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Alain.R.Truong
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9 novembre 2010

Paire de fauteuils à la reine. Paris, époque Régence

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Paire de fauteuils à la reine. Paris, époque Régence photo courtesy Kohn - Paris

Noyer et hêtre. H. 112 cm, L. 71 cm, P. 63 cm (Bouchons de pieds refaits) - Estimation : 90 000 / 120 000 €

PROVENANCE:Ancienne collection François Coty, vente Galerie Charpentier, Paris, 30 novembre et 1er décembre 1936, Maître Etienne Ader, lot 73
Collection Me B., Paris

Paire de fauteuils en noyer pour la ceinture en façade, les accoudoirs et les pieds antérieurs et en hêtre pour les traverses latérales et arrières ainsi que les pieds postérieurs. Dossier en chapeau de gendarme garni en plein.

La ceinture en accolade est sculptée au centre d'un masque anthropomorphe feuillagé ; les pieds à enroulement vers l'intérieur sont ornés d'un cartel violoné à décor d'oves et de fleurs. Les accotoirs présentent des motifs de feuillages et de fleurs sur fond de quadrillage.

Belle garniture en crin recouverte d'un damas jonquille du XVIIIe siècle avec des clous anciens dorés.

Cette paire de fauteuils faisait partie d'un ensemble d'au moins six sièges qui ont été séparés au cours des siècles et sont réapparus en paires dans différentes ventes publiques tout au long du XXe siècle.

Le masque anthropomorphe ne fut utilisé sous la Régence que pour le décor en motif central de ceinture ou de haut de piètement des plus beaux sièges, ce qui en fait un motif assez rare.

Hanap de forme casque en faïence à décor en palette « cachemire » en grand feu polychrome aux trois couleurs : bleu, rouge de fer et vert. Le corps présente un riche décor de lambrequins agrémentés de fleurs au naturel en partie supérieure et d'une frise de campanes en sa partie basse. Le piédouche est orné d'oeillets épanouis. Il porte sous la base le monogrammé PAK en rouge de fer correspondant à la marque de Pieter Adriaanson Koeks, propriétaire entre 1701 et 1703 de la Manufacture de l'A Grec (De Grieksche A), puis de sa veuve jusqu'en 1722.

Le terme de décor « cachemire » fut inventé par les écrivains et marchands du XIXe siècle pour désigner les pièces de Delft réalisées entre 1700 et 1720 selon un modèle spécifique. Les contours de certains motifs, appliqués sur des surfaces godronnées suggèrent les motifs en languettes des châles en poils de chèvre importés des « Indes ».

Le décor est celui d'une palette de grand feu à l'harmonie fondée sur un accord de trois à cinq couleurs. Au rouge et au bleu classiques, s'ajoute un vert nuancé, inspiré des familles vertes chinoises. Le jaune ne sert qu'aux rehauts complémentaires et le noir n'est que très rare.

Le succès des ornements en lambrequins des faïences de Rouen contribua à l'invention du décor « cachemire » de Delft. L'ornemaniste français Daniel Marot (1661-1752) connaissait l'Œuvre de Jean Bérain (1640-1711) qui les avaient créés et exerçait une certaine influence sur le milieu faïencier hollandais.

Apparu dans les premières années du XVIIIe siècle pour concurrencer le « point français », terme désignant alors le décor au lambrequin, le décor « cachemire » disparut après un quart de siècle, probablement en raison du coût élevé de la fabrication des formes godronnées sur lesquelles ce décor était placé et aussi parce qu'il recevait plus les faveurs de la clientèle internationale, contrairement à la production de Rouen.

Cette pièce est donc une pièce rare car elle illustre les premiers essais de polychromie à Delft, et est un exemple de cette production orientalisante qui ne se réalisa que sur deux décennies et qui fut l'une des plus grandes réussites des peintres-faïenciers hollandais.

Kohn - Paris. Vente du Mercredi 17 novembre 2010. Drouot Richelieu - Salle 5 - 9, rue Drouot - 75009 Paris. Pour tous renseignements, veuillez contacter la maison de ventes au +33 (0) 1 44 18 73 00

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