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Alain.R.Truong
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25 octobre 2008

François Linke (1855-1946), commode aux dragons

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François Linke (1855-1946), commode aux dragons, placage de bois de violette, garnitures en bronze doré à motifs de masques d’espagnolette, de dragons et de volutes de fleurs, dessus de marbre brèche violet, estampillée "F. Linke" sur un bronze, 97 x 190,5 x 7,5 cm. Estimation : 120 000/150 000 €.

Voici une commode qui ne passe pas inaperçue. Imposante par sa taille, elle l’est également par la virtuosité de ses bronzes. Cette commode dite "aux dragons" est un monument de l’histoire du mobilier français. Son modèle original, conservé à la Wallace Collection de Londres, fut créé par Charles Cressent, l’un des plus grands ébénistes de l’époque Régence, précurseur du rocaille en France. Parmi ses plus célèbres meubles figurent en particulier des commodes ; c’est le meuble qui subit le plus d’évolutions au cours de la première moitié du XVIIIe et Cressent y a largement contribué avec des formes de plus en plus galbées et des décors luxuriants s’étalant sur toute la surface. Citons la commode aux singes du musée du Louvre, l’exemplaire aux enfants musiciens de la résidence de Munich ou encore notre commode aux dragons. Ce morceau de bravoure qui aurait appartenu au trésorier général de la Marine Marcellin de Selle, reste une référence, comme il le fut au XIXe pour François Linke. Cet ébéniste né en Bohême arrive à Paris à l’âge de vingt ans, en 1875. Six ans plus tard, il se marie et ouvre son premier atelier au 170, faubourg Saint-Antoine. Vers 1900, il est à la tête d’une véritable entreprise de quatre-vingt-dix ouvriers à laquelle il adjoindra une succursale dans les beaux quartiers, place Vendôme. Son credo ? Surfant sur la vague de l’historicisme, il crée des copies des plus grands meubles du XVIIIe, en particulier de style rocaille. Le goût pour les arts du siècle des Lumières est alors dans une phase de renouveau et les meubles d’époque manquent ou sont hors de prix, aussi les copies deviennnent fort recherchées. Linke en reproduit certains de façon fidèle, pour d’autres il adopte des formes plus sinueuses avec un surplus de bronzes. Il obtient ainsi une médaille d’or à l’Exposition universelle de 1900 pour un bureau de style Louis XV. Ce succès aussi bien auprès des critiques que de sa clientèle, il le doit à une technique de fabrication irréprochable, en accord avec la grande tradition de l’ébénisterie française dont il est le digne héritier.

Marseille, samedi 25 octobre. Damien Leclere Maison de ventes aux enchères SVV.

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