Alaia au Palais Galliéra et au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris
Alaïa, robe bustier, couture P/E 2003. Bustier de cuir moulé et jupe en taffetas. Archives personnelles de Monsieur Alaïa © Patrick Demarchelier
PARIS - Le Palais Galliera célèbre Azzedine Alaïa en lui consacrant son exposition d’ouverture. Cette première rétrospective parisienne est présentée dans les galeries rénovées du palais, ainsi que dans la salle Matisse du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris. Une sélection de soixante-dix modèles iconiques retrace le parcours créatif unique d’Azzedine Alaïa.
Son apprentissage est intimement lié aux clientes qu’il a su séduire par des vêtements sur mesure, des personnalités légendaires comme Louise de Vilmorin, Arletty ou encore Greta Garbo. Encouragé par son ami Thierry Mugler, il présente en 1979 sa première collection griffée, et déjà il rend le cuir plus fragile, plus sensuel aussi. Le jersey et le stretch, dont il drape les corps, rappellent l’École des Beaux-Arts de Tunis où il étudia la sculpture : « Quand je travaille le vêtement, il faut que ça tourne autour du corps, de profil et de dos ». Les zips tracent leur chemin autour des robes, les œillets percent les manteaux, les piqûres soulignent le galbe des tailleurs… Alaïa a modelé un corps nouveau tel un sculpteur dont les mains façonnent la mousseline ou le cuir.
Il est l’un des rares à maîtriser toutes les étapes de la réalisation d’un vêtement : tracer un patron, dessiner à même la toile les formes et les volumes qu’il a en tête, couper, coudre et dompter les tissus. En inventant de nouvelles morphologies par le simple jeu de coutures complexes, Alaïa est devenu le couturier d’une œuvre qui traverse le temps. Son influence sur la mode contemporaine est fondamentale. Azzedine Alaïa, infatigable travailleur, artisan sublime de lui-même, poursuit son chemin en préférant « les vêtements qui durent » à ceux qui s’éteignent avec les saisons. Cet insatiable amoureux des femmes confie : « Je fais des vêtements, elles font la mode… ». Les mannequins et amies qu’il a révélées - comme Naomi Campbell, Stephanie Seymour, Linda Spierings, Linda Evangelista, Veronica Webb ou Yasmin Le Bon - sont aussi ses plus fidèles admiratrices.
En 1985, il reçoit deux Oscars de la Mode à Paris. La même année, il défile au Palladium de New York avec Jean-Paul Goude à la direction artistique, enfin, il est célébré au CAPC de Bordeaux avec les sculptures de Dan Flavin. En 1996, à Florence, une monographie lui est consacrée au Palazzo Corsini, suivie d’une exposition avec les peintures de Julian Schnabel à la Biennale de la Mode. En 1998, une rétrospective lui est dédiée au Groninger Museum, où ses modèles côtoient les œuvres de Pablo Picasso, Jean-Michel Basquiat, Anselm Kiefer, Christophe von Weyhe… En 2000, au Guggenheim Soho, il est exposé avec les toiles d’Andy Warhol.
Au Palais Galliera - qui fut le lieu même de la première exposition Warhol à Paris - les robes d’exception d’Alaïa sont exposées dans une scénographie confiée au designer Martin Szekely. Dans la Salle Matisse du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, elles poursuivent ce dialogue avec l’art si cher au couturier.
Alaïa, Robe bustier bordée de coquillages, Printemps-Été 1990. Ficelle et élasthanne. Archives personnelles de Monsieur Alaïa © Illustration Aurore de la Morinerie - 2013
Alaïa, Robe brodée de fils de bâti, Automne-Hiver 2007-2008. Crêpe de laine brodé. Archives personnelles de Monsieur Alaïa © Illustration Aurore de la Morinerie - 2013
Alaïa, Robe longue dite « Houppette », Printemps-Été 1994. Maille stretch, bandes de « houppette » (viscose duveteuse). Archives personnelles de Monsieur Alaïa © Illustration Aurore de la Morinerie - 2013
Alaïa, Robe courte à motif panthère en anamorphose – Automne-Hiver 2010. Maille jacquard de laine et élasthanne. Archives personnelles de Monsieur Alaïa © Illustration Aurore de la Morinerie - 2013
Alaïa, robe longue, P/E 1990. Bandelettes en rayonne stretch. Archives personnelles de Monsieur Alaïa © Ilvio Gallo, 1996
Alaïa, robe longue, vers 1996. Archives personnelles de Monsieur Alaïa © Ilvio Gallo, 1996
Alaïa, robe drapée, P/E 1991. Jersey de soie blanc. Archives personnelles de Monsieur Alaïa © Ilvio Gallo, 1996
Alaïa, robe courte, A/H 1981. Jersey de laine noire, zip métallique argent enroulé autour de la robe, encolure bateau et manches à pointes. Archives personnelles de Monsieur Alaïa © Ilvio Gallo, 1996
Alaïa, ensemble chemise et jupe courtes, P/E 2010. Résille de cuir et métal. Archives personnelles de Monsieur Alaïa © Peter Lindbergh pour Alaïa, 2013
Alaïa, robe P/E 2010. Python et mousseline noire. Archives personnelles de Monsieur Alaïa © Peter Lindbergh pour Alaïa, 2013
Alaïa, robe longue, A/H 2012. Archives personnelles de Monsieur Alaïa © Peter Lindbergh pour Alaïa, 2013
Alaïa, robe longue, couture P/E 2003. Jersey de laine, zip métallique argent enroulé autour de la robe. Archives personnelles de Monsieur Alaïa © Peter Lindbergh pour Alaïa, 2013
Alaïa, veste, couture P/E 2003. Drap de laine noir, application de crocodile. Archives personnelles de Monsieur Alaïa © Paolo Roversi, 2013
Alaïa, robe longue dite «Houppette», P/E 1994. Maille stretch, bandes de viscose duveteuse. Archives personnelles de Monsieur Alaïa © Paolo Roversi, 2013
Photos prises par moi au vernissage Presse.
Azzedine Alaia exhibition at Groninger Museum in Groningen, Netherlands (source: http://www.groningermuseum.nl & http://radarx.com.br)
Azzedine Alaïa, Summer-fall 2003, Photo: Robert Kot, ©Azzedine Alaïa
Azzedine Alaïa, Winter 2010, Photo: Robert Kot, ©Azzedine Alaïa
Azzedine Alaïa, couture winter 2011, Photo: Robert Kot, ©Azzedine Alaïa
Azzedine Alaïa, Winter 2010, Photo: Robert Kot, ©Azzedine Alaïa
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Création Azzedine Alaïa exposée au NRW-Forum à Düsseldorf. Photo AFP/Getty