Robert Indiana (né en 1928), Indian Love (Prem), 2007, pierre reconstituée et peinture acrylique, signée et N° 1/25, 29,7, x  29,7 x 14,6 cm. Estimation : 50 000/60 000 €.

L’amour se dit dans toutes les langues. Tel est le message de Robert Indiana alias Robert Clark. Cette figure emblématique du pop art américain choisit pour s’exprimer non pas des images comme ses acolytes, mais un langage de chiffres et de lettres. En plein coeur de la guerre du Vietnam, en 1966, il crée une oeuvre devenue emblématique : Love. Réalisée en deux ou en trois dimensions, elle sera le porte-drapeau du mouvement pacifiste. Indiana déclinera cette série dans d’autres langues, ici en indien, Prem (voir photo). Bien que ses oeuvres soient également appréciées pour leur caractère décoratif, elles s’inscrivent dans un engagement politique mettant à mal le "rêve américain". Indiana est assurément la vedette de cette vente lyonnaise d’art moderne et contemporain organisée le lundi à 18 h. Le décor aura été tout autre la veille, avec une paire de colonnes, réductions des deux monuments érigées à Rome à la gloire des empereurs Trajan et Antonin le Pieux. La première fut dressée en 113 après J.-C. sur le Forum romain. Haute de 43 m, elle met en scène sur quelque 200 mètres de bas-relief les épisodes de la guerre contre la Dacie. À sa base étaient placées les cendres de l’empereur. Cette colonne, comme celle de l’empereur Antonin du Champ-de-Mars, demeure un emblème de l’Empire romain. Napoléon s’en est inspiré pour la réalisation de la colonne Vendôme. Plusieurs réductions connues garnissent aujourd’hui des collections célèbres, dont celle du palais Pitti, à Florence, ou la résidence de Munich. Ces deux modèles ont certainement été achetés à Rome par un amateur d’art lors de son Grand Tour, voyage accompli depuis le XVII^e par les jeunes gens de la haute société pour parfaire leur éducation. Pour les acquérir à votre tour, comptez 80 000/90 000 €.

Lyon, dimanche 6 et lundi 7 avril. Anaf Arts Auction SVV.