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Alain.R.Truong
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21 octobre 2008

Rare paire de porte-pinceaux en porcelaine céladon d'époque Qianlong (1735-1795), à monture de bronze doré d'époque Louis XV

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Christies_Sackler_1

Rare paire de porte-pinceaux en porcelaine céladon d'époque Qianlong (1735-1795), à monture de bronze doré d'époque Louis XV, vers 1750

en forme de bambou, composé de deux tiges, la branche principale ornée feuilles de bambou ; reposant sur une base ajourée à motifs de rocaille. haut. 18 cm, larg. 13 cm. Estimation 150,000—250,000 EUR

PROVENANCE: - Probablement ancienne collection du baron de Besenval, vers 1790, vente le 10 août 1795 (23 thermidor an III), lot 148 (une des trois paires connues)

- Ancienne collection Michel Meyer, vers 1970

BIBLIOGRAPHIE: Plaisir de France, juillet-août 1974, vol. 421

NOTE: Deux documents nous permettent de rapprocher cette paire de porte-pinceaux de celle ayant appartenu au baron de Besenval.
Le premier document est bien évidemment le tableau de Danloux (1753-1809), peint en 1791 et conservé aujourd'hui à la National Gallery à Londres, représentant le baron assis dans une confortable bergère dans son cabinet. Sur la cheminée en marbre brèche se remarquent trois vases en porcelaine céladon de couleur verte dont deux sont ornés de bronzes totalement Louis XV et le troisième déjà Louis XVI, devant dater du début des années 1770.
Des vases correspondant à ces trois modèles sont déjà passés en vente. Un vase similaire à celui de droite, à l'angle de la cheminée, fut vendu par Christie's à Londres le 6 décembre 2007 (lot 130) ; de même, un exemplaire identique au vase poisson (ancienne collection Wildenstein) a été vendu à Londres le 14 décembre 2005 (lot 45). Quant au dernier vase figurant sur la cheminée, son modèle correspond à celui que nous mettons en vente.

Après le décès du baron de Besenval, la vente de ses collections eut lieu le 10 août 1795. Sous le numéro 148 figurait la garniture : "Une magnifique garniture, composée de sept vases de différentes formes, en porcelaine, céladon de ton clair. Cet article, distingué dans son genre, est décoré de riches ornemens en bronze, d'ancien genre, parfaitement ciselés et dorés d'or moulu."
De ce texte, nous pouvons en conclure qu'il nous manque le vase central qui ne figure pas dans le tableau et qu'il sera difficile d'identifier, mais que nous pouvons supposer être Louis XV dans le décor de bronzes, le catalogue précisant qu'ils étaient "d'ancien genre".

Une paire identique à la nôtre fait partie des collections du Victoria and Albert Museum à Londres depuis le XIXe siècle (inv. 820, 820A - 1882).
Une seconde paire fut vendue à Londres chez Christie's le 4 décembre 1975 (lot 47).
Le décor de bronzes identique sur ces trois paires et le décor similaire sur la porcelaine ne nous permettent pas d'identifier formellement une de ces trois paires à celle ayant appartenu au baron de Besenval.

Le baron de Besenval.

Pierre-Victor-Joseph de Besenval de Brünstatt naquit à Soleure en Suisse le 14 octobre 1721. Son père Jean-Victor de Besenval, colonel des Gardes-Suisses, avait reçu de l'empereur Leopold Ier le titre de baron et s'était allié brillamment à Catherine Bielinska († 1761), fille du Grand Maréchal de la Couronne de Pologne et amie proche de Stanislas Leczinski, beau-père de Louis XV. Leur fille Catherine-Elisabeth épousa Charles-Guillaume marquis de Broglie, ce qui permit à son frère d'entrer à la Cour.
Devenu aide de camp du duc d'Orléans en 1757, Pierre-Victor-Joseph de Besenval fut nommé maréchal de camp en 1758 et se distingua brillament à la bataille de Clostercamp. Grâce à l'appui du principal ministre, le duc de Choiseul, il est nommé inspecteur général des Suisses et Grisons, charge qu'il conserva jusqu'à la disgrâce du ministre en 1770.
Fréquentant la société privée de la nouvelle reine Marie-Antoinette, le baron "gai, quelque esprit, un corps à toute épreuve" y remporta un franc succès.
Au début de la Révolution, le baron est emprisonné ; libéré, il meurt le 2 juin 1791 dans son hôtel de la rue de Grenelle.

La collection Besenval

Longuement décrite dans le Guide de Paris par Luc-Vincent Thierry en 1787, les collections du baron de Besenval furent citées dans l'Almanach des Artistes de 1777 (p. 180) comme étant composées d' "un riche cabinet de tableaux des Trois Ecoles".
Les collections reflétaient davantage le goût d'un esthète raffiné que celui d'un militaire à l'allure martiale qu'il fut néanmoins. Ce goût lui venait peut-être de son grand-père, le Grand Maréchal de Pologne, qui avait commandé le dessin des boiseries de son palais de Varsovie à l'ornemaniste Juste-Aurèle Meissonnier.
S'il fit travailler dans son hôtel l'architecte Alexandre-Théodore Brongniart et le sculpteur Clodion, il fut aussi client du marchand Lazare Duvaux et acheta notamment à la vente de Mademoiselle Laguerre la commode de Carlin conservée aujourd'hui dans les collections de la reine d'Angleterre (Art of the Royal Court, cat. expo. 2008, The Metropolitan Museum of Art, New York, n°132, p. 332-333).
Il utilisa également les talents des bronziers Caffieri et Gallien, et de l'horloger Michel Stollenwerck (Peter Hughes, the Wallace Collection, catalogue of furniture, Vol. I, p. 451 à 453).

L'hôtel de Besenval.

Bâti en 1704 pour l'abbé Pierre Chanac de Pompadour par l'architecte Pierre-Alexis Delamair (1676-1745) au 142 rue de Grenelle, dans ce qui n'était encore qu'un quartier suburbain, l'hôtel n'était alors élevé que d'un niveau.
Loué en 1764 puis acheté en 1767 par le baron de Besenval, ce dernier y entreprit des travaux de modernisation. Au début du XIXe siècle, l'hôtel appartint à la famille de Montholon, puis au fils de Lucien Bonaparte qui le fit surrélever en 1862, avant d'être acheté par le gouvernement suisse qui en fit son ambassade à Paris en 1938.

Sotheby's. Important Furniture, Sculptures and Works of Art. 22 Oct 08. Paris. Photo Courtesy Sotheby's. www.sothebys.com

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