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Alain.R.Truong
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Alain.R.Truong
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30 juin 2006

Les peintures cultuelles du village Sinh

Le village Sinh (l'actuel village Lai An, Thua Thiên-Huê, Centre), est connu depuis longtemps pour son métier traditionnel : la peinture destinée au culte. Pourtant, à l'heure actuelle, très peu de personnes du village peuvent continuer ce métier.
La plupart des villageois ont oublié les matières et les techniques traditionnelles pour fabriquer les peintures cultuelles. Seul Ky Huu Phuoc, semble-t-il, représente dans ses produits l'originalité de la peinture du village Sinh. L'homme, de petite taille, nous raconte lentement : "Notre famille exerce ce métier depuis 4 générations. J'ai commencé à graver des planches à dessins à l'âge de 16 ans. Cela fait 40 ans déjà. Dans le village, il n'y a que moi qui sais composer les couleurs selon les secrets laissés par nos ancêtres".
À partir des couleurs principales (le jaune, le violet, le vert foncé, le rouge rosé et le rouge clair), on peut en créer d'autres. Composer les couleurs n'est pas facile du tout. Il y a des fois où M. Phuoc doit aller dans la forêt qui se trouve à l'autre bout de l'ancienne capitale pour trouver les arbres nécessaires à la fabrication des couleurs. Pour créer le jaune clair, on pilonne des feuilles de dung avec des bourgeons de sophora. Pour créer le rouge foncé, on presse des feuilles de badamiers. Le jaune rouge est créé à partir de graines de sophora, le bleu avec des graines de baselles. Le noir est la couleur la plus facile à fabriquer : on brûle de la paille de riz gluant et l'on dissout les cendres dans l'eau, puis l'on filtre le mélange pour le condenser ensuite. On obtient alors de l'encre.
Mais en réalité, on ne fabrique plus les dessins selon les techniques traditionnelles, car cela revient trop cher. Si M. Phuoc continue à utiliser ces techniques, c'est pour faire des cadeaux à des amis et pour ne pas oublier le métier.
Il garde encore chez lui le plus grand nombre de planches à dessin du village. Il nous en a montré 21 et nous a expliqué leur histoire, leur signification, la manière de sculpter chacune d'entre elles : celle-ci pour honorer les lares, celle-ci, c'est pour le culte du Bouddha, le culte des morts... les garçons tiennent des pinceaux, les filles tiennent des fleurs. La peinture des 2 lutteurs, elle est réservée seulement aux gens qui désirent la victoire lors de la lutte organisée dans le village.

Les secrets des peintures
Pour fabriquer une peinture de grand format d'un bodhisattva, une femme portant un habit coloré, d'une allure imposante avec 2 servantes, il faut choisir du papier de 1re qualité pour éviter tous les effets indésirables en gravant. La dernière étape de la fabrication est assumée par un artiste qui rend cette peinture plus vivante et distinctive en ajoutant les yeux et la bouche au visage.
Pour faire une peinture de grand format, il faut mettre beaucoup de temps, de 5 à 7 fois de plus que celles plus petites. M.Phuoc épanche son cœur : "Auparavant, j'ai gardé toutes les planches de mon père mais au fur et à mesure, elles ont pourri et il me reste seulement une planche. Dès que j'ai pu observer le monde qui m'entourait, j'ai vu partout dans la maison, dans le jardin, des peintures colorées. Tous les membres de ma famille travaillaient passionnément sur les peintures, toute la journée. Je ne sais pas depuis quand je suis attaché à ce métier, qu'il est devenu ma passion".
Il raconte : "Une fois, une Française m'a demandé de lui vendre la planche en offrant un prix de 300 dollars, mais j'ai refusé. Elle a proposé un prix plus élevé, mais enfin, je n'ai pas vendu. Trois cents dollars n'est pas une petite somme et de plus, je pourrais faire une autre planche, mais je ne veux pas la vendre. Ce serait être considéré comme avoir vendu le métier".
Ses 4 enfants savent faire de la peinture. Il leur dit souvent qu'il faut toujours le suivre, et il transmettra ses planches à ses petits enfants.
(Source : Hà Minh/CVN)

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