Exposition "Fuji, pays de neige" au musée Guimet
Le Fuji bleu, Série des Trente-six vues du mont Fuji, Katsushika Hokusai (1760-1849) © RMN-Grand Palais (MNAAG, Paris) / Thierry Ollivier.
La rare sélection d’estampes « Fuji, pays de neige », que le Musée national des arts asiatiques – Guimet présente à l’occasion de sa réouverture après le confinement sanitaire, met en avant le célèbre mont Fuji, ce volcan au cône parfait qui, culminant à 3776 mètres, forme le point le plus élevé de Honshu, l’île principale de l’archipel japonais. Le MNAAG propose ainsi de dévoiler quelque 70 estampes japonaises sorties de ses réserves.
Inspirant de nombreux artistes, le mont Fuji domine le paysage de l’archipel japonais. Cette figure suscite les premières transcriptions de variations atmosphériques par Hokusai, près d’un demi-siècle avant les effets de lumière de Monet et de Sisley. Pur triangle, le Fuji est un élément fort de l’estampe japonaise puis de la jeune photographie. Éternelle sur ses pans, la neige met au défi les artistes d’user du papier laissé en réserve pour transcrire l’étouffement de la nature et de ses bruits, comme le feront aussi, des décennies plus tard, les impressionnistes inspirés par « le pays de neige ».
En 2013, le mont Fuji a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco au titre de lieu sacré et source d’inspiration artistique. Au croisement de la nature et de la culture, ce kami – entité divinisée du shintoïsme – règne sur les esprits et le paysage du Japon, sur ses arts enfin. Cône parfait recouvert de neiges éternelles, il est visible depuis de nombreux points de la grande île et notamment depuis la route du Tokaido. Il est enfin un sujet majeur de l’art japonais et au cœur de quelques-unes des séries d’estampes les plus célèbres de la période d’Edo, en tout premier lieu celles de KATSUSHIKA Hokusai (1760-1849), dont un grand nombre d’œuvres sera présenté à cette occasion. Mais le Fuji est aussi un des sites les plus photographiés du pays, c’est pourquoi des photographies anciennes et contemporaines accompagneront les estampes avec quelques objets d’art décoratif.
Musée national des arts asiatiques – Guimet. Jusqu'au 12 octobre 2020
Vent frais par matin clair, Série des Trente-six vues du mont Fuji, Katsushika Hokusai (1760-1849), MNAAG, legs Le Masle, 1972, MA3581 © RMN-Grand Palais (MNAAG, Paris) / Michel Urtado.
Femme de dos dans un paysage de neige, Kobayashi Kiyochika (1847-1915) © RMN-Grand Palais (MNAAG, Paris) / Thierry Ollivier.
Pèlerin devant le mont Fuji, Série des Cerisiers pour le cercle Katsushika, Yashima Gakutei (vers 1786-1868), MNAAG, legs Isaac de Camondo 1911, EO1723 © RMN-Grand Palais (MNAAG, Paris) / Thierry Ollivier.
Le pont Taiko et la colline Yuhi à Meguro, Série des Cent vues célèbres d'Edo, Utagawa Hiroshige (1797-1858), MNAAG, legs Isaac de Camondo, 1911, EO1842 © RMN-Grand Palais (MNAAG, Paris) / Harry Bréjat.
Hara (14e vue), Série des Cinquante-trois relais du Tokaido, Utagawa Hiroshige (1797-1858), MNAAG, don Louis Devillez, 1930, EO2812 © RMN-Grand Palais (MNAAG, Paris) / Harry Bréjat.
Le mont Fuji vu depuis Murayama [Fuji-yama, from Moori-yama], Felice Beato (1832-1909), Époque d’Edo, 1864-1866, MNAAG, photographie 13 de l'album AP16370 © MNAAG, Paris, Dist. RMN-Grand Palais / image musée Guimet.