KOHN Marc-Arthur SVV. Tableaux Anciens Haute Époque - Renaissance Objets d’Art et Mobilier. Mercredi 11 mai, salle 5 - Drouot-Richelieu.
Sainte Bibiane, par Antonio Montauti (mort à Florence en 1743), Italie, XVIIIe siècle
Lot 43. Sainte Bibiane, par Antonio Montauti (mort à Florence en 1743), Italie, XVIIIe siècle. Estimation : 35 000 €. Photo Kohn Marc-Arthur SVV.
Bronze - H. 47,5 cm, L. 19 cm, P. 14 cm - Petits manques à la main droite.
Notre oeuvre est reproduite dans : Sandro Bellesi et Maria Visona, Scultura, architectura decorazione e commitenza a fi renza al tempo degli ultimi Medici, éd. Polistampa, Florence, 2008, p. 80, Fig. 13, 14, 15.
La sainte est représentée debout légèrement accoudée à une colonne, le pied droit posé sur sa base. Elle est vêtue d’un ample drapé à plis profonds et maniéristes qui souligne les mouvements de son corps. Sa tête légèrement tournée vers le ciel, sa main levée, son visage d’une grande retenue sont autant de signes d’acceptation de son martyre.
Bibiane est issue d’une famille romaine aussi remarquable par ses vertus chrétiennes que par la noblesse de sa condition. Son père Flavien, préfet de Rome, s’opposant à Julien l’Apostat, fut jeté en prison. Sa femme Dafrose, et ses filles Bibiane et Démétrie, restèrent à Rome exposées aux coups du tyran. Ce dernier les fit enfermer dans leur propre maison pour les y faire mourir de faim; mais, ce supplice lui paraissant trop lent, il fit trancher la tête à la mère, confisqua tous les biens de la famille et continua son odieuse persécution contre les deux vierges chrétiennes. Bibiane fut attachée à une colonne, et les bourreaux, avec des fouets armés de pointes de fer, s’acharnèrent sur son corps innocent jusqu’au moment où elle s’affaissa mourante à leurs pieds. Antonio Montauti fut à Florence l’élève de Giuseppe Piamontini. Il se spécialisa tout d’abord dans la réalisation de médailles en bronze. En 1706, il s’inscrit à l’Accademia del Disegno, et en 1708 réalise une sculpture pour la villa médicéenne de Lapeggi (aujourd’hui disparue). En 1712, il participe au décor éphémère de l’église San Lorenzo de Florence à l’occasion de la canonisation de Pie V. Vers 1715, il commence deux médaillons de marbre pour l’église de San Firenze, représentant des scènes de la vie de Saint Philippe Néri, puis dans les années 1720, il conçoit des sculptures en marbre et en bronze pour Santa Maria Maddelena de’ Pazzi, le couvent de Cestello et le conservatoire des Moltave à la Quiete. En 1733, le cardinal Salviati le fait venir à Rome où il réalise pour la basilique de Saint-Pierre une statue de Saint Benoît. Il rentre à Florence en 1740 où il décède trois ans plus tard. Sur la base d’arguments stylistiques, Mara Visonà propose d’attribuer ce bronze à Antonio Montauti et de le dater de son séjour romain, entre 1733 et 1740, car il s’agit d’une réduction, avec quelques variations, de la statue de Sainte Bibiane (H. 191 cm) réalisée par Gian Lorenzo Bernini (Naples, 1598-Rome, 1680). Le maniérisme employé dans cette représentation se retrouve sur les autres oeuvres de Montauti, comme on peut le voir avec sa Diane Chasseresse aujourd’hui conservée dans la collection de Monsieur Peter Marino.