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Alain.R.Truong
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Alain.R.Truong
29 novembre 2008

Vase en porcelaine de Chine émaillé gris-vert craquelé d’époque Qianlong, marque sigillaire de l’empereur, monture en bronze do

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Vase en porcelaine de Chine émaillé gris-vert craquelé d’époque Qianlong, marque sigillaire de l’empereur, monture en bronze doré d’époque Louis XV, h. 45 cm. Estimation : 75 000/90 000 €.

Ne vous y fiez pas, la craquelure, ici, n’a rien d’accidentel. Ce n’est pas un défaut, pas même un signe d’usure, mais bel et bien un effet décoratif voulu et maîtrisé dès le XIIe siècle par les artisans chinois. C’est d’ailleurs afin de rivaliser avec leurs illustres ancêtres de l’époque Song que les potiers du règne de Qianlong réalisent au XVIIIe siècle ces céramiques, dont la surface vert tendre n’est pas sans évoquer celle du jade, pierre d’immortalité s’il en est ! Une teinte qui leur a valu aussi le doux prénom de Céladon, héros au costume vert pâle de la célèbre histoire d’amour d’Honoré d‘Urfé, L’Astrée. Une carnation qui demanda aussi aux maîtres chinois de savants calculs... sur les coefficients d’expansion du corps et de la couverte lors du refroidissement de la pièce. Bref, nos premiers céladons sont bien imaginés par les artisans de la dynastie des Song du Sud, installés dans la province méridionale du Zhejiang, après l’avancée des envahisseurs Jurchen. Là, dans les fours de Longquan, sortent des porcelaines claires et monochromes obtenues par cuisson en réduction. Cette parfaite maîtrise, associée à un goût naturaliste pour les formes pures et simples, firent la céleste réputation des céramiques Song, considérées comme de véritables trésors nationaux. C’est à ce titre qu’elles furent récupérées par les empereurs de la dynastie Ming, Kangxi le premier, suivi par Yongheng et son fils Qianlong, grand amateur d’art. Trois monarques fidèles au mandat du fils du ciel : "Collecter les plus beaux joyaux de l’empire afin de les transmettre à son peuple pour que celui-ci s’en nourrisse." Ce qui nous amène à ces interprétations des chefs-d’œuvre du passé voulues par nos trois empereurs. Pour ce faire, ces derniers n’hésitèrent pas à envoyer à Jingdezhen les pièces de la collection impériale pour être copiées. N’y voyez pas là une simple volonté esthétique. Derrière ce programme perce aussi le dessein politique d’une dynastie d’origine étrangère toujours soucieuse de se siniser. Notre vase porte donc la marque de cette excellence, héritage des siècles passés. Ce qui ne gâche rien, elle est habillée d’une remarquable monture en bronze doré avec son décor de petites fleurs et de feuillages comparable à celle d’un vase céladon conservé, s’il vous plaît, dans les collections de James de Rothschild, à Waddesdon Manor, riche en trésors de la Chine. On sait le goût des amateurs du XVIIIe siècle, tel le fameux duc d’Aumont, pour ces objets montés. Une passion qui, près de trois siècles plus tard, ne s’effrite toujours pas !

Paris, Drouot, salle 1-7. Mercredi 3 décembre. Mathias SVV, Baron - Ribeyre & Associés SVV, Farrando -Lemoine SVV. MM. Raindre, Lepic.

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