, la restauration d’un bouquet de fleurs en porcelaine du xviiie  siècle faisant partie des collections du musée national de Céramique de Sèvres ou celle de la grande huile sur toile de Max Leenhardt représentant l’ancien laboratoire de l’Institut de botanique de Montpellier. Inscrite au titre des Monuments historiques en 2009, la peinture réalisée vers 1890 sera entièrement nettoyée, consolidée et mise en tension. L’immense Tapisserie aux mille-fleurs, du xvie  siècle, qui vient conclure l’exposition, bénéficiera quant à elle d’une restauration de ses bordures.

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Gouaché original de 1898 du diadème Crèvecoeur datant de 1910Collection Chaumet Paris. © Chaumet.

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François-Regnault et Joseph Chaumet, Diadème épis de blé dit « Crèvecoeur » transformable en devant de corsage, 1810 – 1910. Or et diamants. Collection Chaumet Paris. © Claessens & Deschamps – Chaumet.

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François-Regnault Nitot, Diadème épis de blé, vers 1810. Or, argent et diamantsCollection Chaumet Paris. © Claessens & Deschamps – Chaumet.

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Pierre-Joseph Redouté et Claude Antoine Thory, «Rosa Tomentosa», dans Les Roses, Paris, Firmin Didot, tome 2, pl. [98], 1817-1824. Planche gravée en couleur. Paris, Muséum national d’Histoire naturelle © Muséum national d’Histoire naturelle

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Jean-Baptiste Fossin, Guirlande florale, vers 1830. Or, argent, diamants. Paris, collections Chaumet. © Claessens & Deschamps – Chaumet.

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Anna Atkins, Photographs of British Algae: Fucus vesiculosus, 1841-1853. Cyanotype sur papier. Paris, Muséum national d’Histoire naturelle. © Muséum national d’Histoire naturelle.

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Jean-Baptiste Fossin, Bracelet feuilles de lierre, 1847. Or, émail, diamants et perles fines baroques. Collection Chaumet Paris. © Claessens & Deschamps – Chaumet.

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Jean-Baptiste Fossin, Diadème fleurs de pensées, vers 1850. Or, argent et diamants. Paris, collections Chaumet © Claessens & Deschamps – Chaumet

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Jean-Valentin Morel, Parure aux grappes de raisin, vers 1850. Perles mauves, émeraudes, émail et or. Paris, collections Chaumet. © Claessens & Deschamps – Chaumet.

 

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Achille Quinet, Étude d’après nature, seconde moitié du XIXe  siècle. Épreuve sur papier albuminé. Paris, École nationale supérieure des beaux-arts. © Beaux-Arts de Paris, Dist. RMN-Grand Palais/image Beaux-Arts de Paris.

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Joseph Chaumet, atelier de dessin, Études documentaires de feuillages, clématite, renoncule, fraisier des bois, aubépine, lierre et liseron, vers 1885. Crayon graphite, lavis et rehauts de gouache. Paris, collections Chaumet © Collections Chaumet

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Joseph Chaumet, atelier de dessin, Cinq projets de devants de corsage de grandes broches, œillet, hellébore, narcisse et primevère, Vers 1890. Lavis et rehauts de gouache. Paris, collections Chaumet © Collections Chaumet

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Joseph Chaumet, Maquette de diadème lierre, vers 1890, Maillechort, gouache, vernis. Paris, collections Chaumet © Collections Chaumet

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Joseph Chaumet, Broche feuilles de houx. Vers 1890. Or, argent, perles fines, diamants Paris, collections Chaumet. © Nils Herrmann – Chaumet.

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Joseph Chaumet, atelier de dessin, Projet de broche blé. Vers 1890, Gouache, lavis et rehauts de gouache. Paris, collections Chaumet © Collections Chaumet

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Joseph Chaumet, atelier de dessin, Projet de broche à la fleur de nymphéa blanc, vers 1900. plume et encre noire, lavis et rehauts de gouache, Paris, collections Chaumet © Collections Chaumet / Joseph Chaumet

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Diadème aux boutons d'églantine, 1922, platine, diamants, perles, collection privée © Claessens & Deschamps – Chaumet / Chaumet

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Halasz Gyula, Brassaï (1899-1984), Pistil, c.1932. Épreuve gélatino-argentique. Donation de Madame Gilberte Brassaï, 2002. Centre Pompidou – Musée national d’art moderne, Centre de création industrielle, Paris.

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Chaumet, Broche L’épi de blé, 2015. Or et diamants. Paris, collections Chaumet. © Claessens & Deschamps – Chaumet.

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Chaumet, Broche oeillet, 2019. Or blanc et diamants. Paris, collections Chaumet. © Claessens & Deschamps – Chaumet.

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