Importante paire de candélabres d'époque Louis XVI attribués à François Rémond, vers 1780
Importante paire de candélabres d'époque Louis XVI attribués à François Rémond, vers 1780
En bronze ciselé, patiné et doré, à cinq lumières, surmonté d'un flambeau, les bras en volutes et cannelures torses, les rosaces tournoyantes remplacées ornant les bras et les grappes de vigne au sommet le vase flanqué de sirènes, le col à cannelures torses garnies d'asperges, le corps ceint d'une frise de rinceaux stylisés, la partie basse à motif de feuilles d'eau, la partie inférieure de la base carrée ornée de rinceaux et rosaces d'acanthe d'époque postérieure, les rosaces tournoyantes ornant les bras et les grappes de vigne au sommet remplacées - Hauteur : 120 cm. (47¼ in.), Largeur : 47 cm. (18½ in.) (2) - Estimé 250,000 - 400,000 Euros
Provenance : Vente à Paris, Galerie Charpentier, le 12 juin 1956, lot 57.
Galerie Seligmann & Cie. où acquis par M. René Smadja.
Bibliographie : Philippe Siguret, "Lo Stilo Luigi", vers 1960 où les candélabres sont illustrés et mentionnés comme appartenant à Samy Seligmann.
Notes: Ces candélabres sont datables des années 1780. Ils suivent l'évolution du goût grec vers un style moins sévère, inspiré des dernières découvertes archéologiques et des exemples tirés de la Renaissance. Les grotesques, mêlant figures chimaeriques aux rinceaux, offrent une nouvelle voie au néoclassicisme. la disposition des griffons, sphinges, harpies, ou sirènes comme ici de part et d'autre d'un axe central, le plus souvent un vase surmonté d'un bouquet, d'une flamme ou d'une fontaine devient un poncif pour les peintres ornemanistes. Gilles-Paul Cauvet (1731-1788) dans son Recueil d'ornemens à l'usage des jeunes artistes qui se destinent à la décoration des bâtiments fait partie de ceux qui dès les années 1770 s'écartent du "goût grec" géométrique et architecturé pour créer des modèles désignés sous le nom de "goût étrusque" ou de style arabesque. Sur la gravure illustrée ci-contre des sirènes affrontées, terminées en volutes de feuillage, soutenant un vase rappellent le parti pris décoratif des présents candélabres.
Il existe plusieurs varaiantes de cette forme de candélabres, un vase falnqué de figures ou de masques, soutenant un bouquet de lumières, modèle trés certainement imaginé par un marchand-mercier, tel que Daguerre, en collaboration avec un bronzier. Ici il s'agit très probablement de François Rémond.
Les bras de lumière torsadés sont en effet identiques en tous points à un modèle d'appliques à trois lumières, conservé au château de Fontainebleau, et que Christian Baulez a attribué à François Rémond. Les rosaces dans les enroulements étaient à l'origine munis de chaînes remontant à la flamme ; peut-être les nôtres en étaient munies également, les rosaces ayant été remplacées depuis.
Le fût central tronconique et torsadé surmonté d'une flamme est lui aussi typique de l'oeuvre de Rémond. Une paire de candélabres à cinq lumières et conservée à la Wallace Collection (illustrée dans P. Hughes, The Wallace Collection, p. 1273 ref 251 (F 142-3)) est ornée d'un arrangement de bras de lumière très comparable aux nôtres.
Leur partie inférieure est par ailleurs très comparable à une autre paire de candélabres à quatre lumière, également rapprochée de François Rémond, et conservée à la Wallace Collection (et al, p. 1237, ref. 244 (F132)). La partie haute ceintrée et torsadée y est aussi flanquée de naïades mais disposées dos à dos. Le même modèle entièrement en bronze doré figura dans la collection Djahanguir Riahi (sa vente, Christie's New York, le 2 novembre 2000, lot 28, 842 000 Dollars).
Christie's. COLLECTION DE MONSIEUR RENE SMADJA. 19 Décembre 2007. 9 avenue Matignon, Paris