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Alain.R.Truong
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10 juillet 2014

Les années 50. La mode en France, 1947-1957 au Palais Galliera

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Christian Dior, « Bonbon », robe d’après-midi, automne-hiver 1947-1948. Sergé de laine, boutons métalliques et ceinture en peau.Collection Palais Galliera © Galliera/Roger-Viollet

PARIS - Guêpières, jupons, jupes à corolle, escarpins pointus, imprimés fleuris ou rayés de couleurs vives, tailleurs à jupe « crayon » et taille de guêpe, robes bustiers-fourreaux, robes de cocktail, broderies rocailles de cristaux : telle est la couture des années 1950. À la même époque, une mode décontractée – pulls moulants, pantalon corsaires et jeans – est portée par la génération du baby-boom.

Début 1947, Christian Dior lance la première collection de sa maison de couture. Il jette aux orties l’image de la «femme-soldat à la carrure de boxeur » : la guerre est finie ! Apparaissent, chics et féminines, les femmes fleurs à la poitrine marquée, à la taille soulignée et au ventre creusé, aux hanches arrondies et à la jupe ample… Aussitôt, Carmel Snow, rédactrice en chef de Harper’s Bazaar, baptise cette collection « New Look ». Cette silhouette « sablier » si généreuse en tissu fait scandale en même temps qu’elle connaît un succès fulgurant et devient emblématique de la décennie.

D’autres styles concurrents sont tout aussi remarquables : la ligne Balenciaga, dite « tonneau », au volume s’évasant dans le dos et autour de la taille ou encore, à l’opposé du New Look, la ligne Chanel au tailleur droit et strict qui crée la rupture dès 1954.

Ces années 1950 sont décisives pour la haute couture française qui, fragilisée depuis la crise de 1929 et la guerre, renaît pour devenir éternelle… Il suffit d’égrener le chapelet mythique des noms de maisons parisiennes devenues « patrimoine national » : Jacques Heim, Chanel, Schiaparelli, Balenciaga, Jacques Fath pour les plus anciennes ; Pierre Balmain, Christian Dior, Jacques Griffe, Hubert de Givenchy, Pierre Cardin nouvellement apparues... Paradoxalement, cette puissance de la mode française repose autant sur le prestige de ces noms synonymes de luxe, d’élégance et d’innovation que sur la capacité de la profession à se convertir au révolutionnaire prêt-à-porter. Dès 1950, « Les Couturiers Associés » – Jacques Fath, Robert Piguet, Paquin, Carven et Jean Dessès – fondent la première société spécialisée dans la diffusion sous licence de prêt-à-porter de couturiers.

Issues des collections du Palais Galliera, griffées des plus célèbres couturiers ou de maisons aujourd'hui tombées dans l'oubli (Jean Dessès, Madeleine Vramant, Lola Prusac), les pièces exceptionnelles de  cette exposition retracent, en quelque 100 modèles et accessoires, l'évolution de la silhouette de 1947 à 1957, de la naissance du New Look à la disparition de Christian Dior et l’avènement d’Yves Saint Laurent.

Dans les années 1950, couture et prêt-à-porter sont non seulement l’un des premiers secteurs économiques en France mais aussi un laboratoire de la mode. C’est l’âge d’or de la haute couture et Paris regagne son titre de capitale mondiale de la mode.

 

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Balenciaga, tailleur de jour, printemps-été 1950. Sergé de laine. Collection Palais Galliera © Galliera/Roger-Viollet

« La mode de Balenciaga, faite de raffinement français et d’ardeur espagnole est pure et équilibrée. Aucune improvisation ni aucune concession.
Ses tailleurs aux coutures révolutionnaires sont incopiables et ses robes du soir fastueuses semblent pourtant d’une simplicité miraculeuse. »
A la faveur d’un article publié dans Paris Match 1951 1, c’est en ces termes que l’on décrit le mystère Balenciaga. « L’Homme invisible de la mode » est décrit comme une « énigme, ce qui paradoxalement a mieux servi sa publicité que tous les échos les plus tapageurs ». Le couturier espagnol qui s’est installé à Paris en 1937 a privilégié l’oeuvre à la médiatisation. Ses collections magistrales s’apprécient dans le recueillement de ses salons aux murs blancs et nusde l’avenue Marceau. En Juin, se tient le rituel des courses hippiques d’Ascott un événement placé sous l’autorité de Sa Gracieuse Majesté. Rita Hayworth qui a épousé il y a quelques mois le prince Ali Khan, fait partie des convives. Dans le numéro de Paris Match du 1er Juillet 1950 qui relate l’événement, l’actrice porte un tailleur, exacte réplique de celui-ci. En sergé de laine, la veste et la jupe sont issues de la collection printemps-été 1950 du couturier Cristóbal Balenciaga. Leur forme est sobre, épurée comme l’affectionne l’architecte de la mode qu’est devenu le couturier espagnol. Seuls artifices consentis, 10 boutons en face à face et une superposition de basques doubles qui donnent au tailleur un profil ailé et le sentiment qu’une veste réchauffe la seconde. La ligne fuselée incarne au mieux la nouvelle silhouette voulue par Balenciaga.

 

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Chanel, robe de jour, printemps-été 1954. Lainage. Archives Chanel © Chanel/Grégoire Alexandre

Dans Le nouveau femina, numéro de Mars 1954, Jean Cocteau salue le retour de Chanel sur la scène de la mode : « Si Mademoiselle Chanel a régné sur les modes, ce n’est pas seulement parce qu’elle a coupé les cheveux des femmes, marié la laine et la soie, enroulé des perles sur des chandails, évité pour ses parfums les étiquettes poétiques, baissé la taille ou remonté la taille et obligé toutes les femmes à suivre ses directives, c’est parce qu’en marge de cette gracieuse et robuste dictature elle n’ignorait rien de son époque et se dépensait autant pour ce qu’elle offre d’immédiat que pour ce qui se médite dans l’ombre. Son retour sur l’estrade parisienne représente bien davantage que la  réouverture d’une grande maison. Elle est le signe d’une nécessité de vaincre une inflation médiocre ». Mademoiselle Chanel a inauguré sa maison en qualité de modiste en 1909. Elle a modifié le cours de l’histoire de la mode par les innovations que cite Cocteau auxquelles il convient d’ajouter la fameuse petite robe noire (1926). À l’annonce de la seconde guerre mondiale, elle décide de fermer sa maison. À plus de soixante et onze ans, en 1954, Chanel revient avec des tailleurs dépouillés sur des silhouettes androgynes à mille lieues des petite robe noire (1926). À l’annonce de la seconde guerre mondiale, elle décide de fermer sa maison. À plus de soixante et onze ans, en 1954, Chanel revient avec des tailleurs dépouillés sur des silhouettes androgynes à mille lieues des créations des couturiers de son époque. Les journalistes et acheteurs anglo-saxons saluent la modernité de ses créations tandis que la presse française l’ignore avant d’applaudir le classicisme nouveau de ses propositions la saison suivante. L’image du tailleur s’impose partout, en toute saison et en toute heure. Les robes gagnent en simplicité. Elle y ajoute le sac en bandoulière, es sandales bicolores et invente à son image une élégance qui n’est pas d’extravagance mais de nonchalance.

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Jacques Fath, redingote, A/H 1948-1949 Taffetas de soie et fibres artificielles couleur sable © F. Cochennec et E. Emo / Galliera / Roger-Viollet

 

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Robes par Jacques Heim et Jacques Fath. Jacques Fath, robe d’après-midi, automne-hiver 1948-1949.Jersey de laine, lainage façonné. Collection Palais Galliera © Galliera/Roger-Viollet

La maison Jacques Fath ouvre en 1937 mais prend réellement son envol dans les années 40, en proposant une mode légère et joyeuse, pleine de fantaisie, que le créateur veut à son image. Dans la presse, ce dernier n’hésite d’ailleurs pas à se mettre en scène que ce soit dans un bal costumé ou à la sortie de son bain, conscient de l’importance de la médiatisation pour l’image de sa griffe. Dans le sillage du New Look amorcé par Dior, Fath joue de l’asymétrie des volumes, du remodelage d’un corps féminin idéalisé, ainsi que de l’allongement de la silhouette et ce, pour le soir comme pour le jour. Cette robe d’après-midi, datée de l’automne-hiver 1948-1949, illustre la fantaisie du créateur qui n’hésite pas à jouer de l’art du trompe-l’oeil en imitant ici un deux-pièces, composé d’un sweater et d’une jupe faussement boutonnés, qui en réalité ne forment qu’un.

Jacques Heim
Ayant hérité de l’entreprise familiale spécialisée dans les fourrures, Jacques Heim, à partir de 1925, étend les activités de sa maison et inaugure un département haute couture. En 1936, il fonde également un département « Heim Jeune Fille » installé au rez-de-chaussée de la maison. Sans tapage, ni scandale, le style de la griffe cultive l’héritage d’un goût français, fait de retenue et de délicatesse que sert le savoir-faire d’ateliers puissants et reconnus. Jacques Heim a introduit dans l’industrie de la haute couture, l’usage de tissus jusqu’alors méprisés par le luxe comme le coton. Il a utilisé avec parcimonie les broderies et les effets ce qui l’a conduit à séduire une clientèle plus jeune et l’a guidé à faire la promotion du prêt-à-porter naissant. En 1987, la famille Heim a réalisé un don important au musée Galliera, des archives constituées de vêtements en nombre, de dessins et de photos qui témoignent de la vitalité créative de la maison qui cesse ses activités dans les années 60.

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Christian Dior, « Bernique », ensemble de jour, automne-hiver 1950-1951. Toile de laine. Collection Palais Galliera © Galliera/Roger-Viollet

Certains vêtements se révèlent à la faveur des expositions. C’est le cas de ce tailleur qui ne possédait pas de griffe à son arrivée au musée et qui grâce aux recherches menées en collaboration avec la maison de couture Christian Dior a pu être à nouveau identifié et attribué. Il s’agit d’un ensemble robe et veste dont le dessin original a été retrouvé dans les archives de la collection automne-hiver 1950 de la maison située avenue Montaigne.
« Bernique » doit son nom à l’excroissance en forme de coquille ou de chapeau chinois qui naît sur la veste pour s’échapper avec effronterie sur une basque projetée. Ajusté et profilé, il incarne au mieux l’esprit du couturier et celui des années 50.
Quatre ans seulement après la révolution du New Look, Christian Dior représente à lui seul 49% du chiffre d’affaires total des exportations de la couture française. La collection de la saison automne-hiver 1950 compte 191 modèles, 64 manteaux et 23 fourrures. Il n’y a pas de modification dans la longueur, mais la ligne verticale a fait place à l’oblique. Les formes naturelles sont restituées : épaules tombantes, buste « élargi », taille fine et hanche marquées. Selon Paris Match (édition du 12 août 1950) « 350 privilégiés ont assisté à la 1re de Dior, 240 dans le grand et le petit salon, 40 sur le palier, 40 sur l’escalier et 30 debout (…), 12 mannequins ont défilé pendant 3 heures un quart » Ce jour là « Bernique » fier et alluré s’est faufilé dans les salons de l’avenue Montaigne et a profité de tous les regards.

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Robes par Hubert de Givenchy et Paul Daunay. Givenchy, « Écosse », robe d’après midi, printemps-été 1953. Satin de soie imprimé de Costa dessiné par Brossin de Méré.. Collection Palais Galliera © Galliera/Roger-Viollet

« C’est le gag de la collection d’Hubert de Givenchy dont les robes de soie simples, jeunes et joyeuses sont dédiées aux petits pois, aux ananas, aux raisins, etc. Ces tissus sont créés pour le jeune couturier par Madame Brossin de Méré. Les Parisiennes les ont regardés, applaudis et adoptés en cinq minutes ». Sur une double page du magazine Elle du mois de Mars 1953 se déploient les robes comme autant de fruits gourmands sur l’étal d’un marché. Fleurs en tout genre, les plus petites et les plus grandes, fruits et légumes, pois, rayures, thèmes animaliers dans des couleurs franches et acidulées disent la gourmandise de mode des clientes.
Hubert de Givenchy, qui vient d’ouvrir sa maison en 1952, est un couturier jeune et audacieux. De son expérience acquise auprès de Schiaparelli, il semble retenir l’insolence et l’effronterie. De sa collaboration avec Lucien Lelong et Jacques Fath, il retient le sens de l’élégance. En outre, il sait corriger les démesures de son époque par un sens des proportions et une retenue stylistique qui définiront bientôt son style.

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Jacques Fath, robe de bal, vers 1950. Tulle de fibres artificielles, mousseline de soie, satin de soie brodé de lames métalliques, perles de verre, de résine et grains de maïs.  Collection Palais Galliera © Galliera/Roger-Viollet

Le secret de la réussite de Jacques Fath est d’avoir mis sa jeunesse et son extraordinaire gaîté dans ses robes. Depuis qu’il a fondé sa maison en 1937, le couturier a exagéré le galbe des hanches et de la poitrine, préparant ainsi la venue du New Look. Il ose les couleurs. À l’élégance stricte de l’avant-guerre, il substitue une mode qui respire la joie de vivre. Il s’entoure de nouveaux talents et de nouveaux visages, comme celui de Bettina qui sera son mannequin vedette pendant plusieurs années. Quand elles ne sont pas asymétriques, dessinées à main levée et coupées par le ciseau nerveux et bref, les robes s’aventurent vers d’autres couleurs ou matériaux. C’est le cas de cette robe de bal où le tulle blanc sert d’écrin à un bustier facétieux aux broderies de maïs.

 

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Jacques Fath, robe du soir A/H 1950 Velours et satin noirs © Fr. Cochennec et E. Emo / Galliera / Roger-Viollet

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Louis Féraud, robe d'après-midi "Bergère", 1955-1957 Toile de coton blanche imprimée noire à motifs type toile de Jouy © Fr. Cochennec et E. Emo / Galliera / Roger-Viollet

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Lanvin-Castillo, robe bustier bayadère, vers 1955. Sergé de coton rayé type « toile à matelas ». Collection Palais Galliera © Galliera/Roger-Viollet

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Lanvin-Castillo, A/H 1954. Photo Gregoire Alexandre/Palais Galliera. 

Jeanne Lanvin a disparu en 1946, à l’âge de 79 ans. À son départ, 1 500 ouvrières travaillaient à pied d’œuvre aux collections dans les immeubles du faubourg Saint-Honoré. En 1950, Antonio Canovas de Castillo, couturier d’origine espagnole rejoint la maison Lanvin dont il prend la direction artistique.
Exilé à la suite de la révolution de 1936, Castillo s’est installé à Paris où il a été avant-guerre modéliste chez Paquin, puis chez Piguet lorsqu’Elisabeth Arden l’appela à New York. Il fut aussi le bras droit de Mademoiselle Chanel.
Interrogée à son sujet Chanel disait de lui : « Il a une sorte de génie à l’arrêt. Avec lui, il faut jouer le rôle du furet, le faire sortir de son trou. Alors, c’est merveilleux ». Antonio Castillo a dessiné les collections de la maison Lanvin jusqu’en 1963. Durant toutes les années 50, le couturier s’est attaché à réveiller les couleurs et les broderies qu’appréciait tant la fondatrice. Il sait donner une lecture contemporaine aux modèles griffés d’une des plus anciennes maisons de mode. Son style s’incarne volontiers dans la recherche de l’épure et dans la coupe qu’il veut sobre, parfois austère. En revanche, son goût pour les couleurs franches et les motifs placés trahissent les exubérances d’un couturier au tempérament ibérique

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Christian Dior par Yves Saint Laurent, « Aurore », robe du soir courte, printemps-été 1958. Faille Aurore de Lajoinie. Collection Palais Galliera © Galliera/Roger-Viollet

Pour sa première collection, Yves Saint Laurent, 21 ans, lance la ligne « trapèze ». Le jeune couturier a succédé à Monsieur Dior, disparu tragiquement en 1957 au terme de dix années de créations qui ont modifié considérablement l’image de la mode. Fidèle à l’esprit Dior, Yves Saint Laurent s’appuie sur le langage optique des lignes et des coutures que le couturier d’origine aimait à renouveler. Les mannequins sont vêtus de « Printemps », «Porcelaine », « Séduction », « Refrain », « Café de Flore » ou « Zouzou ». Ce sont les noms des modèles que le jeune homme a choisis pour les robes d’organdi, les jupes de tulle, les tailleurs de laine ou de flanelle qui accompagnent ses premiers pas. Tous les modèles entretiennent le souvenir de ce pictogramme trapèze d’où les jambes fines des femmes s’extraient avec grâce comme les tiges de fleurs rares. « Aurore », dont il existe une version bleue faïence dans les archives de la maison Dior, appartient encore au répertoire stylistique des années 50 qu’Yves Saint Laurent quittera en même temps que la maison en septembre 1960.

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Balenciaga, « Baby doll », robe de cocktail, printemps-été 1958. Taffetas. Collection Palais Galliera © Galliera/Roger-Viollet

En 1958, soit dix ans avant que Cristóbal Balenciaga ne ferme sa maison, le couturier d’origine espagnole lance la « Baby doll » sur la carte parisienne de la mode. La robe est de forme excessivement simple. Elle surprend par ses proportions que l’on qualifierait aujourd’hui «over size ». L’encolure ras-du-cou sur le devant, creusée par le poids de la robe et ronde dans le dos, l’absence de manches réduisent sa forme aux règles strictes de la coupe. Son ampleur disproportionnée, ses plis nombreux répartis dans le bas, comme sur les robes de poupées des années 20, sont les paraphes qui signent cette robe d’allure nouvelle. Le taffetas souple et fin agit comme un souffle sur le corps, le révèle plus subtilement quand on croit que la robe, par son volume, le dissimule.
Par son caractère original et sa radicalité, elle annonce les courants réformateurs et simplificateurs des années 60. Les références historiques, que l’on note en 1958 dans les collections de Balenciaga, sont de style Directoire et Empire. Il n’y a pas de règle de conduite autre que la maîtrise et la technique.

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Christian Dior (Boutique), robe du soir en deux parties, 1953-1954 Tulle gris clair et foncé © Fr. Cochennec et E. Emo / Galliera / Roger-Viollet

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Christian Dior, robe du soir "Marivaux" P/E 1954 - Ottoman de soie bleu très pâle, bustier brodé de soie polychrome et paillettes. © Relaxnews 2005-2014

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Ensembles par Lafaurie et Rochas. Photo Gregoire Alexandre/Palais Galliera.

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Christian Dior (Boutique), 1953-1954 / Jacques Fath, vers 1947 / Grès, A/H 1956. Collection Palais Galliera © Gregoire Alexandre/Palais Galliera.

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Jacques Heim, 1951 / Alwynn, 1950 / Carven, 1951. Photo Gregoire Alexandre/Palais Galliera.

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Robes par Pierre Balmain. Photo Gregoire Alexandre/Palais Galliera.

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Henry Clarke, tailleur Chanel A/H 1955 © Henry Clarke/Galliera/Roger-Viollet

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Henry Clarke, Jacques Fath © Henry Clarke/Galliera/Roger-Viollet

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A couture creation by fashion designer Christian Dior is displayed on July 10, 2014 at the Palais Galliera in Paris, as part of an exhibition on French fashion between 1947 and 1957. AFP PHOTO / STEPHANE DE SAKUTIN

PARIS.- Basques, petticoats, corolla skirts, pointed shoes, bright-coloured floral and striped prints, wasp-waist suits with straight skirts, strapless sheath dresses, cocktail dresses, rock crystal embroidery: such was the couture of the fifties. At the same time, though, a more relaxed style – close-fitting pullovers, pedal pushers, jeans – was being adopted by the baby boom generation. 

Early in 1947, Christian Dior launched his fashion house's first collection. The war had come to an end and with it the image of the 'soldier girl with a boxer's build'. In her place came Dior's 'woman-flower', with prominent bust, cinched waist, flat stomach, rounded hips and very full skirt. Immediately dubbed the 'New Look" by Harper’s Bazaar editor in chief Carmel Snow, the "hourglass" figure and its extravagant demand for fabric created a furore – but also met with the instant, dazzling success that made it the emblem of the decade. 

Other competing styles were just as remarkable: Balenciaga's 'barrel' line with its flared back and waist; and, at the opposite pole from the New Look, the dramatically innovative Chanel line of 1954 with its simple, straight suits. 

The 1950s were a decisive period for French haute couture, which had suffered badly in the wake of the 1929 stock market crash and the war and was now reborn and made eternal. The list of names says it all: Jacques Heim, Chanel, Schiaparelli, Balenciaga, Jacques Fath making up the old guard; followed by newcomers Pierre Balmain, Christian Dior, Jacques Griffe, Hubert de Givenchy and Pierre Cardin. Paradoxically the dominance of French fashion hinged not only on the prestige of names that spelled luxury, elegance and originality, but also on the profession's willingness to make the revolutionary move into ready-to-wear. In 1954 the 'Couturiers Associés' – Jacques Fath, Robert Piguet, Paquin, Carven, Jean Dessès – founded the first haute couture ready-to-wear licensing company. 

Drawn from the Palais Galliera collection and sporting the labels of the most famous couturiers as well as others now forgotten (Jean Dessès, Madeleine Vramant, Lola Prusac), the remarkable pieces making up this exhibition – some 100 models and accessories – retrace the evolution of the female form through the decade 1947–1957: from the birth of the New Look to the death of Christian Dior and the advent of Yves Saint Laurent. 

In the 1950s haute couture and ready-to-wear were one of France's major economic sectors and a veritable fashion breeding ground. This was haute couture's golden age, when Paris regained its title of world fashion capital. 

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(LtoR) Three couture creations by fashion designers Jacques Fath, Jacques Heim and Christian Dior are displayed on July 10, 2014 at the Palais Galliera in Paris, as part of an exhibition on French fashion between 1947 and 1957. AFP PHOTO / STEPHANE DE SAKUTIN.

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