Hervé Van der Straeten, "Distorsion" à la Galerie Hervé Van der Straeten, Paris
Un designer aux multiples visages pour des objets à plusieurs lectures. Ces quelques trente pièces d’Hervé Van der Straeten nous laissent croire en l’équilibre spontané des choses. Née d’un croquis, chacune d’elles allie simplicité et sophistication si bien que contraintes et labeur s’absentent tout à fait de son univers bigarré. Glamour en somme. Pour sa sixième exposition, Hervé Van der Straeten a choisi d’explorer la « Distorsion ».
Hervé Van der Straeten, console Clash. Acier inoxydable. 75 x 200 x 55 cm. Courtesy galerie Van der Straeten ©Cecil Mathieu
Chaise déliée en aluminium laqué, console d’acier inoxydable où se télescopent des parallélépipèdes inégaux, miroir déformé piqué de fibres en verre rouge, lustre en laque orange à silhouette de serpent, armoire de marqueterie d’ébène et d’amboine comme emprisonnée par des liens de bronze, anneau de cristal suspendu sur un fil de métal, fin plateau pourpre posé en équilibre, miroirs asymétriques...
Hervé Van der Straeten, table Swing. Piétement en acier inoxydable, plateau en marqueterie de Dibetou. Courtesy galerie Van der Straeten ©Cecil Mathieu
Si le vocabulaire est le même que dans ses précédentes expositions, l’écriture, elle, a changé. À travers vingt-cinq pièces en série limitée et deux oeuvres uniques, Hervé Van der Straeten a poussé plus loin son obsession du mouvement, pour dépasser les limites de la forme et de la matière. La précision d’exécution, la perfection du détail et la juste proportion demeurent, mais cette maîtrise est au service d’une plus grande liberté.
Hervé Van der Straeten, console Psychose, 2008. Matériau composite laqué rouge. Courtesy galerie Van der Straeten ©Cecil Mathieu
Jouant des principes de gravité, de tension et d’équilibre, chaque pièce est un nouveau défi. Défi des matériaux tantôt denses tantôt légers, comme la fibre de carbone qu’il n’avait jamais travaillée jusqu’alors. Défi des volumes massifs et ondoyants. Défi des techniques, comme celle, très ancienne, de la dorure à l’eau, qui donne des effets à la fois mats et brillants.
Hervé Van der Straeten, console Psychose, 2008. Matériau composite laqué rouge. Courtesy galerie Van der Straeten ©Cecil Mathieu
Irrégularité, flux, illusions d’optique, inspiration organique et géométrique, violence et sensualité... De cet équilibre fragile et contrasté naît une étonnante et mystérieuse distorsion : une série d’instantanés du mouvement qui va à l’essentiel. Une œuvre à la fois labyrinthique et sismique.
Hervé Van der Straeten, applique, 2008. Courtesy galerie Van der Straeten ©Cecil Mathieu
24 janv. - 30 avr. 2008. Galerie Hervé Van der Straeten, Paris