Chine, époque Ming, période Wanli, (1573-1601), boîte en forme de pêche de longévité en laque rouge sculptée, 14 x 10,5 cm.

Depuis des millénaires, les Chinois utilisent la laque ou encore la sève du Rhus vernicifera, nommé Qi. Cet arbre pousse en Chine du Sud, ainsi qu’au Japon et dans plusieurs pays de l’Asie du Sud-Est. Après sa récolte, la sève est séparée de ses impuretés, puis déshydratée. Au contact de l’air, sa couleur blanchâtre tourne au brun, mais pour obtenir les couleurs finales noir ou rouge, il faut encore lui ajouter des oxydes de fer ou du cinabre. La laque s’applique au pinceau sur une base - bois, tissu ou métal. Le temps de séchage entre chacune des couches est d’une semaine, et le travail doit se dérouler dans une atmosphère humide afin d’obtenir une surface résistante. Il exige pas moins d’une cinquantaine de couches ! C’est sous la dynastie des Tang, au VIII^e siècle, qu’apparut la sculpture sur laque. Le décor, ici d’une finesse extrême, est sculpté directement dans la masse. Notre boîte est à la fois un objet décoratif et symbolique. Elle fut sans doute offerte comme présent à un personnage de haut rang en signe de bon présage et de porte-bonheur. Car, dans la religion taoïste, la pêche, dont notre objet adopte la forme, est le symbole de la longévité et de l’immortalité. De plus, le décor met en scène les trois dieux de bon augure : la chauve-souris Bianfu, le vieillard Shou Lao et le cerf Lu. Ces représentations jouent sur les homophonies, lu signifiant aussi bien cerf que richesse et shou longévité. Sans oublier la présence d’enfants, pour souhaiter une bonne descendance, et du rouge, couleur de la joie ! (www.gazette-drouot.com)

Limoges, samedi 8 mars. Limoges Enchères SVV. M. Portier