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Alain.R.Truong
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Alain.R.Truong
22 mai 2023

Auction records set for four Louis XVI works of art

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Sotheby's auction with center view of the Sèvres porcelain 'Beau bleu'. Courtesy Sotheby’s.

 PARIS.- Works from the collection of world-renowned interior designer Jacques Garcia bring €8 million / $8.7 million in an auction by Sotheby’s to benefit the future of Château du Champ-de-Bataille.

Built in the 17th century, the Château du Champ de Bataille is today one of the most beautiful and inventive estates in France. In 1992, world-renowned interior designer and collector Jacques Garcia acquired the residence and set about on the project of a lifetime renovating the residence in the opulent image of the Grand Siècle. The proceeds of this afternoon’s auction – which totalled €8,038,211 / $8,721,459 – will go towards guaranteeing the future and legacy of this historic estate and its gardens.

The auction saw buying from French museums, including Versailles, with a number of ‘Preemptions’* for pieces with royal and noble provenance, including: a Régence giltwood console table designed for Leopold I, Duke of Lorraine (Lot 3); a Louis XV commode delivered to Queen Marie Leczinska at Compiègne (Lot 25) and a Louis XVI mahogany royal writing tray from the Queen Marie-Antoinette's private Garde-Meuble (Lot 30). The Louis XVI painted fire screen, delivered for Queen Marie-Antoinette's private apartments at Versailles (Lot 60) was also acquired by an institution. At €254,000, this marks a world record for any gilt-wood fire screen.

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Lot 3. A Régence giltwood console table, after Germain Boffrand, circa 1720 | Table console en bois doré d'époque Régence, d'après Germain Boffrand, vers 1720. Haut. 89 cm, larg. 152 cm, prof. 76 cm. Lot Sold 127,000 EUR (Estimate 100,000 - 150,000 EUR) - Préemption des Musées Nationaux. © 2023 Sotheby's.

the belt centered with the initials "LC", with four scrolling hoof-feet joined by a stretcher decorated with a shell, with a Spanish brocatelle marble top 

la ceinture centrée des initiales « LC» ajourées, les quatre pieds en enroulement terminés par des pieds-sabots, réunis par une entretoise décorée d’une coquille ; dessus de marbre de brocatelle d’Espagne.

Provenance: Leopold I, Duke of Lorraine (1679-1729) at the Château de Lunéville, inventoried in 1732 in the ducal apartments with three similar tables.

Literature: J. Charles-Gaffiot, Collections de la Maison de Lorraine, 10 ans de recherches et de découvertes inédites, Paris, 2019, ill. p.

REFRENCE BIBLIOGRAPHIQUE: (1) T. Franz et G. Scherf, La sculpture et son château, Variations sur un art majeur, cat. exp., Lunéville, 18 septembre 2021-9 janvier 2022, illustrée p.150-151.

Note: Le piétement en enroulement se retrouve sur les consoles de Gilles-Marie Oppenord pour le duc d'Orléans en 1719, mais la composition générale est à rapprocher ici de certaines propositions de Boffrand pour quelques-uns de ses grands chantiers.

L'identification récente du chiffre d'Elisabeth Charlotte et Léopold de Lorraine -LC- permet de mieux comprendre son origine. Un inventaire de 1732 indique que cette console faisait partie d'un ensemble de quatre "sculptées à jour". Une de ces consoles suivit la duchesse lors de ses déménagements successifs, comme l'indique Thierry Franz dans son analyse des inventaires (1).

Léopold Ier de Lorraine est né en 1679 à Innsbruck, fils de Charles V, duc de Lorraine et de Bar et d'Eléonore d'Autriche. Il passe son enfance en exil dans le Tyrol, le duché de Lorraine étant occupé par les troupes françaises. Il hérite du trône de son père à 10 ans et il est envoyé à Vienne pour suivre une éducation militaire. Il entre enfin dans son duché à Nancy en 1698 et la même année il épouse Elisabeth-Charlotte d'Orléans, nièce de Louis XIV. Son fils héritier François épousera l'archiduchesse Marie-Thérèse d'Autriche en 1736 et sera le père de l'archiduchesse Marie-Antoinette, future reine de France.

Le château de Lunéville est la résidence principale des ducs de Lorraine depuis le XIIIème siècle. Le palais actuel a été commandé par le duc Léopold Ier de Lorraine à Nicolas Dorbay et Germain Boffrand entre 1703 et 1720. Les travaux les plus importants sont menés à partir de 1718 jusqu'en 1723, date à laquelle Léopold s'installe dans le château où il meurt en 1729.

Germain Boffrand (1667-1754) est un peintre, sculpteur et architecte. Collaborateur de Jules-Hardouin Mansart, l'un des architectes du château de Versailles, il contribue à créer le style Régence et introduit le style rocaille aux lignes droites et pures de l'architecture sous Louis XIV. Il travaille aux plans de l'Orangerie de Versailles, de la place Vendôme mais aussi de l'hôtel de Soubise, du château d'Haroué et du château de Lunéville.

The scrolling base can be found on the consoles designed by Gilles-Marie Oppenord for the duc d'Orléans in 1719, but the general composition is similar to some of Boffrand's proposals for some of his major projects.

The recent identification of the cypher of Elisabeth Charlotte and Léopold of Lorraine -LC- allows us to better understand its origin. An inventory of 1732 indicates that this console was part of a set of four "sculptées à jour". One of these consoles followed the duchess during her successive moves, as Thierry Franz indicates in his analysis of the inventories (1). 

Leopold Ist of Lorraine was born in 1729 in Innsbruck, son of Charles V, Duke of Lorraine and Bar and Eleanor of Austria. He spent his childhood in exile in the Tyrol, the Duchy of Lorraine being occupied by French troops. He inherited his father's throne at the age of 10 and was sent to Vienna for a military education. He finally entered his duchy in Nancy in 1698 and the same year he married Elisabeth-Charlotte d'Orléans, niece of Louis XIV. His heir François married the Archduchess Marie-Thérèse of Austria in 1736 and was the father of the Archduchess Marie-Antoinette, future Queen of France. 

The castle of Lunéville is the main residence of the dukes of Lorraine since the 13th century. The present palace was commissioned by Duke Leopold I of Lorraine to Nicolas Dorbay and Germain Boffrand between 1703 and 1720, the most important works being carried out from 1718 until 1723, when Leopold moved into the castle where he died in 1729.

Germain Boffrand (1667-1754) was a painter, sculptor and architect. He was a collaborator of Jules-Hardouin Mansart, one of the architects of Versailles. He helped create the Régence style and introduced the rocaille style to the straight and pure lines of the architecture under Louis XIV. He worked on the plans for the Orangerie at Versailles, the Place Vendôme, the Hôtel de Soubise, the Château d'Haroué and the Château de Lunéville.

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Lot 25. A Louis XV Royal kingwood veneered with gilt-bronze mounts commode, stamped Mondon, by Antoine Gaudreaus, 1739, delivered to Queen Marie Leczinska at Compiègne | Commode royale en placage de bois de violette et bronze doré d’époque Louis XV, estampille de Mondon, par Antoine Gaudreaus, 1739, livrée pour la reine Marie Leczinska à Compiègne. Haut. 83 cm, larg. 130 cm, prof. 65 cm. Lot Sold 63,500 EUR (Estimate 50,000 - 80,000 EUR) - Préemption des Musées Nationaux pour le Château de Compiègne. © 2023 Sotheby's.

ouvrant par deux tiroirs reposant sur des pieds cambrés ; dessus de marbre de brèche d’Alep à gorges. 

opening with two drawers, with an Alep breccia marble top.

Provenance: Livrée le 25 mai 1739 pour le Cabinet des jeux de la reine Marie Leczinska au château de Compiègne "n°1163/2 deux commodes de bois violet a placages, pareilles entre'elles et a dessus de brèche d'Alep, chantournées et a 2. grands tiroirs pardevant, fermans a clef, avec entrées de serrure et bouton de cuivre doré d'or moulu. Longues de 3. pieds 11. pouces sur 2. pieds de profondeur et 31. pouces de haut" ;
Salon de la comtesse du Barry au château de Compiègne en 1771-1772 ;
Vente à Compiègne en 1795.

Delivered on 25 May 1739 for the Cabinet des jeux of Queen Marie Leczinska at the Château de Compiègne "n°1163/2 two veneers, similar to each other and with a top of Aleppo breccia, curved and with 2. large drawers in front drawers in front, lockable, with keyholes and gilded copper knob in ground gold. Long of 3. feet 11. inches by 2. feet deep and 31. inches high";
Salon of the Countess du Barry at the Château de Compiègne in 1771-1772;
Sale in Compiègne in 1795.

Literature: J.J. Gautier, "La commode de Marie Leczinska au château de Compiègne", L'Estampille L'Objet d'art, 461, octobre 2010, pp.74-78.
D. Alcouffe et autres, Antoine Robert Gaudreaus, ébéniste de Louis XV, Paris, 2021, illustr. p.415.

 Note: Le château de Compiègne est la résidence préférée de Louis XV qui y passe un à deux mois par an à partir de 1728. Il apprécie les forêts giboyeuses des alentours et l'étiquette moins stricte qu'à Versailles. Le château est assez exigu et le souverain commande des travaux d'agrandissement entre 1736 et 1740.

La reine Marie Leczinska suit le roi lors de ces séjours et en prévision de leur séjour de l'été 1739, une grande livraison par Antoine Gaudreaus est organisée pour meubler les appartements de la reine tout juste modernisés. La salle des jeux, dans laquelle notre commode est installée avec sa jumelle, est contiguë à sa chambre, elle est donc à la fois une pièce des grands appartements mais pour un usage intime.

Gaudreaus livre la même année plusieurs meubles pour le roi à Versailles, notamment la magnifique commode pour sa chambre, conservée à la Wallace Collection ainsi que le médailler, lui au château de Versaillles. Si le décor est opulent pour Versailles, avec de nombreux bronzes typique rocaille, Gaudreaus pour Compiègne utilise un décor plus sobre, jouant des effets de placage du bois de violette plutôt que les bronzes qui ne sont utilisés que pour les pieds, les serrures et les poignées.

Même non estampillée par Gaudreaus, la commode est caractéristique de son oeuvre, notamment avec l'usage du bois de violette, en frisage de forme géométrique. Ce décor se retrouve ainsi sur une commode livrée par l'ébéniste pour le cabinet de Madame Henriette, fille de Louis XV, à Fontainebleau en 1740, toujours dans le château aujourd'hui. 

La paire de commodes reste dans le salon des jeux de la reine jusqu'à sa mort en 1768 pour être installée dans les appartements de la comtesse du Barry en 1771-1772. Sa localisation se perd sous le règne de Louis XVI mais elle est toujours recensée dans les inventaires de 1790-1791. Elle est vendue à Compiègne lors des ventes révolutionnaires entre mai et octobre 1795 parmi les lots jugés démodés.

Cette commode est un témoignage de la vie intime de la reine Marie Leczinska, dans un château apprécié par son époux, livrée par l'ébéniste officiel de la Cour qui a su mêler dextérité et sobriété.

The castle of Compiègne was one of Louis XV's favorite residence who spent one or two months a year there from 1728. He appreciated the game-filled forests there and the less strict etiquette than at Versailles. The castle was rather small and the sovereign ordered enlargement work between 1736 and 1740.

Queen Marie Leczinska followed the king on these visits and in anticipation of their stay in the summer of 1739, a large delivery by Antoine Gaudreaus was organized to furnish the newly modernized apartments of the queen. The Salon des Jeux, in which our commode was installed with its twin, is contiguous to her bedroom, it is thus at the same time a room of the large apartments but for an intimate use.

Gaudreaus delivered the same year several pieces of furniture for the king at Versailles, in particular the magnificent commode for his bedroom, now at the Wallace Collection as well as the médaillier, still at Versailles. If the decoration is opulent for Versailles, with many rocaille bronzes, Gaudreaus for Compiègne uses a more sober decoration, playing with the effects of veneer of kingwood rather than bronzes which are used only for the feet, the locks and the handles. 

Even if it is not stamped by Gaudreaus, the commode is characteristic of his work, especially with the use of kingwood in a geometrical form. This decoration is also found on a commode delivered for the cabinet of Madame Henriette, daughter of Louis XV, in Fontainebleau in 1740, still in the castle today.

The pair of commodes remained in the queen's salon des jeux until her death in 1768 and were installed in the apartments of the Countess du Barry in 1771-1772. Its location was lost during the reign of Louis XVI but it is still listed in the inventories of 1790-1791. It was sold in Compiègne during the revolutionary sales between May and October 1795 among the lots considered out of fashion.

This commode is a testimony of the intimate life of Queen Marie Leczinska, in a castle appreciated by her husband, delivered by the official cabinetmaker of the Court who knew how to mix dexterity and sobriety.

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Lot 30. A Louis XVI plum pudding mahogany royal writing tray from the Queen Marie-Antoinette's private Garde-Meuble, circa 1780 | Plateau à écrire royal en acajou moucheté d'époque Louis XVI, vers 1780. Haut. 16 cm, larg. 59 cm, prof. 38,5 cm. Lot Sold 38,100 EUR (Estimate 24,000 - 35,000 EUR) - Acquisition du Château de Versailles. © 2023 Sotheby's.

le plateau cintré sur le devant, ceint d’une fine moulure, marque au feu " MA" couronné et "GARDE MEUBLE DE LA REINE" au revers.

the tray curved on the front, surrounded by a fine molding, iron mark "MA" crowned and "GARDE MEUBLE DE LA REINE".

Provenance: Garde-Meuble privé de la reine Marie-Antoinette.
Queen Marie-Antoinette's private Garde-Meuble.

La marque du garde-meuble de la Reine 

Cette marque à la fois spécifique et parlante était apposée à chaud par des fers. Gravée d’une façon circulaire autour du chiffre MA et surmontée d’une couronne fermée, cette marque fut apposée sur le mobilier de la souveraine à l’occasion d’un changement d’ameublement, d’une restauration ou d’un déplacement. Parmi les compétences du Garde-Meuble privé, il revenait à Pierre-Charle Bonnefoy du Plan de s'occuper de l’ameublement des cabinets intérieurs de tous les châteaux royaux, mais aussi de Trianon qui servait d’ailleurs de siège à cette administration. A cette marque était parfois associée la marque du château, suivie du numéro d’inventaire du meuble, numéro correspondant certainement à l’inventaire général. Lorsque cette nouvelle marque était apposée, les anciennes marques du Garde-Meuble royal étaient alors en principe biffées.

Que devinrent les papiers du garde-meuble privé ?

Cette belle mécanique fut troublée quand la souveraine fut contrainte, le 6 octobre 1789, de résider aux Tuileries. Bonnefoy occupa dès lors une maison dans l’enceinte des Tuileries, maison qui fut incendiée le 10 août 1792 et dont des papiers ne subsistent qu’un ou deux feuillets en partie calcinés et convertis par l’administration révolutionnaire en pochette à documents. Quant au grand registre de plus de 300 feuillets contenant l’inventaire de la totalité du mobilier de la souveraine, il semblerait qu’il ait été remis par Bonnefoy à l’administration révolutionnaire et aujourd’hui perdu. Certains papiers ont été conservés par Bonnefoy puisque nous le voyons payer des boîtes d’archives en bois afin qu’elles soient déposées à la mairie du Charmel, commune dont il fut le seigneur, puis le maire. Hélas, la mairie, le château et tout leur contenu furent entièrement détruits pendant la Première Guerre Mondiale à l’exception de quelques documents communiqués à la Conservation de Versailles il y a plus de quarante ans.

The Queen's furniture mark

This specific and telling mark was hot-applied by irons. Engraved in a circle around the number MA and surmounted by a closed crown, this mark was struck on the sovereign's furniture when the furniture was changed, restored or moved. Among the responsibilities of the Garde-Meuble privé, Pierre-Charle Bonnefoy du Plan was in charge of furnishing the interior cabinets of all the royal châteaux, including Trianon, which was also the headquarters of this administration. This mark was associated with the castle mark, followed by the furniture's inventory number, which certainly corresponds to the general inventory. When this new mark was affixed, the old marks of the Garde-Meuble royal were in principle crossed out.

What happened to the papers of the private furniture inventory?

This beautiful mechanism was disrupted when the sovereign was forced to reside in the Tuileries on 6 October 1789. Bonnefoy then occupied a house within the Tuileries, which was burnt down on 10 August 1792, and of which only one or two partly burnt pages remain, converted by the revolutionary administration into a document pocket. As for the large register of more than 300 pages containing the inventory of the sovereign's entire household goods, it would appear that Bonnefoy gave it to the revolutionary administration and it has now been lost. Some of the papers were kept by Bonnefoy as we see him paying for wooden archive boxes to be deposited at the town hall of Le Charmel, a commune of which he was lord and then mayor. Unfortunately, the town hall, the château and all their contents were completely destroyed during the First World War, with the exception of a few documents sent to the Versailles conservation office over forty years ago.

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Lot 60. A Louis XVI blue and white painted wood fire screen, stamped by Georges Jacob, delivered for Queen Marie-Antoinette's private apartments at Versailles | Ecran de cheminée royal en bois laqué bleu rechampi gris d'époque Louis XVI, estampille de Georges Jacob, provenant du petit appartement de la reine Marie-Antoinette à Versailles. Haut. 108 cm, larg. 68 cm. Lot Sold 254,000 EUR (Estimate 200,000 - 300,000 EUR) - Acquisition du Château de Versailles - A world record for any gilt-wood fire screen. © 2023 Sotheby's.

de forme cintrée, les montants à cannelures rudentées, la partie supérieure ornée de frises de feuillages dans un entrelac, reposant sur des pieds en patin, la feuille amovible garnie d’un damas de soie à décor d’oiseaux et d’arabesques (usures et taches à la soie), estampillé G.IACOB sous la traverse inférieure.

decorated with a frieze of foliage, the removable leaf with a damask of silk decorated with birds (wears and spots with the silk), stamped G.IACOB under the lower crossbar.

Provenance: Livré par Georges Jacob en 1788 pour le petit appartement de la reine Marie-Antoinette à Versailles ;
Vendu lors de la vente révolutionnaire du 27 décembre 1793 (7 frimaire An II) au citoyen Dumont pour 3000 livres.

Delivered by Georges Jacob in 1788 for the small apartment of Queen Marie-Antoinette in Versailles;
Sold at the revolutionary sale of 27 December 1793 (7 Frimaire Year II) to citizen Dumont for 3000 livres. 

Literature: M. Jallut, "Les cabinets intérieurs et petits appartements de Marie-Antoinette", in Gazette des Beaux-Arts, mai 1964.
D. Meyer, Cat. d'expo., Cinq années d'enrichissement du Patrimoine National, Paris, 1980.
C. Baulez, C. Constans, S. Hoog, D. Meyer, "Meubles royaux récemment acquis à Versailles (1985-1989)", in Revue du Louvre, 1990, no. 2, p. 97.
C. Baulez, "Tabouret de pied pour la chambre à coucher de la reine Marie-Antoinette à Versailles", in Revue du Louvre, 1992, no. 3, p. 71.
P. Arizzoli-Clémentel, Le Mobilier de Versailles XVIIe et XVIIIe siècles, 2002, vol. I, no. 73, pp. 284-89.
cat. exp., Marie-Antoinette, 15 mars – 30 juin 2008, Galeries nationales du Grand Palais, Paris, n. 155, p. 222.
cat. exp., Marie-Antoinette, Une Reine à Versailles, 25 octobre 2016 - 26 février 2017, Mori Arts Center Gallery, Tokyo, pp. 114-117 et 245-247.

Une commande royale pour de nouveaux appartements

L’aile du Midi du château de Versailles est celle réservée aux appartements des reines de France. Lorsque Marie-Antoinette devient reine en 1774, elle réinvestit les appartements du premier étage qui n’avaient plus accueilli de souveraine depuis la mort de la reine Marie Lesczynska en 1768. Mais Marie-Antoinette n’apprécie pas l’étiquette de la Cour et souhaite faire aménager des appartements privés pour son intimité. Avec la naissance de sa fille en 1778, elle souhaite également se rapprocher d’elle. La mort de Madame Sophie, sixième fille de Louis XV, en 1782 libère un grand appartement au rez-de-chaussée donnant sur la cour de marbre, la plus ancienne partie du château. Les travaux débutent en 1783 pour installer un appartement de trois pièces meublé tout d’abord avec des pièces déjà existantes. Il faut attendre 1788 pour que la reine reçoive un meuble neuf commandé à Georges Jacob dans le style étrusque, garni de soie bleue. De cette commande originale, la majorité est maintenant conservée au château de Versailles : deux bergères (une à Versailles V.14381), quatre fauteuils (trois à Versailles V.14381 ; le quatrième vente Christie’s Paris, 22 novembre 2022, lot 10), un fauteuil de toilette (V.5084), quatre chaises (deux à Versailles V.4824), deux tabourets (un à Versailles v.5274), un tabouret de pied (Versailles V.5416) un paravent, une corbeille et enfin un écran (lot présenté aujourd’hui).

Des ventes révolutionnaires au remeublement de Versailles

Suite au départ de Louis XVI et Marie-Antoinette le 6 octobre 1789 de Versailles vers Paris et le château des Tuileries, le mobilier reste sur place. Puis le comité révolutionnaire inventorie tout le mobilier royal et décide de vendre plus de 40 000 pièces dans les années 1792-1793, dont 17 000 provenant de Versailles. Les premières ventes aux enchères concernent les châteaux de Versailles et de Compiègne. Le mobilier de la chambre à coucher est ainsi vendu le 7 nivôse an II (27 décembre 1793) au citoyen Dumont.

Le château de Versailles a pu racheter une grande partie du mobilier entre les années 1945 et 1992 qui a pu être retrouvé grâce à la présence sur certaines pièces d’une étiquette portant l’inscription Pour la Reine à Versailles, chambre à coucher, identifié par Marguerite Jallut dans les années 1960. Notre écran de cheminée est ainsi l’un des derniers éléments de ce mobilier royal encore en mains privées.

Le style étrusque, une mode éphémère à la fin du règne de Louis XVI

La décoration de dossier curviligne, de colonnes, pilastres et de palmettes est typique du style à l’étrusque en vogue à la fin des années 1780 à Versailles. Ce style, mis en lumière par le peintre Hubert Robert (1733-1808) et ses tableaux de ruines antiques magnifiées, provient des objets trouvés lors des fouilles dans le sud de l’Italie depuis les années 1750. Ces pièces antiques ont dans un premier temps été attribuées aux Etrusques, civilisation pré-romaine présente à partir du IXème siècle av. JC, de manière erronée. De nombreux objets sont ainsi identifiés comme étrusques par le comte de Caylus dans son Recueil d’antiquités égyptiennes, étrusques, grecques et romaines, à partir de 1752 qui deviendra la bible des motifs néoclassiques.

Le style étrusque se définit par un mobilier souvent en acajou, à lignes droites, à décor de grecques, de croisillons, de colonnes, de pilastres et de palmettes. Le plus bel exemple de ce style est sans nul doute le mobilier réalisé en 1785 pour la laiterie de Rambouillet par Georges Jacob, d’après les dessins d’Hubert Robert et sous la direction du comte d’Angivillier (1730-1810). 

Marie-Antoinette commande ainsi le nouveau mobilier pour sa chambre à coucher privée dans ce style mais avec une version assagie puisque les meubles sont en bois peint, à l’origine, en mauve et gris et dont les pieds sont plus de style Louis XVI traditionnel. Cependant ce mobilier était complété par un lit en acajou « à colonne formant archivolte et coupole » (M. Jallut, op. cit. p.346) beaucoup plus caractéristique, présenté en vente le 4 brumaire an II (25 octobre 1793).

De cette mode épurée, néoclassique en acajou ou en bois peint naîtra le style Directoire puis Consulat dont les fils de Georges Jacob seront les meilleurs représentants avant de devenir les fournisseurs officiels sous l’Empire.

A royal commission for new apartments

The south wing of the Château de Versailles is the one reserved for the apartments of the queens of France. When Marie Antoinette became queen in 1774, she returned to the first floor apartments, which had not been used by a sovereign since the death of Queen Marie Lesczynska in 1768. But Marie Antoinette did not appreciate the etiquette of the Court and wanted to have private apartments for her privacy. With the birth of her daughter in 1778, she also wanted to be closer to her. The death of Madame Sophie, the sixth daughter of Louis XV, in 1782 freed up a large ground floor flat overlooking the marble courtyard, the oldest part of the château. Work began in 1783 to install a three-room apartment, initially furnished with existing rooms. It was not until 1788 that the queen received a new furniture commissioned from Georges Jacob in the Etruscan style, upholstered in blue silk. Of this original commission, the majority is now preserved at the Château de Versailles: two bergères (one at Versailles V.14381), four armchairs (three at Versailles V.14381; the fourth at Christie's Paris, 22 November 2022, lot 10), a toilet chair (V.5084 ), four chairs (two in Versailles V.4824), two stools (one in Versailles v.5274), a foot stool (Versailles V.5416), a screen, a basket and finally a screen (lot presented today).

From revolutionary sales to the refurnishing of Versailles

Following the departure of Louis XVI and Marie-Antoinette on 6 October 1789 from Versailles to Paris and the Tuileries Palace, the furniture remained in place. Then the revolutionary committee inventoried all the royal furniture and decided to sell more than 40,000 pieces in the years 1792-1793, including 17,000 from Versailles. The first auctions concerned the châteaux of Versailles and Compiègne. The furniture of the bedroom was sold on 7 Nivôse year II (27 December 1793) to citizen Dumont.

The Château de Versailles was able to buy back a large part of the furniture between 1945 and 1992, which was found thanks to the presence on certain pieces of a label bearing the inscription Pour la Reine à Versailles, chambre à coucher identified by Marguerite Jallut in the 1960s. Our fireplace screen is thus one of the last pieces of this royal furniture still in private hands.

The Etruscan style, a short-lived fashion at the end of the reign of Louis XVI

The decoration of columns, pilasters and palmettes is typical of the Etruscan style in vogue at the end of the 1780s in Versailles. This style, highlighted by the painter Hubert Robert (1733-1808) and his paintings of magnified ancient ruins, originated from objects found during excavations in southern Italy from the 1750s onwards. These ancient pieces were initially wrongly attributed to the Etruscans, a pre-Roman civilisation present from the 9th century BC. Many objects were identified as Etruscan by the Count of Caylus in his Recueil d'antiquités égyptiennes, étrusques, grecques et romaines, from 1752, which became the bible of neoclassical motifs. 

The Etruscan style is defined by furniture often made of mahogany, with straight lines, decorated with Greek, lattice, columns, pilasters and palmettes. The finest example of this style is undoubtedly the furniture made in 1785 for the Rambouillet dairy by Georges Jacob, based on Hubert Robert's designs and under the direction of the comte d'Angivillier (1730-1810).

Marie-Antoinette commissioned the new furniture for her private bedroom in this style but with a lighter version as the furniture was originally painted in mauve and grey wood and the legs were more in the traditional Louis XVI style. However, this furniture was completed by a mahogany bed "with a column forming an archivolt and a cupola" (M. Jallut, op. cit. p.346), which was much more characteristic and was presented for sale on 4 Brumaire Year II (25 October 1793).

This refined, neoclassical fashion in mahogany or painted wood gave rise to the Directoire and then Consulat style, of which Georges Jacob's sons were the best representatives before becoming official suppliers under the Empire

 

The top lots of the sale were:

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Lot 3. An Important Sèvres porcelain 'Beau bleu' armorial and ornithological part dinner service, 1792 and 1793 | Important service "beau bleu" ornithologique en porcelaine de Sèvres, 1792 et 1793. Lot Sold 889,000 EUR (Estimate 600,000 - 1,000,000 EUR) - an auction record for an 18th Century Sèvres Dinner Service. © 2023 Sotheby's.

comprising ninety-two pieces, finely painted, after F. N. Martinet, with colored birds subject in a landscape setting, the dark blue border or ground richly decorated with tooled gilt foliate scrollwork suspending floral garlands and reserved with gilt-edged oval panels each painted with further birds and one with the arms of Sudell in tooled gilding, script ornithological identifications, interlaced L's, date letters pp or qq for 1792 or 1793, various painters' and gilders' marks in blue enamel or gilding, and various incised marks.

Comprising:

Twenty large platters, 'Plats ovales', ranging in size from 15 ¼ in. to 23 ¼ in.;

Four double-handled sauceboats and Four sauceboat stands, 'Saucières' and 'plateau losange saucière';

Two oval soup tureens and covers, 'Terrines', one with painter's mark for Massy, both with gilder's marks for Le Guay;

Two salad bowls, 'Saladieres unis 1e', both with painter's marks for Bouillat père and gilder's marks for Vincent;

Thirteen soup plates, 'Assiettes à potage', seven with painter's marks for Castel and two with marks for Massy, nine with gilder's marks for La France and four with marks for Vincent;

and Forty-five dinner plates, 'Assiettes unies', fifteen with painter's marks for Evans, nine with marks for Vielliard fils, seven with marks for Barrat, three with marks for Drouet, one with mark for Bouillat pere, one with mark for Castel and nine with an unidentified mark of an arrangement of dots at the junctures of the factory mark, twelve with gilder's marks for Prévost, sixteen with marks for Vincent, three with marks for Girard, one with mark for L'Écot, one with mark for Chauvaux, one with mark for La France and one with marks for both Vincent and L'Écot

 We add a pair of wine coolers with similar birds decoration but with a different gilt scrolling border from a different service (94)

Provenance: Purchased on 31 December 1792 by Messrs Lanos and Perrégaux, agents of Monsieur Sudell;
Christie's London, Rt Hon. Frederick John Lord Monson, Gatton Park, Surrey, 27 June 1889, lots 62-88 (161 items);
J. Rochelle Thomas, Inc, New York, 1970;
Sotheby's New York, Property from The Estate of Laurance S. Rockefeller, 11-12 October 2005, lot 225.

Literature: J. Whitehead, Sèvres at the Time of Louis XVI, A Meteoric Rise, Paris, 2010, p. 103.
D. Peters, Sèvres Plates and Services of the 18th century, Londres, 2005, vol.IV, cat. 92-31 et vol. VI, p.1470.

Note: Georges-Louis Leclerc, Comte de Buffon, was an important 18th century French naturalist, whose book, Histoire Naturelle des Oiseaux, has been described by Sacheverell Sitwell as “certainly the most ambitious and comprehensive bird book which had appeared at the time of its publication” and “still…one of the most important bird books”, Fine Bird Books 1700-1900, p. 83. The 1,008 plates, of which 973 are of birds, were originally drawn and engraved by François Nicolas Martinet for the nine bird volumes of Buffon’s earlier massive undertaking, Histoire Naturelle, Générale et Particulière, avec la Description du Cabinet du Roi and then subsequently published separately in ten volumes as the Histoire Naturelle des Oiseaux from 1770 to 1786. Such was the significance of their contribution to a growing interest in the study of natural history in 18th century Europe, that the engravings also provided a secondary contribution as a source for the decoration of porcelain wares at the Sèvres manufactory, which included the celebrated Eden service with a green-ground oeil-de-perdrix border, the similar service ordered by the Parisian banker, le Baron de Kendal and the present beau bleu-ground service ordered on behalf of an Englishman, M. Sudell.

Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon, était un important naturaliste français du XVIIIe siècle, dont le livre, Histoire naturelle des oiseaux, a été décrit par Sacheverell Sitwell comme "certainement le livre d'oiseaux le plus ambitieux et le plus complet qui ait paru à l'époque de sa publication" et "toujours... l'un des livres d'oiseaux les plus importants", Fine Bird Books 1700-1900, Londres, 1990, p. 83. Les 1 008 planches, dont 973 représentent des oiseaux, ont été dessinées et gravées à l'origine par François Nicolas Martinet pour les neuf volumes consacrés aux oiseaux de l'Histoire naturelle, générale et particulièreavec la Description du Cabinet du Roi, l'ouvrage le plus ancien de Buffon, puis publiées séparément en dix volumes sous le titre d'Histoire naturelle des oiseaux, de 1770 à 1786.

L'importance de leur contribution à l'intérêt croissant pour l'étude de l'histoire naturelle dans l'Europe du XVIIIe siècle était telle que les gravures ont également apporté une contribution secondaire en tant que source pour la décoration des objets en porcelaine de la manufacture de Sèvres, qui comprenait le célèbre service Eden à fond vert et bordure en œil-de-perdrix, un autre service similaire commandé par le baron de Kendal, banquier parisien, et le présent service à fond beau bleu commandé au nom d'un Anglais, M. Sudell.

The gilt coat-of-arms included as part of the decoration of the present service has been identified as that of the Lancashire Sudell family and it has been suggested by Sir Geoffrey de Bellaigue that the arms may be specifically those of Henry Sudell. Coming from a dynasty of cotton magnates, Henry Sudell built Woodfold Hall, Lancashire, in 1798, which he sold in 1827 to settle at Ashley House, Box, Wiltshire. Although delivered to Messieurs Lanos and Perregaux, as agents, reference is made to a "MSuduell"  in connection with this service in correspondence now preserved in the archives of the Manufacture Nationale de Sèvres.

Les armoiries dorées présentes sur la décoration du service ont été identifiées comme étant celles de la famille Sudell du Lancashire. Sir Geoffrey de Bellaigue a suggéré que les armoiries pourraient être celles d'Henry Sudell. Issu d'une longue dynastie de magnats du coton, Henry Sudell fit construire Woodfold Hall, Lancashire, en 1798, qu'il vendit en 1827 pour s'intaller à Ashley House, Box, Wiltshire. Bien qu'il ait été livré à Messieurs Lanos et Perregaux, en tant qu'agents, il est fait référence à un "Mr Suduell" en rapport avec ce service dans la correspondance conservée aux archives de la Manufacture Nationale de Sèvres.

Further archival information relating to the service, including its mention in the Sèvres sales registers, artists’ ledgers and kiln books of the period has been compiled and reproduced by David Peters, Sèvres Plates and Services of the 18th Century, Vol. IV, pp. 1003-05, Vol. VI, p. 1470 and Vol. VII, pp. 1721-32, where the author also provides a fuller discussion of the service and its component elements, its commission, delivery and subsequent sale “in a relatively complete state” in 1889 at Christie’s in London.

D'autres archives relatives au service, y compris sa mention dans les registres de vente de Sèvres, les registres des artistes et les livres des fours de l'époque, ont été compilées et sont reproduites par David Peters, Sèvres Plates and Services of the 18th Century, Londres, 2005, Vol. IV, pp. 1003-05, Vol. VI, p. 1470 et Vol. VII, pp. 1721-32. L'auteur y fournit également une discussion plus complète sur le service et ses éléments constitutifs, sa commande, sa livraison et sa vente ultérieure "dans un état relativement complet" en 1889 chez Christie's, à Londres.

Laurance S. Rockefeller (1910-2004), New York 

For much of the second half of the 20th century the service was in the prestigious collection of American philanthropist Laurance Rockefeller, until it was sold at the sale of his Estate at Sotheby’s New York in 2005. The Sudell service, certainly the highlight of Laurance Rockefeller’s European porcelain collection, was complimented by one of the most important collections of 18th century Meissen birds to come to auction. Visitors to his apartment on 5th avenue would have been first greeted by plates from the Sudell service which he displayed in the entranceway amongst his collection of Meissen birds. Among the rarities in Meissen porcelain were a pair of Bantam Cocks (lot 190 in the Sotheby's sale, which sold for $508,800), a pair of Herring Gulls (lot 201) and a pair of Bitterns (lot 140).

Pendant la majeure partie de la seconde moitié du XXe siècle, le service a fait partie de la prestigieuse collection du philanthrope américain Laurance Rockefeller, jusqu'à ce qu'il soit vendu lors de la vente de sa succession chez Sotheby's New York en 2005. Le service Sudell, qui constitue certainement la pièce maîtresse de la collection de porcelaine européenne de Laurance Rockefeller, était complété par l'une des plus importantes collections d'oiseaux de Meissen du XVIIIe siècle jamais vendue aux enchères. Les visiteurs de son appartement de la 5e avenue étaient accueillis par des assiettes du service Sudell qu'il exposait dans l'entrée parmi sa collection d'oiseaux de Meissen. Parmi les raretés de la porcelaine de Meissen figuraient un couple de coqs chanteurs (lot 190 de la vente de Sotheby's, vendu pour 508 800 dollars), un couple de goélands argentés (lot 201) et un couple de butors (lot 140).

Auction sales 

Fifteen dinner plates and a hard-paste porcelain oval platter from the Sudell service were sold at Sotheby's New York, 11 November, 2000, lot 46 ($92,750). Additionally, various other pieces from the service have been sold at auction since the first Christie’s sale. Most recently a dessert plate sold at Bonhams London, 6 July 2021, lot 196 and a plate from the Valentine Collection, Christie’s New York, 21 October 2005, lot 119. Museum holdings include a double-lipped sauceboat in the Fitzwilliam Museum, Cambridge;i and plate, Art Institute Chicago.ii A comprehensive study of the surviving pieces and their locations is listed by Peters, ibid.

Quinze assiettes plates et un plat ovale en porcelaine dure du service Sudell ont été vendues chez Sotheby's New York, le 11 novembre 2000, lot 46 (92 750 $). En outre, plusieurs autres pièces du service ont été vendues aux enchères depuis la première vente de Christie's. Plus récemment, une assiette à dessert a été vendue chez Bonhams Londres, le 6 juillet 2021, lot 196, et une assiette de la collection Valentine, chez Christie's New York, le 21 octobre 2005, lot 119.

Parmi les pièces conservées dans les musées, une saucière à double goulot se trouve au Fitzwilliam Museum à Cambridgei et une assiette, à l'Art Institute de Chicago.ii Une étude complète des pièces conservées et de leur emplacement est répertoriée par Peters, ibid.

[i] Obj. no. C.63-1961, Louis C.G. Clarke Bequest, 1960.
[ii] Ref. no. 1994.406, Joseph Maier and Arthur Lewis Liebman Memorial: Gift of Kenneth J. Maier, M.D.

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Lot 45. A Louis XVI ebonised pearwood veneered, lacquered tole and gilt-bronze mounts console, by Adam Weisweiler, circa 1780 | Console desserte en placage de poirier noirci, tôle peinte et bronze doré à plateau en marbre specimen d'époque Louis XVI, par Adam Weisweiler, vers 1780. Haut. 90 cm, larg. 164 cm, prof. 50 cm. Lot Sold 825,500 EUR (Estimate 800,000 - 1,200,000 EUR) - a record for a console by the master cabinet-maker. © 2023 Sotheby's.

la ceinture ornée de panneaux à l'imitation de la laque du Japon sur fond aventurine, le tiroir central muni d'un tablier, flanqué de deux tiroirs latéraux, la partie inférieure à fond de miroir, décorée d'un plateau d'entretoise en marbre blanc dans un encadrement, reposant sur quatre pieds fuselés cannelés, dessus de marbre ceint d'une moulure, estampille A. WEISWEILER sur le montant arrière gauche; (fond de miroir rapporté et marbre inférieur remplacé).

with panels imitating Japanese lacquer, the central drawer flanked by two side drawers, the lower part with a mirror background and a white marble top, on four tapered fluted legs, with a specimen marble top, stamped A. WEISWEILER on the left top angle (mirror and lower marble top replaced).

Provenance: Armand Torossian Auction House, Grenoble, 15 June 1995;
Partridge Gallery, London, 2004. .

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES: P. Lemonnier, Weisweiler, Saint-Rémy-en-l’Eau, 1983

Note: Adam Weisweiler, ébéniste, reçu maître en 1778 

Dominique Daguerre et Adam Weisweiler : de l’héritage de Carlin au goût anglo-chinois de Carlton House

Dominique Daguerre (vers 1740-1796) est probablement le plus grand marchand-mercier de la fin du XVIIIe siècle. Il reprit l’enseigne de Poirier A la Couronne d’Or et continua à servir une prestigieuse clientèle internationale qui recherchait des objets de grand luxe. Il fournit les princes de la cour de France et avant tout la reine Marie-Antoinette. Il fit appel aux meilleurs artisans de son temps pour faire réaliser des meubles précieux en repoussant sans cesse les limites de sa créativité. Il est certainement celui qui a imaginé ce meuble magnifique et en a dirigé la conception en faisant appel à Weisweiler pour l’ébénisterie.

Adam Weisweiler (1744-1820), ébéniste reçu maître en 1778, possède un style typique de la fin du règne de Louis XVI. Ses meubles utilisent souvent des matériaux précieux comme les laques du Japon ou les plaques de porcelaines. Il succède à Martin Carlin comme fournisseur principal de Daguerre et semble avoir surtout travaillé pour lui bien qu’il fabriquât pour Claude-François Julliot de somptueux meubles à panneaux de pietra dura.

La filiation avec Carlin est assez évidente puisqu’il reprend un plastron orné d’une passementerie en bronze doré. C’est un élément décoratif que Carlin a largement utilisé sur ses meubles les plus précieux comme sur le coffret à bijoux à plaques de Sèvres de la reine Marie-Antoinette mais aussi sur des tables de milieu. Parmi ces meubles très précieux il convient de citer trois tables qui présentent certaines similitudes esthétiques avec notre meuble: la table Meyer (vente Christie’s New York, le 26 octobre 2001, lot 50), la table Jacques Doucet puis Rossignol (vente Artcurial, Paris, le 13 décembre 2005, lot 132) et la table Guérault (vente à Paris, les 21-22 mars 1935, lot 96) qui avaient la particularité de posséder une ceinture ornée d’un même plastron et surtout d’avoir sur le dessus un plateau en marbres spécimen avec des échantillons carrés semblable au nôtre.

L’emploi de la tôle peinte associée à un plateau en marbre spécimens en fait une pièce unique dans le corpus de Weisweiler tout en s’inscrivant néanmoins dans la poursuite de l’œuvre de Martin Carlin.

La forme générale de notre console-desserte a probablement inspiré un groupe de meubles réalisés par Weisweiler dans les dernières années du XVIIIe siècle, imaginé par Daguerre pour le marché anglais, comme celle qui fut vendue par Christie’s à Monaco, le 20 juin 1992, lot 86.

Il est ensuite sollicité par Daguerre pour fournir une partie de l’ameublement de Carlton House, la résidence londonienne du Prince Régent qui possédait un « salon chinois » meublé principalement de deux consoles-dessertes.

Laques exotiques et tôle peinte 

« Lacqs anciens du Japon. Il est donc constamment décidé qu’il n’y a nulle comparaison à faire, du plus beau laque du Japon avec le plus beau qui ne soit jamais fait à la Chine. Ce dernier, même, au jugement des connoisseurs, n’a pour eux aucun attrait ». Gersaint dans le préambule du catalogue de la vente Angran de Fonspertuis en 1745.

La fascination pour les laques du Japon connaît un engouement sans précédent à la fin du XVIIIe siècle. Marie-Antoinette collectionne les boîtes en laque du Japon, tout comme l’amateur et esthète anglais William Beckford qui écrit à Lady Hamilton en 1781, en lui indiquant que la seule chose à laquelle il s’estime compétent est « collecting old Japan ». Seize ans plus tard, en 1797 à l’occasion de négociations avec son agent à Paris pour l’achat de la collection de laques du duc de Bouillon, il confesse qu’il est affecté d’une profonde, violente et incurable Japan-mania.

Le laque du Japon, fragile par nature surtout lorsqu’il est employé en ébénisterie car collé sur un bâti en bois, est sujet à des craquelures dues à la rétractation, il fut parfois remplacé dans la seconde moitié du XVIIIe siècle par une nouvelle technique : celle de la tôle peinte, technique qui permit de concurrencer notamment le laque en l’apposant sur un support inaltérable. Ce support est constitué d’une feuille de fer laminée enduite d’une légère épaisseur d’étain et recouverte ensuite de plusieurs couches de vernis poli sur lesquelles est appliqué un décor peint. Généralement utilisé pour décorer des objets usuels, son utilisation sur des meubles est beaucoup plus rare. Les panneaux en tôle peinte permettaient ainsi d’imiter des plaques en porcelaine ou des laques d’Extrême Orient en reproduisant des scènes typiques mais aussi des motifs directement empruntés au répertoire décoratif nippon.

Ce nouveau procédé décoratif s’inspira des plaques de porcelaine ou des panneaux de laque orientaux. Il permit de rendre encore plus précieux des meubles réalisés par des ébénistes de renom sous la supervision de marchands-merciers.

Peu d’ébénistes au XVIIIe siècle réalisèrent des meubles en tôle peinte. On peut cependant citer le marchand-ébéniste Pierre Macret, fournisseur de la dauphine Marie-Antoinette, dont on connaît une commode conservée à Versailles (donation Gould VMB. 148), une seconde commode (Exceptional sale, Christie’s Paris, le 22 novembre 2022, lot 13) et une encoignure (vente à Paris Drouot, 23 mars 1984, lot 101). Ces trois meubles portant la marque DFT et GRC, marques du Garde-meuble de Marie-Antoinette. Une autre commode provenant de l’ancienne collection Roberto Polo, vendue à Paris 7 décembre 1991, lot 151 possèdent toutes les caractéristiques des meubles en laques réalisés par Macret. Claude-Charles Saunier a lui aussi utilisé des panneaux de tôle peint sur plusieurs meubles comme le bureau plat conservé au Detroit Institute of Arts (inv. 71.197), ainsi qu'une commode de l'ancienne collection des ducs de Wellington (vente Sotheby's Londres, 11 juillet 1980, lot 186), mais on remarque surtout dans la production de Saunier plusieurs secrétaires à cylindre présentant tous une architecture identique, composée d’un médaillon central et de panneaux latéraux (voir par exemple ceux de l’ancienne collection Luigi Anto Laura, vente Sotheby’s Paris, le 27 juin 2001, lot 83 ou celui de la collection des ducs de Mortemart, vente Sotheby’s Paris, le 11 février 2015, lot 104). Enfin Adam Weisweiler qui, à travers la console-desserte ornant le salon de compagnie du Champ de Bataille montre la toute puissance de sa créativité.

On vit donc apparaître des manufactures spécialisées dans cette technique comme la manufacture royale de la Petite Pologne, fondée en 1768 par le peintre vernisseur Jean-Baptiste Clément associé à Jacques Moser. Après une faillite rapide, son activité fut reprise par Framery puis Dulac en 1772. Une petite annonce fut alors publiée : « Le magasin de marchandises de tôle vernie de la Petite Pologne qui était ci devant chez le sieur Framery rue Saint Honoré est aujourd'hui chez le sieur Dulac même rue. Les personnes qui avaient commandé des ouvrages au sr Framery sont priées d'en adresser directement la note au sieur Clément, entrepreneur de la dite manufacture, où l'on fera des commodes, cabinets, chiffonnières et autres meubles dans le goût de la Chine et des panneaux pour appartements et équipage ». Une annonce du 2 août suivant confirmait Dulac comme dépositaire des objets fabriqués par Clément. Il semble cependant certain que le célèbre marchand Dominique Daguerre livra des tables dont le plateau était en tôle. Le 30 mars 1771, une seconde manufacture fut créée par la veuve de Nicolas-Michel Gosse et son gendre François Samouseau, tous deux maîtres peintre vernisseur ; chez cette dernière, en 1776, étaient inventoriées « deux armoires vernies et japonnées » estimées 150 livres, ainsi qu'une encoignure estimée 60 livres. Il semblerait qu’une troisième manufacture fut créée par le marchand-mercier Granchez, preuve que cette technique avait un réel débouché commercial.

Le goût pour la minéralogie : entre curiosité et science

Le plateau constitué de 198 échantillons carrés et 16 morceaux de marbres et pierres semi-précieuses composant un décor géométrique est inspiré des mosaïques antiques et connut un grand succès à la fin du XVIIe siècle et corrélativement dans la seconde moitié du XVIIIe lors du renouveau classique. Deux aspects sont à considérer, esthétique d’une part car la composition est très variée et colorée, elle est également teintée d’un certain académisme par la nature des échantillons proposés. Ici disposés en carré et séparés par un fin quadrillage ils sont le plus souvent des témoignages antiques retaillés où se mêlent marbres, agates, porphyres, granit, jaspes et une multitude de pierres fines aux couleurs et veinages étonnants.

Dans les Annonces, affiches et avis divers du 18 novembre 1782, on apprend que l'ébéniste Héricourt a mis en vente "2 commodes de bois de rose, ornées de bronzes dorés d'or moulu, qu'on a acheté 100 louis à la vente de Mme, la marquise de Pompadour, les dessus en marbre plaqué sur pierre de Rome, formant collection complette et aussi rare que précieuse, de tous les marbres d'Italie, par compartiments en lozanges régulières, qui produisent le coup d'oeil le plus varié et le plus agréable, chaque table ayant un quart de rond précieusement sculpté et doré".

L’attrait pour ce type de plateau se diffuse dans l’Europe entière, l’artisan anglais John Wildsmith en réalise un pour Croome Court à l’époque où le comte de Coventry meuble cette résidence dans un style « goût grec », il est aujourd’hui conservé au Metropolitan Museum de New York (inv. 58.75.13 a, b). En 1774, le souverain espagnol offre au roi de France une table marmothèque présentant 108 échantillons numérotés, elle appartient au Muséum national d’histoire naturelle. La célèbre table de Teschen, vers 1779-1780 désormais au musée du Louvre excelle dans cet art. Un plateau similaire apparait sur le portrait de la marquise Margherita Gentili réalisé par Laurent Lepécheux en 1777, représentée dans un cabinet de curiosité où l’on peut observer divers spécimens liés à l’histoire naturelle (coquillages, coraux, papillons…), objets scientifiques ainsi que des antiques, mais aussi une console annonçant le « Retour d’Egypte » coiffé du plateau qui retient notre attention. Outre les trois tables de Carlin déjà mentionnées, il convient de citer l’extraordinaire table de milieu jadis dans la collection de Nicolas Beaujon, puis celle des comtes Stroganoff avant de rejoindre le musée Gulbelkian à Lisbonne (inv. 2266.) Le plateau de cette table est lui aussi constitué d’une mosaïque d’échantillons de pierres et marbres disposés en carré, il est précisément décrit dans la vente de la collection Beaujon le 25 avril 1787 sous le numéro 437. D’autres plateaux en marbres spécimen sont cités dans les catalogues de vente dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, comme la table dans la vente Randon de Boisset le 27 février 1777, lot 827, celui figurant sous le lot 233 de la vente Bailli de Breteuil le 16 juin 1786. Une console de Weisweiler avec un plateau incrusté d’échantillons de marbres et pierres fines est reproduite dans Aveline, Jean-Marie Rossi, 45 ans de passion, Paris, 2000.

Dominique Daguerre and Adam Weisweiler: from Carlin's legacy to the Anglo-Chinese taste of Carlton House

Dominique Daguerre (c. 1740-1796) was probably the greatest merchant of the late 18th century. He took over from Poirier A la Couronne d'Or and continued to serve a prestigious international clientele who sought out objects of great luxury. He supplied the princes of the French court and above all Queen Marie-Antoinette. He called upon the best craftsmen of his time to create precious furniture, constantly pushing back the limits of his creativity. He is certainly the one who imagined this magnificent piece of furniture and directed its design by calling on Weisweiler for the cabinetwork.

Adam Weisweiler (1744-1820), a cabinetmaker who became master in 1778, has a style typical of the late Louis XVI reign. His furniture often uses precious materials such as Japanese lacquer or porcelain plates. He succeeded Martin Carlin as Daguerre's main supplier and seems to have worked mainly for him, although he made sumptuous furniture with pietra dura panels for Claude-François Julliot.

The relationship with Carlin is quite obvious as he uses a breastplate decorated with gilt bronze trimmings. This is a decorative element that Carlin used extensively on his most precious pieces of furniture, such as the jewellery box with Sèvres plates belonging to Queen Marie-Antoinette, but also on middle tables. Among these very precious pieces of furniture, we should mention three tables that have certain aesthetic similarities with our piece of furniture: the Meyer table (Christie's New York sale, 26 October 2001, lot 50), the Jacques Doucet and then Rossignol table (Artcurial sale, Paris, 13 December 2005, lot 132) and the Guérault table (Paris sale, 21-22 March 1935, lot 96), which had the particularity of having a belt decorated with the same bib and above all of having on top a specimen marble top with square samples similar to ours.

The use of painted metal in combination with a specimen marble top makes it a unique piece in Weisweiler's body of work, but it is also a continuation of Martin Carlin's work.

The general form of our console table was probably the inspiration for a group of furniture made by Weisweiler in the last years of the 18th century, designed by Daguerre for the English market, such as the one sold by Christie's in Monaco on 20 June 1992, lot 1992, lot 86.

He was then asked by Daguerre to provide part of the furnishings for Carlton House, the London residence of the Prince Regent, which had a "Chinese salon" furnished mainly with two console tables.

Exotic lacquers and painted metal

"Ancient lacquers from Japan. It is thus constantly decided that there is no comparison to be made, of the most beautiful lacquer of Japan with the most beautiful that is ever made in China. The latter, even, in the judgement of connoisseurs, has no attraction for them". Gersaint in the preamble to the catalogue of the Angran de Fonspertuis sale in 1745.

The fascination for Japanese lacquerware was unprecedented at the end of the 18th century. Marie-Antoinette collected Japanese lacquer boxes, as did the English connoisseur and aesthete William Beckford, who wrote to Lady Hamilton in 1781, indicating that the only thing he felt competent to do was "collect old Japan". Sixteen years later, in 1797, while negotiating with his agent in Paris to purchase the lacquer collection of the Duc de Bouillon, he confessed to a deep, violent and incurable Japan-mania.

Japanese lacquer, which is fragile by nature, especially when used in cabinet making because it is glued to a wooden frame, is subject to cracking due to shrinkage, and was sometimes replaced in the second half of the 18th century by a new technique: that of painted metal, a technique which made it possible to compete in particular with lacquer by affixing it to an unalterable support. This support consists of a laminated iron sheet coated with a light thickness of tin and then covered with several layers of polished varnish on which a painted decoration is applied. Generally used to decorate everyday objects, its use on furniture is much rarer. Painted sheet metal panels were used to imitate porcelain plates or lacquerware from the Far East by reproducing typical scenes but also motifs directly borrowed from the Japanese decorative repertoire.

This new decorative process was inspired by oriental porcelain plates or lacquer panels. It made it possible to make furniture made by renowned cabinetmakers under the supervision of dealer-merchants even more precious.

Few cabinetmakers in the 18th century made furniture in painted metal. However, we can mention the cabinetmaker Pierre Macret, supplier of the dauphine Marie-Antoinette, of whom we know a commode preserved in Versailles (Gould donation VMB. 148), a second commode (Exceptional sale, Christie's Paris, 22 November 2022, lot 13) and an encoignure (Paris Drouot sale, 23 March 1984, lot 101). These three pieces of furniture are marked DFT and GRC, marks of the Garde-meuble of Marie-Antoinette. A commode from the former Roberto Polo collection, sold in Paris on 7 December 1991, lot 151, has all the characteristics of lacquer furniture made by Macret. Claude-Charles Saunier also used painted metal panels on several pieces of furniture such as the flat desk in the Detroit Institute of Arts (inv. 71. 197), as well as a commode from the former collection of the Dukes of Wellington (Sotheby's London, 11 July 1980, lot 186), (see for example those of the former Luigi Anto Laura collection, Sotheby's Paris sale, 27 June 2001, lot 83 or that of the collection of the Dukes of Mortemart, Sotheby's Paris sale, 11 February 2015, lot 104). Finally, Adam Weisweiler, who, through the console table adorning the company room of Champ de Bataille, shows the full power of his creativity.

Manufactures specialising in this technique therefore appeared, such as the Royal Manufacture of Petite Pologne, founded in 1768 by the painter and varnisher Jean-Baptiste Clément in association with Jacques Moser. After a rapid bankruptcy, its activity was taken over by Framery and then Dulac in 1772. A small advertisement was then published: "The varnished sheet metal merchandise shop of Petite Pologne which was previously at the home of Sieur Framery in the rue Saint Honoré is now at the home of Sieur Dulac in the same street. The persons who had ordered works from sr Framery are requested to send the bill directly to sr Clément, contractor of the said factory, where commodes, cabinets, chiffonnières and other furniture in the Chinese style and panels for flats and equipment will be made". An announcement of the following 2 August confirmed Dulac as the depositary of the objects made by Clément. It seems certain, however, that the famous dealer Dominique Daguerre delivered tables with painted metal tops. On 30 March 1771, a second factory was created by the widow of Nicolas-Michel Gosse and her son-in-law François Samouseau, both master painters and varnishers; at the latter's home, in 1776, "two varnished and japanned cupboards" estimated at 150 livres, as well as a corner cabinet estimated at 60 livres, were inventoried. It seems that a third factory was created by the merchant-merchant Granchez, proof that this technique had a real commercial outlet.

The taste for mineralogy: between curiosity and science 

The tray, made up of 198 square samples and 16 pieces of marble and semi-precious stones composing a geometrical decoration, was inspired by ancient mosaics and was very successful at the end of the 17th century and in the second half of the 18th century during the classical revival. Two aspects should be considered: aesthetics on the one hand, as the composition is very varied and colorful, and a certain academicism in the nature of the samples proposed. Here arranged in squares and separated by a fine grid, they are most often re-cut antique testimonies where marbles, agates, porphyry, granites, jasper and a multitude of fine stones with astonishing colours and veining are mixed.

In the "Annonces, affiches et avis divers" of 18 November 1782, we learn that the cabinetmaker Héricourt put up for sale "2 commodes of tulipwood, decorated with gilded bronzes of ground gold, which were bought for 100 louis at the sale of Mme, la marquise de Pompadour, the tops in marble veneered on stone of Rome, ,forming a complete collection and as rare as precious, of all the marbles of Italy, by compartments in regular lozanges, which produce the most varied and pleasant look, each table having a quarter round preciously carved and gilded".

The appeal of this type of tray spread throughout Europe, and the English craftsman John Wildsmith made one for Croome Court at the time when the Earl of Coventry was furnishing this residence in the "Greek style"; it is now kept at the Metropolitan Museum in New York (inv. 58.75.13 a, b). In 1774, the Spanish sovereign offered the King of France a marmotheque table with 108 numbered samples, which belongs to the Muséum national d'histoire naturelle. The famous Teschen table, circa 1779-1780, now in the Louvre, excels in this art. A similar tabletop appears in Laurent Lepécheux's 1777 portrait of the Marquise Margherita Gentili, depicted in a curiosity cabinet where one can observe various natural history specimens (shells, corals, butterflies, etc.), scientific objects and antiques, as well as a console announcing the "Return from Egypt" topped with the tabletop that catches our eye. In addition to the three Carlin tables already mentioned, it is worth mentioning the extraordinary middle table that was once in the collection of Nicolas Beaujon, then in that of the Counts Stroganoff before joining the Gulbelkian Museum in Lisbon (inv. 2266.) The top of this table is also made up of a mosaic of stone and marble samples arranged in a square, and is precisely described in the sale of the Beaujon collection on April 25, 1787, under number 437. Other specimen marble trays are mentioned in sale catalogues in the second half of the 18th century, such as the table in the Randon de Boisset sale on 27 February 1777, lot 827, and the one listed under lot 233 in the Bailli de Breteuil sale on 16 June 1786. A console by Weisweiler with a top inlaid with samples of marble and fine stones is reproduced in Aveline, Jean-Marie Rossi, 45 ans de passion, Paris, 2000.

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Lot 41. An Important Pair of Monumental Sèvres (hard paste) Porcelain Gilt-Bronze-Mounted Purple and Gold-Ground Vases, 'grand vases étrusque' or 'vases "Lagrenée"', Dated 1797, the mounts by Pierre-Philippe Thomire | Importante paire de vases monumentaux en porcelaine dure de Sèvres, monture de bronze doré, dits 'grands vases étrusques' ou 'vases 'Lagrenée'', datés 1797, les montures par Pierre-Philippe Thomire. Haut. 69 cm (avec base 97 cm), larg. 50 cm. Lot Sold 825,500 EUR (Estimate 800,000 - 1,200,000 EUR). © 2023 Sotheby's.

de forme classique, le col évasé avec de chaque côté un camée en grisaille sur fond carmin ciselé et doré, flanqué de rinceaux feuillagés dorés, chaque face peinte avec un sujet mythologique dans un cadre rectangulaire à pans, un vase avec Mercure et Hersé, le verso représentant peut-être Sémélé, l'autre vase avec Pluton enlevant Proserpine, le verso peut-être Proserpine au printemps, les réserves enrichies de rinceaux feuillagés peints d'après Henri Salembier, bordées d'une couronne de laurier, ornée d’une frise de rinceaux et d’arabesques centrés de médaillons, la partie inférieure décorée de feuilles d'acanthe, le piédouche à gradins avec des festons suspendus, marques dorées L. G. Sèvres L ( ?) G. Sèvres L ( ?).B. 1797, L.G pour Pierre-André Le Guayl'aîné, (actif 1773–1821), L( ?)B peut-être pour le doreur Charles-Marie-Pierre Boitel (1774-1822), les anses en forme de Renommée, la base en marbres rouge griotte et vert antique, appliquée d'un groupe de baccanthes et de têtes de Bacchus en bronze doré

of classical form, each side of the flared rim with a lozenge-shaped chased gilt-framed carmine-ground classical figure cameo en grisaille, flanked with gilt foliate-scrolls, each side of the bulbous body painted with a shaped rectangular panel of a mythological figure subject, one vase with Mercury and Hersé, the other side perhaps depicting Semele, the other vase with Pluto Abducting Proserpine, the other side perhaps Proserpine as Spring, within chased gilt frames, reserved on a gilt-ground enriched with painted foliate scrolls after Henri Salembier, edged with a laurel wreath, enclosing a classical mask medallion below the figure panels, flanked beneath an upper and lower band of arabesques, reserved on a purple-ground, the lower section gilt with acanthus leaves, the spreading stepped foot gilt with hanging festoons, marked L.G. Sevres L (?).B. 1797 in gilding, L.G for Pierre-André Le Guayl'aîné, (active 1773–1821), L(?)B possibly for gilder Charles-Marie-Pierre Boitel (1774–1822), with gilt-bronze winged Victory figures as hadles, on a square red and green marble bases applied with gilt-bronze baccanths and Bacchus's head.

Provenance: Achetée en décembre 1799 par le citoyen Lemercier et Compagnie ;
Acquis en 1807-1808 par Alexander Hamilton, marquis de Douglas et Clydesdale, puis 10ème Duc de Hamilton (1767-1852); placée au Palais Hamilton, Ecosse, puis par descendance;
William Hamilton, 11ème duc de Hamilton et 8ème duc de Brandon (1811-1863), Palais Hamilton, Ecosse, puis par descendance;
William Alexander Louis Stephen Douglas-Hamilton, 12ème Duc de Hamilton , 9ème duc de Brandon, 2ème duc de Châtellerault (1845-1895); Palais Hamilton; Ecosse
Vente Christie’s Londres, Pictures, Works of Art & Decorative Objects, The Property of his Grace The Duke of Hamilton, K.T., 17 juin-19 juillet 1882, lot 1708, acheté par Sypher & Co., Londres pour £393. 15s ;
Vente de Weschler, Washington D.C, 1998;
Galerie Vandermeersch, Paris.

Purchased in December 1799 by Lemercier et Compagnie;

Acquired in 1807-1808 by Alexander Hamilton, Marquess of Douglas and Clydesdale, then 10th Duke of Hamilton (1767-1852); placed in Hamilton Palace, Scotland, then by descent;
William Hamilton, 11th Duke of Hamilton and 8th Duke of Brandon (1811-1863), Hamilton Palace, Scotland, then by descent;
William Alexander Louis Stephen Douglas-Hamilton, 12th Duke of Hamilton, 9th Duke of Brandon, 2nd Duke of Chatellerault (1845-1895); Hamilton Palace; Scotland
Christie's London, Pictures, Works of Art & Decorative Objects, The Property of his Grace The Duke of Hamilton, K.T., 17 June-19 July 1882, lot 1708, bought by Sypher & Co, London for £393. 15s;
Weschler sale, Washington D.C., 1998;
Vandermeersch Gallery, Paris.

 

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Lot 65. A Louis XVI giltwood furniture set from Fontainebleau, stamped by George Jacob, circa 1780-1785 | Mobilier de salon en bois sculpté et doré d'époque Louis XVI provenant du château de Fontainebleau, estampille de Georges Jacob, vers 1780-1785. Dimensions des fauteuils: Haut. 84 cm, larg. 60 cm. Dimensions du canapé: Haut. 94 cm, Larg. 172 cm, prof. 66,5 cmLot Sold 825,500 EUR (Estimate 800,000 - 1,200,000 EUR). 

comprenant un canapé et quatre fauteuils, la ceinture ornée de feuilles et de perles, les accotoirs de chutes de piastres sommés d’une urne, les pieds cannelés feuillagés, une étiquette sous l’assise du canapé, la garniture de damas de soie polychrome sur fond ivoire réalisée d'après l'ornemaniste Philippe de Lassalle (1723-1804), un fauteuil estampillé G.IACOB, tous avec la marque "F" à l'encre sous l'assise; traces d'étiquette.

comprising a sofa and four armchairs, the belt decorated with leaves and pearls, a label under the seat of the sofa, the polychrome silk damask upholstery on ivory background made after the ornamentalist Philippe de Lassalle (1723-1804), one armchair stamped G.IACOB, all with ink mark "F" ; traces of label.

Provenance: Château de Fontainebleau, probablement livré à la reine Marie-Antoinette pour son cabinet Turc ;
Galerie Fabre, Paris, 1998.

Château de Fontainebleau, probably delivered to Queen Marie-Antoinette for her Turkish cabinet;
Galerie Fabre, Paris, 1998.

Literature: (1) V. Cochet et A. Lebevre, Refuge d'Orient, Le Boudoir Turc de Fontainebleau, Paris, 2015.

NoteGeorges Jacob, ébéniste, reçu maître en 1765.

Un boudoir Turc à Fontainebleau

Les appartements de la reine à Fontainebleau n’ont pas connu de travaux depuis la mort de Marie Lezcinska en 1768. Lorsque Marie-Antoinette devient reine en 1774, elle ne passe que de courts séjours à Fontainebleau mais s’y plait car l’étiquette y est moins rigide. En 1776, elle commande une nouvelle décoration pour les cabinets de l’entresol avec notamment un boudoir turc, à la mode à Versailles depuis quelques mois. Son beau-frère le comte d’Artois a déjà décoré un boudoir Turc au Temple et va le faire à Versailles, où les personnages enturbannés côtoient les enroulements et les draperies avec des feuillages et des croissants. Marie-Antoinette charge son architecte Richard Mique de créer ce nouveau décor. Mais celui-ci a déjà tant à faire qu’il demande à Nicolas-Marie Potain de s’en charger. Les lambris sont ainsi dessinés avec des enroulements feuillagés, des vases, des guirlandes de fleurs, des têtes et personnages avec des turbans. Les thèmes ne sont pas typiquement turcs pour préserver la décence de la reine, contrairement au décor plus sensuel du comte d’Artois. Les frères Rousseau sont chargés de la réalisation des lambris avec des cadres rectangulaires bordés de feuilles d’acanthe et de perles, peints au centre, le tout peint en blanc et or avec un vernis imitant la porcelaine. Sur le pan de mur opposé à la cheminée, une glace sans tain peut être couverte par deux rideaux blanc et vert, actionnés par des anneaux à l’intérieur du cabinet que la reine découvre enfin en 1777.

Un mobilier quasi inconnu

Le boudoir est de taille modeste, réservé au repos de la reine et de ses intimes. Dans l’alcôve est installé un sofa mais aucune information ne nous est parvenue sur le reste du mobilier à part deux petites consoles évoquées par le peintre Brancourt. Comme le suggère V. Cochet (1), « le cabinet turc dut recevoir des bergères, des fauteuils et des chaises », probablement dorés ou rechampis de blanc.

La reine est connue pour changer régulièrement d’avis sur la décoration de ses appartements, comme elle le fera par exemple dans le salon de la méridienne à Versailles dont le meuble sera changé trois fois en dix ans. Il est fort probable que l’aménagement du boudoir Turc ne déroge pas à la règle. C’est d’autant plus probable qu’en 1786 Louis XVI demande à Potain de créer un véritable appartement de la reine à Fontainebleau, occasion de créer le salon des arabesques dit salon d’argent situé en-dessous du boudoir Turc. Il est donc envisageable de penser que la reine change également le mobilier d’autres pièces du château.

La place de notre ensemble au château de Fontainebleau

Notre ensemble ne comporte cependant pas de numéros d’inventaire du château lui-même ni de marque d’un Garde-meuble. Cette absence s’explique du fait que dans les années 1786-1787, certains meubles sont disputés entre le Garde-meuble du roi et celui de la reine. Ces meubles n’ont alors ni marque, ni numéro mais sont bien livrés à Fontainebleau. Dans les archives nationales (O2.398), certains meubles sont ainsi notés « SN », sans numéro, mais avec une provenance et une nouvelle destination du château : Ainsi le meuble du cabinet de l’étage de Marie-Antoinette rentre à Fontainebleau« 23 nivose an IV : SN: Rentrée du cy-devant Château de Fontainebleau et délivré par le Citoyen Longroy, ci-devant garde-meuble dudit château ». On peut observer sur les traverses des traces et restes d'étiquette, dont les mentions manuscrites ont aujourd'hui disparu, leur présence corrobore une livraison pour une pièce précise.

Le canapé et ses quatre fauteuils sont marqués à l’encre de la marque du château de Fontainebleau. Ils ont donc été placés dans cet immense logis royal. Les proportions des sièges sont petites, notamment le dossier très bas qui ne peut convenir qu’à un espace réduit. Peu de pièces peuvent accueillir notre ensemble et le cabinet Turc répond à toutes les conditions nécessaires. Il s’agit d’un espace réduit, dans les tons or et blanc. Nos meubles sont décorés de frises de feuilles d’acanthe et de perles, identiques aux cadres des lambris de la pièce. Le canapé long de 171 cm se place également parfaitement sur le mur de la glace sans tain, laissant l’espace nécessaire pour actionner les anneaux pour monter ou descendre les rideaux.

Enfin notre ensemble est estampillé par Georges Jacob, très apprécié de la Cour aussi bien par Louis XVI que Marie-Antoinette qui en fait même l’un de ses menuisiers favoris. Le décor sculpté rappelle les productions des années 1785-1789, période pendant laquelle Fontainebleau connaît de grands travaux de réaménagement. Notre mobilier pourrait donc avoir été fait pour changer le décor du boudoir Turc, reprenant les motifs des lambris pour rappeler la localisation mais sans les motifs turcs passés de mode à cette date laissant la place à la mode étrusque pour quelques mois. 

A Turkish boudoir at Fontainebleau

The Queen's apartments at Fontainebleau have not been renovated since the death of Marie Lezcinska in 1768. When Marie-Antoinette became queen in 1774, she spent only short stays at Fontainebleau, but she liked it there because the etiquette was less rigid. In 1776, she commissioned a new decoration for the entresol rooms, including a Turkish boudoir, which had been fashionable at Versailles for several months. Her brother-in-law, the comte d'Artois, had already decorated a Turkish boudoir at the Temple and was going to do the same at Versailles, where turbaned figures rubbed shoulders with scrolls and draperies with foliage and crescents. Marie-Antoinette commissioned her architect Richard Mique to create this new décor. However, he already had so much to do that he asked Nicolas-Marie Potain to take on the task. The panelling was designed with leafy scrolls, vases, garlands of flowers, heads and figures in turbans. The themes are not typically Turkish in order to preserve the queen's decency, unlike the more sensual decor of the comte d'Artois. The Rousseau brothers were responsible for the panelling with rectangular frames bordered with acanthus leaves and pearls, painted in the centre, all painted in white and gold with a varnish imitating porcelain. On the wall opposite the fireplace, a two-way mirror can be covered by two white and green curtains, operated by rings inside the cabinet, which the queen finally discovered in 1777.

An almost unknown furniture

The boudoir is of modest size, reserved for the rest of the queen and her intimates. There is a sofa in the alcove but no information on the rest of the furniture apart from two small consoles mentioned by the painter Brancourt. As V. Cochet (1), "the Turkish cabinet must have had bergères, armchairs and chairs", probably gilded or reupholstered in white.

The Queen was known to change her mind regularly about the decoration of her apartments, as she did, for example, in the salon de la méridienne at Versailles, where the furniture was changed three times in ten years. It is highly likely that the design of the Turkish boudoir will not break the rule. It is all the more likely that in 1786 Louis XVI asked Potain to create a real apartment for the queen in Fontainebleau, an opportunity to create the salon des arabesques, known as the salon d'argent, located below the Turkish boudoir. It is therefore conceivable that the queen also changed the furniture in other rooms of the château.

The place of our set in the Château de Fontainebleau

However, our set of furniture does not contain any inventory numbers from the château itself, nor any marks from a furniture repository. This absence is explained by the fact that in the years 1786-1787, certain pieces of furniture were disputed between the king's and queen's furniture departments. These pieces of furniture have neither mark nor number but are delivered to Fontainebleau. In the National Archives (O2.398), some furniture is noted as "SN", without a number, but with a provenance and a new destination in the château: Thus the furniture in Marie-Antoinette's upstairs cabinet returned to Fontainebleau "23 Nivose year IV: SN: Rentrée du cy-devant Château de Fontainebleau et délivré par le Citoyen Longroy, ci-devant garde-meuble dudit château". Traces and remnants of labels can be seen on the crossbars, whose handwritten indications have now disappeared; their presence corroborates a delivery for a specific piece.

The sofa and its four armchairs are marked in ink with the mark of the Château de Fontainebleau. They were therefore placed in this immense royal dwelling. The proportions of the chairs are small, especially the very low backrest, which can only fit in a small space. Few rooms can accommodate our ensemble and the Turkish cabinet meets all the necessary conditions. It is a small space, in gold and white. Our furniture is decorated with acanthus leaf and pearl friezes, identical to the frames of the room's panelling. The 171 cm long sofa also fits perfectly on the wall of the one-way mirror, leaving the necessary space to operate the rings to raise or lower the curtains.

Finally, our set is stamped by Georges Jacob, very much appreciated by the Court, both by Louis XVI and Marie-Antoinette, who even made him one of her favourite carpenters. The carved decoration is reminiscent of productions from 1785-1789, a period during which Fontainebleau underwent major refurbishment. Our furniture could therefore have been made to change the decoration of the Turkish boudoir, taking up the motifs of the panelling to recall the location but without the Turkish motifs that were out of fashion at that time, leaving the place to the Etruscan fashion for a few months.

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Lot 47. A Sèvres porcelain fond bleu agate-ground vase and cover, 'vase chinois' or 'à pied de globe', Circa 1786-1788 | Vase couvert en porcelaine de Sèvres dit "chinois" "fond bleu agate" ou "à pied de globe", vers 1786-1788Haut. 66 cm. Lot Sold 533,400 EUR (Estimate 150,000 - 250,000 EUR- a record for a single 18th century vase. © 2023 Sotheby's.

de la première grandeur, le col mouluré, le corps balustre sur piédouche avec nœud en patin et avec base carrée, les anses en gaine dorée, l'avant décoré d'une scène finement dorée d'oiseaux dans des paysages chinoisants, au centre un oiseau fantastique perché sur une clôture, sous une tonnelle en treillis reposant sur une base rocailleuse, au verso, une scène similaire d'oiseaux dans des feuillages, émergeant d'une base rocailleuse ornée de deux pagodes et une clôture, le couvercle également doré d’oiseaux dans des branchages, l'ensemble enrichi de fleurs éparses.

of the first size, the tall cylindrical neck supported on a slender stem with a plain bulbous collar and spreading foot, affixed with two gilt-edged white strap handles and a horizontal band, the whole supported on a square foot, the front decorated with a finely tooled gilt scene of birds among exotic planets and palm trees, the centre with a fantastical bird perched on a fence beneath a trellis arbour upon pierced rockwork, the verso with a similar scene of birds within branches, issuing from rockwork supporting two small pagoda buildings and a garden fence, the cover similarly gilt with birds in branches, the whole enriched with scattered gilt flower sprigs.

Provenance: Peut-être un achat de Louis XVI entre 1775 et 1788 ;
Ancienne collection de M. Mannheim Père, puis sa vente, Hôtel Drouot, Paris, Me Charles Pillet, 9-10-11 décembre 1867, lot 80.

Maybe purchased by Louis XVI between 1775 and 1788;
Former collection of M. Mannheim Père, then its sale, Hôtel Drouot, Paris, Me Charles Pillet, 9-10-11 December 1867, lot 80.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES: C. Baulez, 'Versailles, vers un retour des Sèvres', La revue du Louvre, décembre 1991, pp.62-66.
J. Whitehead, Sèvres at the Time of Louis XVI, A Meteoric Rise, Turin 2020, p. 78.

NoteLa forme "vase chinois" ou "à pied de globe" est mentionnée pour la première fois à la manufacture de Sèvres en 1769. Elle a peut-être été conçue par Jean-Claude Duplessis père, si l'on en croit un dessin conservé dans les archives de Sèvres qui porte son nom, reproduit par R. Savill dans The Wallace Collection of Sèvres Porcelain, Vol. I, Londres 1988, p. 359. Le vase a été produit sous trois formes différentes, notre vase diffère un peu par son ajout d’une base carrée, et sa forme est décrite par Savill comme « forme C ». Des exemples de notre vase sont connus en première et deuxième grandeur. 

Une commande difficilement identifiable

Entre 1775 et 1788, le roi Louis XVI a acheté dix-sept vases décrits dans les registres de vente comme des "vases chinois". Les registres de vente, conservés aux archives de Sèvres, fournissent peu de détails descriptifs permettant de rattacher avec certitude le présent vase à une entrée spécifique, bien qu'un vase de cette taille et d'une dorure aussi élaborée ait dû être un objet coûteux. Un achat du roi en 1786 et un autre en 1788 pourraient correspondre au présent vase. Le 4 mai 1786, le roi achète un vase chinois pour sa tante Madame Louise au prix élevé de 1.200 livres, et le 16 décembre 1788, il achète un vase "chinois", "fond agathe", pour 900 livres. Ce dernier achat est le seul vase chinois avec la mention d’une couleur de fond qui pourrait correspondre à la couleur de notre vase. Onze ans plus tôt, en 1775, Louis XVI avait acheté un vase chinois "gris d'agathe" pour 600 livres, ainsi que deux vases "des costes" pour 364 livres chacun. La liste des vases dans les registres de vente concernant les vases chinois est répertoriée par Ros Savill, op. cit. p. 364.

D'autres vases de cette forme sont connus, notamment un vase à fond bleu doré avec des nymphes, de la première grandeur, conservé dans les collections royales anglaises.i Une paire à fond blanc peinte avec des chinoiseries par Jean-Jacques Dieu, de la deuxième grandeur, se trouvait dans la collection de M. Edouard Chappey, Paris, vendue lors de sa vente, Galerie Georges Petit, Paris, du 27 au 31 mai 1907, lot 645. Elle faisait probablement partie de la garniture de cinq vases par Dieu en janvier 1777, peut-être vendue à Louis XVI en 1778, pour 4.800 livres (Savill, op. cit., p. 360). Une garniture de trois vases à fond blanc peints de scènes militaires, un de la deuxième grandeur et deux de la troisième, se trouvent au Musée national de la Céramique à Sèvres.ii

Le décor de notre vase peut être comparé à un groupe relativement restreint de vases et de services en porcelaine de Sèvres de la fin des années 1780 et du début des années 1790, décorés en dorure et en platine, la plupart du temps sur un fond bleu-noir uni ‘laqué’. Le décor inspiré des gravures de Jean-Baptiste Pillement (1728-1808) a été certainement réalisé par l’un des meilleurs doreurs de la manufacture, tels qu'Etienne-Gabriel Girard;iii Jean-Jacques Dieu;iv Louis-Antoine Le Grand;v ou Louis-François L'Écot.vi

Nous remercions Monsieur Guillaume Séret pour ses recherches sur la provenance de notre vase.

The ‘vase chinois’ or ‘à pied de globe’ is first recorded at the Sèvres factory in 1769. It was possibly designed by Jean-Claude Duplessis père, based on the survival in the Sèvres archives of a drawing which bears his name, reproduced by Ros Savill, The Wallace Collection of Sèvres Porcelain, Vol. I, p. 359. The vase was produced in three varying forms with the present vase differing from the others by the addition of a square foot support, categorized by Savill as ‘shape C’. Examples of the present vase form are known in the first, second and third sizes.

Between 1775 and 1788 King Louis XVI purchased seventeen vases described in the sale records as ‘vase chinois’. The sale records, retained in the Sèvres archives, provide few descriptive details to firmly match the present vase with certainty to a specific entry, though a vase of this scale and elaborate gilding would have been costly item. A purchase by King Louis XVI in 1786 and another in 1788 could possibly correspond to the present vase. On 4 May 1786, the king purchases a vase chinois for his aunt Madame Louise for the large price of 1,200 livres, and on 16 December 1788 he purchases a vase ‘chinois’, ‘fond agathe’, for 900 livres. This latter purchase is the only entry for a vase chinois which refers to a ground-colour of the type seen on the present vase. Eleven years earlier in 1775 he purchased a vase ‘chinois’ ‘gris d’agathe’ [blue tinted paste] for 600 livres, along with two vases ‘descostes’ for 364 livres each. The list of sale record entries referring to vases chinois is transcribed by Ros Savill, op. cit., p. 364.

Other surviving examples of vases of this shape include, a single blue-ground vase gilded with nymphs, of the first size, which was in the Royal Collection.i A white-ground pair painted with chinoiseries by Dieu, of the second size, was in the collection Mr. Edouard Chappey, Paris, sold in his sale, Galeries Georges Petit, Paris, May 27–31, 1907, lot 645. The two were probably from the garniture of five painted by Dieu in January 1777, possibly sold to Louis XVI in 1778, for 4,800 livres (Savill, op. cit., p. 360). A garniture of three white-ground vases painted with military scenes, one of the second size and two of the third, is in the Musée National de Céramique, Sèvres.ii

The decoration seen on the present vase is perhaps most comparable to a relatively small group of Sèvres porcelain vases and services wares of the late 1780s and early 1790s, decorated in gilding and platinum mostly on a solid blue-black ‘lacquer’-ground. The decoration inspired by the engravings by Jean Baptiste Pillement (1728-1808) was accomplished by some of the factory’s finest gilders, such as Etienne-Gabriel Girard;iii Jean-Jacques Dieu;iv Louis-Antoine Le Grand;v and Louis-François L'Écot.vi

We would like to thank M. Guillaume Séret for his help on the provenance of our vase. 

[i] G. Laking, The Sèvres Porcelain of Buckingham Palace and Windsor Castle, Londres, 1907, p. 184, no. 339.
[ii] Inv. nos. 24801-3.
[iii] paire de vases pot-pourri à fond bleu-noir, vases à monter, dans les collections royales anglaises, illustrée in G. de Bellaigue, French Porcelain in the Collection of Her Majesty the Queen, London 1998, Vol. II, no. 117.
[iv] assiette à fond bleu-noir, Metropolitan Museum of Art, New York 62.165.1.
[v] théière couverte a fond ecaille Metropolitan Museum of Art, New York, acc. no. 54.147.16a, b.
[vi] a blue-black-ground pair of vases, vases chinois, Metropolitan Museum of Art, New York, acc. nos. 1971.206.24.

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Lot 44. A pair of Louis XVI gilt-bronze three-light cupid wall-lights, circa 1780 | Paire d'appliques "cupidon" en bronze doré d'époque Louis XVI, vers 1780. Haut. 63 cm, larg. 42 cm. Lot Sold 444,500 EUR (Estimate 120,000 - 180,000 EUR). © 2023 Sotheby's.

à trois bras de lumières en enroulement, issu d’un fût orné d’un cupidon et sommé d’un trophée de l’amour, la partie basse avec un cupidon, percé pour l’électricité.

the stem decorated with a cupid and topped by a trophy of the love, the base with a cupid, pierced for electricity.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES: J.B. Watson, The Wrightsman collection catalogue, New York, 1966, vol. II, p. 421.

NoteCe modèle d’appliques aux cupidons connaît plusieurs variantes. Si les figures d’angelot, l’un préparant sa flèche, l’autre prêt à la décocher sont reprises sur tous les modèles, il existe plusieurs variations dans la composition des bras de lumière et l’ornement supérieur :

-une suite de quatre appliques provenant de la collection de Mr et Mrs Charles Wrightsman fut vendue par Christie’s à New York le 26 octobre 1994, lot 133 (bras en S, le haut surmonté d’une urne)
-une paire vendue par Christie’s à Londres le 15 juin 1995, lot 8 (bras en S, le haut avec un carquois et branche feuillagée)
-une paire provenant de la collection de Mr W. B. vendue à Paris, le 29 novembre 1935, lot 105 (bras en enroulement dédoublé et vase à têtes de satyre dans le haut) probablement celle de la galerie Jacques Perrin, Paris, illustrée dans La Folie d’Artois, 1988, p. 212.

Cette dernière paire possède les mêmes bras sophistiqués qui sont une déclinaison plus aboutie que sur les paires précitées et pose une base d’attribution à un bronzier.

S’il est un tableau emblématique pour les amateurs du XVIIIe siècle c’est très probablement le portrait de Pierre-Victor, baron de Besenval dans son salon, peint par Danloux en 1791 aujourd’hui conservé à la National Gallery à Londres. Le détail avec lequel le peintre a reproduit le décor témoigne de sa volonté de rendre cet univers indissociable de la personnalité du collectionneur. Les céladons à monture de bronze doré sont identifiés, tous les objets et tableaux sont détaillés et l’œil se pose sur un chenet ou le bas d’une applique accrochée à côté du miroir. Ces deux objets sont à rapprocher d’un modèle d’applique puisque l’on reconnait le même fût terminé par une graine et flanqué de deux têtes de bélier se terminant en feuille d’acanthe (voir vente à Paris, étude Couturier-Nicolaÿ le 31 mars 1994, lot 61 et la paire, appartenant aux collections royales suédoises illustrée dans J. Böttiger, Konstamlingarna a de Svenska Kungliga Slotten », 1900, vol. II, p. 5, pl. 127). Sur le chenet, le vase orné de têtes de faune est identique à celui surmontant le fût des appliques.

Jean Victor de Besenval, le père de Pierre Victor avait fait réaliser le portrait en buste de son frère Jean Victor Pierre Joseph et le sien, en commandant en chef des Gardes Suisses respectivement en 1735 et en 1737 par le célèbre bronzier Jacques Caffieri (aujourd’hui conservés dans une collection privée américaine). La signature de Caffieri sur les bustes met en exergue la collaboration qui s’était instauré entre les barons de Besenval et la dynastie des bronziers. Il semble établi que Jacques Caffieri le père et son fils Philippe avaient collaboré sur certaines réalisations. Le père, dont le style s’était épanoui sous Louis XV est considéré comme l’un des plus grands bronziers du mouvement rocaille alors que son fils Philippe s’est illustré à travers un style néoclassique affirmé. Ces appliques, chefs-d’œuvre qui empruntent au répertoire connu de Philippe Caffieri, peuvent être attribuées au bronzier.

A ce titre, il convient de rapprocher les appliques avec le dessin des bras annoté et signé de Philippe Caffieri Invente et executé par P. Caffiéri Sculpteur et Ziseleur Du Roy A Paris 1768 et livrés pour l’ameublement du palais Lazienski à Varsovie ainsi qu’à la suite de quatre appliques livrées par Simon-Philippe Poirier pour le comte de Coventry à Croome court en 1763. On retrouve certains éléments caractéristiques comme la graine terminant le fût, une bobèche de forme balustre à cannelures rudentée mais surtout un style unique et puissant.

La paire d’appliques que nous présentons peut-être rapprochée de la suite de six appliques mentionnée dans le Salon Blanc de l’hôtel particulier du duc de Brissac où se trouvaient « trois paires de de bras à enfants et carquois prisée 240 livres ».

This model of wall-lights with arching cherubs has several variants. If the figures of the cherubs, one preparing his arrow, the other ready to shoot, are repeated on all the models, there are several variations in the composition of the branches and the upper ornament:

- a suite of four wall-lights from the collection of Mr and Mrs Charles Wrightsman was sold by Christie's in New York on October 26, 1994, lot 133 (S-shaped arms, the top surmounted by an urn)
- a pair sold by Christie's in London on June 15, 1995, lot 8 (S-arm, the top with a quiver and a leafy branch)
-a pair from the collection of Mr. W. B. sold in Paris, November 29, 1935, lot 105 (branches in a doubled scroll and vase with satyr heads on the top) probably the one from the Jacques Perrin gallery, Paris, illustrated in La Folie d'Artois, 1988, p. 212.

This last pair has the same sophisticated branches, which are a more accomplished variation than on the above-mentioned pairs, and provides a basis for attribution to a bronzier.

If there is an emblematic painting for the amateurs of the 18th century it is most probably the portrait of Pierre-Victor, baron de Besenval in his salon, painted by Danloux in 1791 and now in the National Gallery in London. The detail with which the painter has reproduced the décor testifies to his desire to make this world inseparable from the personality of the collector. The celadons with gilt-bronze mounts are identified, all the objects and paintings are detailed and the eye is drawn to an ewer or the bottom of a wall-light hanging next to the mirror. These two objects are close to a wall-light model since one recognizes the same stem topped with a seed and flanked by two ram heads ending in acanthus leaf (see sale in Paris, Couturier-Nicolaÿ, March 31, 1994, lot 61 and the pair, belonging to the Swedish royal collections illustrated in J. Böttiger, Konstamlingarna a de Svenska Kungliga Slotten , 1900, vol. II, p. 5, pl. 127). On the fire dog, the vase decorated with heads of fauna is identical to the one on the stem of the wall-light.

Jean Victor de Besenval, Pierre Victor's father, had a bust portrait of his brother Jean Victor Pierre Joseph and himself, as commander-in-chief of the Swiss Guards, made in 1735 and 1737 respectively, by the famous bronzier Jacques Caffieri (now in a private American collection). The signature of Caffieri on the busts highlights the collaboration that had been established between the barons of Besenval and the dynasty of the bronziers. It seems established that Jacques Caffieri the father and his son Philippe had collaborated on certain achievements. The father, whose style had blossomed under Louis XV, is considered one of the greatest bronze makers of the Rocaille movement, while his son Philippe distinguished himself through an affirmed neoclassical style. These sconces, masterpieces that borrow from Philippe Caffieri's known repertoire, can be attributed to the bronze worker.

As such, it is appropriate to compare the wall-lights with the drawing of the arms annotated and signed Philippe Caffieri Invente et executé par P. Caffiéri Sculpteur et Ziseleur Du Roy A Paris 1768 and delivered for the furnishing of Lazienski palace at Warsaw as well as the suite of four wall-lights delivered by Simon-Philippe Poirier for the Earl of Coventry at Croome court in 1763. We find certain characteristic elements such as the seed ending the stem, a baluster shape with flutes but above all a unique and powerful style.

The pair of wall-lights that we present can be compared to the suite of six wall-lights mentioned in the Salon Blanc of the Duc de Brissac's house where there were "trois paires de de bras à enfants et carquois prisée 240 livres".

 

Collections at Sotheby’s Paris

Taking place on 22 June, Une Collection à 360° will offer some 130 works from a distinguished European private collection – the culmination of decades of careful curation and astute acquisitions. The offering will bring together fine and decorative arts, design, furniture and more, in a sophisticated exploration of the art of collecting.

Among the highlights is an exquisite group of four Rembrandt Bugatti bronzes; avant-garde contemporary art with works by Damien Hirst, Takashi Murakami, Andy Warhol, Olafur Eliasson and Victor Vasarely; a dive into the Surrealist world of Felix Labisse; a wide-ranging selection of furniture and clocks from the Louis XIV, XV, and XVI periods; as well as Art Deco pieces by sought-after designers including Jean Dunand and Emile Jacques Ruhlmann. The collection will be exhibited from 16 – 21 June.

The exhibition will be on view at the same time as the exceptional collection of pioneering African art expert and dealer Hélène Leloup – one of the most important offerings of African art to come to auction, led by a remarkable Fang Head from Gabon, alongside modern and contemporary artworks by Francis Bacon and Louise Bourgeois. Collection Hélène Leloup, Le Journal d'une Pionnière, Vol. I will take place in Paris on 21 June, followed by Volume II in New York in 2024.

Earlier in the month, alongside the annual Art Contemporain Evening Auction on 5 June, Sotheby’s will offer the Collection Michel Lequesne. Michel Lequesne began collecting in the 1950s and amassed the best examples of post-war abstraction and tribal art, acquiring pieces directly through historic galleries such as the Galerie Daniel Cordier and the Galerie Pierre and from renowned African art dealers. His collection illustrates the perfect dialogue between post-war painting and the African and Oceanic aesthetic.

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