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Alain.R.Truong
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17 octobre 2025

Six decades of Genius: Fondation Louis Vuitton hosts monumental Gerhard Richter exhibition

Gerhard Richter, Gudrun, 1987, detail. Oil on four canvases, 260 x 200 cm each. Neue Nationalgalerie, Stiftung Preußischer Kulturbesitz, Berlin, loan from Gerhard Richter Art Foundation © Gerhard Richter 2025 (18102025)

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PARIS - Du 17 octobre 2025 au 2 mars 2026, la Fondation Louis Vuitton présente une rétrospective de l'œuvre de Gerhard Richter, peintre allemand né à Dresde en 1932 qui a fui à Düsseldorf en 1961 avant de s'établir à Cologne, où il vit et travaille encore aujourd'hui.

Dans la continuité des expositions monographiques consacrées à des figures majeures de l'art des XXᵉ et XXIᵉ siècles — telles que Jean-Michel Basquiat, Joan Mitchell, Mark Rothko et David Hockney, parmi d'autres — la Fondation Louis Vuitton dédie l'ensemble de ses espaces à Gerhard Richter, considéré comme l'un des artistes les plus importants de sa génération et jouissant d'une reconnaissance internationale.

Présenté dès l'ouverture de la Fondation Louis Vuitton en 2014 avec un ensemble d'œuvres issues de sa Collection, Gerhard Richter fait aujourd'hui l'objet d'une rétrospective inédite par son ampleur et sa temporalité, réunissant 275 œuvres de 1962 à 2024 — peintures à l'huile, sculptures en acier et en verre, dessins au crayon et à l'encre, aquarelles et photographies peintes. Pour la première fois, une exposition propose un panorama complet couvrant soixante ans de création.

Gerhard Richter a toujours été intéressé à la fois par le sujet et par le langage même de la peinture, véritable champ d'expérimentation dont il n'a eu de cesse de repousser les limites, échappant ainsi à toute catégorisation unique. Sa formation à l'École des Beaux-Arts de Dresde l'a amené à s'engager dans les genres historiques de la nature morte, du portrait, du paysage et de la peinture d'histoire, et sa volonté d'en donner une interprétation contemporaine est au cœur de l'exposition. Quel que soit le sujet, Richter ne peint jamais directement d'après nature, ni d'après la scène qui se trouve devant lui : tout est filtré par un autre médium, comme une photographie ou un dessin, à partir duquel il crée une image indépendante et autonome. Au fil des années, Richter a exploré les genres et les techniques du médium pictural, développant différentes façons d'appliquer la couleur sur la toile : au pinceau, au couteau à palette ou au racloir.

Cette exposition rassemble de nombreuses œuvres majeures de Richter jusqu'à sa décision en 2017 d'arrêter de peindre, tout en continuant à dessiner. Chronologique, chaque section de l'exposition couvre environ une décennie et montre l'évolution d'une vision picturale singulière, entre ruptures et continuités, des premières peintures d'après photographies aux dernières abstractions.

PARCOURS DE L'EXPOSITION PAR DIETER SCHWARZ ET NICHOLAS SEROTA

Galerie 1 : 1962-1970 - Peindre d'après photographies.

Dès le début, le choix des sujets de Richter est complexe : d'un côté, des images apparemment banales tirées de journaux et de magazines, comme l'œuvre que Richter considère comme sa « numéro 1 », en 1962, une image d'une table tirée d'un magazine de design italien et partiellement effacée (Tisch), des portraits de famille qui renvoient à son propre passé (Onkel RudiTante Marianne), ainsi qu'aux ombres de l'histoire allemande (Bombers). Au milieu des années soixante, déjà, Richter remet en question les conventions illusionnistes de la peinture dans sa sculpture Quatre Panneaux de Verre et les premiers Nuanciers de Couleurs. Avec les Villes, il propose une peinture pseudo-expressionniste en impasto ; avec les Paysages et les Marines, c'est une nouvelle tentative d'utiliser un genre classique à contre-courant.

 

Gerhard Richter, Tisch [Table], 1962 (CR 1). Oil on canvas, 90 x 113 cm. Private collection © Gerhard Richter 2025 (18102025) Photography © Jennifer Bornstein.

Gerhard Richter, Onkel Rudi [Uncle Rudi], 1965 (CR 85). Huile sur toile, 87 x 50 cm. Collection Lidice Memorial, Czech Republic © Gerhard Richter 2025 (18102025)

Gerhard Richter, Ema (Akt auf einer Treppe) [Ema (Nude on a Staircase)], 1966 (CR 134). Oil on canvas, 200 x 130 cm. Museum Ludwig, Cologne / Donation Ludwig Collection 1976 © Gerhard Richter 2025 (18102025)

Galerie 2 : 1971-1975 - Remise en question de la représentation.

Les 48 Portraits, peints pour la Biennale de Venise de 1972, véritable tour de force, ouvrent un nouveau chapitre : application du procédé des coulures (Vermalungen), étapes progressives de la copie et de la dissolution d'une Annonciation de Titien, répartition aléatoire des couleurs dans les grands Nuanciers de Couleurs, et négation de la représentation et de l'expression dans les Peintures Grises.

 

Gerhard Richter, Verkündigung nach Tizian, 1973. Oil on Canvas, 125 x 200 cm Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Smithsonian Institution, Washington, DC, Joseph H. Hirshhorn Purchase Fund, 1994 © Gerhard Richter 2025 (18102025)

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Galerie 4 : 1976-1986 - Explorer l'abstraction.

Durant cette décennie, Richter jette les bases de son approche spécifique de l'abstraction : il représente et agrandit des études à l'aquarelle, examine la surface d'une peinture, fait du coup de pinceau lui-même le sujet d'une œuvre (Strich). Parallèlement, il peint les premiers portraits de sa fille, Betty, et poursuit son exploration du paysage et de la nature morte.

 

Gerhard Richter, Lilak, 1982 (CR 494). Oil on canvas, 2 parts 260 x 200 cm each | Fondation Louis Vuitton, Paris | © Gerhard Richter 2025 Photo credit: © Primae / Louis Bourjac

Gerhard Richter, Kerze, 1982. Oil on Canvas, 90 x 95 cm Collection de l'Institut d’art contemporain, Villeurbanne/Rhône-Alpes © Gerhard Richter 2025 (18102025)

Gerhard Richter, Möhre [Carotte], 1984 (CR 558-2). Oil on canvas, 200 x 160 cm. Fondation Louis Vuitton, Paris © Gerhard Richter 2025 (18102025)

Gerhard Richter, Venedig (Treppe) [Venezia (staircase)], 1985 (CR 586-3). Oil on canvas, 51,4 x 71,8 cm. The Art Institute of Chicago. Gift of Edlis Neeson Collection © Gerhard Richter 2025 (18102025)

Galerie 5 : 1987-1995 - Sombre réflexion.

Ému par une vision profondément sceptique des mutations artistiques et sociales, Richter peint la série 18 octobre 1977, exceptionnellement prêtée par le MoMA, le seul ensemble d'œuvres qui se réfère explicitement à l'histoire allemande alors récente. Il crée également certaines de ses abstractions les plus impressionnantes et les plus sombres. Reprenant ses premières peintures de famille, Richter réalise la séquence Sabine mit Kind.

 

Gerhard Richter, Apfelbäume [Appletree], 1987 (CR 650-1). Oil on canvas, 67 x 92 cm. Private collection © Gerhard Richter 2025 (18102025)

Gerhard Richter, Gegenüberstellung 2, 1988. Oil on Canvas, 112 x 102 cm The Museum of Modern Art, New York. The Sidney and Harriet Janis Collection, gift of Philip Johnson, and acquired through the Lillie P. Bliss Bequest (all by exchange); Enid A. Haupt Fund; Nina and Gordon Bunshaft Bequest Fund; and gift of Emily Rauh Pulitzer, 1995 © Gerhard Richter 2025 (18102025)

Galerie 6 : 1983-2008 - Sur papier.

Pour Richter, le dessin est une méthode  de travail que l'on ne peut soumettre à un processus contrôlé ; le dessin improvisé est le pendant de la peinture. Dans les années 1980, l'artiste dessine régulièrement ; en 1999, une série de 45 dessins vient achever ce travail. La rétrospective présentée la même année au Kunstmuseum de Winterthur fait connaître ces oeuvres pour la première fois.

Galerie 7 : 1992-1999 - Moments de réflexion.

Sa jeune famille donne à la vie de Richter une impulsion nouvelle. En 1996 naît sa fille Ella Maria ; l'artiste et sa famille s'installent dans une nouvelle maison avec atelier dans le quartier de Hahnwald, à Cologne. Richter conserve son atelier au coeur de la ville afin de pouvoir travailler simultanément à différents groupes d'oeuvres. Désormais, l'artiste ne peint presque plus de tableaux abstraits isolés, mais des cycles qui se caractérisent par leur structure et leur tonalité propres. Ces oeuvres vigoureuses font pendant à des tableaux intimes peints d'après des photographies, dont le premier autoportrait. Empruntés à la vie quotidienne, des sujets d'aspect insignifiant sont autant de métaphores du regard que Richter porte sur la réalité.

 

Gerhard Richter, Cage (6), 2006. Oil on Canvas, 300 x 300 cm. Private collection © Gerhard Richter 2025 (18102025)

Gerhard Richter, 4900 Farben, 2007. Lacquer on Alu Dibond, 196 panels 48,5 x 48,5 cm each | Fondation Louis Vuitton, Paris © Gerhard Richter 2025 | Photo credit: © Primae / Louis Bourjac

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Galerie 9 : 2001-2013 - Nouvelles perspectives en peinture.

Richter se voit confier, en 2002, la conception d'un vitrail pour le transept sud de la cathédrale de Cologne, une mission qui le mène à de nouvelles expérimentations. Les cycles Silikat [Silicate] et Cage une fois achevés, il entreprend d'explorer le verre et fait exécuter des oeuvres qu'il conçoit mais qu'il ne réalise pas lui-même en tant que peintre. Pour concevoir le vitrail de la cathédrale, inauguré en 2007, Richter a recours à des procédés aléatoires déterminant la répartition des couleurs - une méthode qui le conduit, en passant par les variations de 4900 couleurs disposées de manière aléatoire, à expérimenter les peintures laques sous verre, dont le flux est en grande partie déterminé par le hasard.

Galerie 10 : 2014-2017 - Élégies picturales.
En 2014, Richter recommence à peindre après une longue pause. Le premier sujet vers lequel il se tourne est, à nouveau, le passé de l'Allemagne. Depuis plusieurs années il cherchait à créer une image traitant de la Shoah mais n'avait pas trouvé une manière satisfaisante d'exprimer le choc et l'accablement suscités par ce sujet. Le point de départ des peintures de Birkenau se trouve dans les seules photographies du camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau qui nous soient parvenues, prises par des prisonniers du Sonderkommando, le cycle évoluant pour aboutir à quatre peintures abstraites.
 

Gerhard Richter, Birkenau, 2014. Oil on canvas. Neue Nationalgalerie, Stiftung Preußischer Kulturbesitz, Berlin, loan from Gerhard Richter Art Foundation © Gerhard Richter 2025 (18102025)

Galerie 11 : 2017-2025 - Poursuivre le travail.

Depuis qu'il a achevé son oeuvre peint, Richter se consacre au dessin et aux oeuvres qu'il conçoit pour l'espace public. En 2016 est inauguré sur l'île japonaise de Toyoshima un pavillon abritant une installation de panneaux de verre. En 2018, une installation composée de miroirs gris et d'un pendule est inaugurée dans l'église dominicaine de Münster, suivie, en 2025, de deux grands reliefs exécutés dans un édifice de Norman Foster à New York.
Richter, désormais, travaille assis à son bureau. Les dessins sont datés, ce qui permet de suivre leur processus de création. Leur exécution n'est pas continue ; créés en l'espace de quelques jours ou semaines, des groupes apparaissent.

Dans ces nouvelles oeuvres dessinées, Richter se penche sur les mécanismes et les possibilités du médium. Il utilise les lignes, le frottage ou les zones ombrées et expérimente des techniques inédites.
Le mouvement inconscient de la main occupe une place plus importante que jamais. S'ajoute parfois de l'encre colorée que Richter s'amuse à laisser goutter sur le papier afin de se laisser porter par les configurations fortuites et de les reproduire au moyen d'une règle, d'un compas ou d'autres instruments.

Gerhard Richter vit et travaille à Cologne.

Commissariat
Dieter Schwarz et Nicholas Serota

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