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6 août 2024

Exposition Chefs-d’œuvre de la Galerie Borghèse pour la réouverture du musée Jacquemart-André

Exposition Chefs-d’œuvre de la Galerie Borghèse pour la réouverture du musée Jacquemart-André
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PARIS - Pour son exposition de réouverture après plus d’un an de travaux, le Musée Jacquemart-André présentera une quarantaine de chefs-d’œuvre de la célèbre Galerie Borghèse à Rome. Ce partenariat exceptionnel entre les deux institutions offrira au public une occasion unique d’admirer à Paris un ensemble d’œuvres majeures d’artistes célèbres de la Renaissance et de la période baroque rarement prêtées à l’étranger, du Caravage à Rubens, en passant par Botticelli, Raphaël, Titien, ou encore Véronèse, Antonello da Messina et Bernin.

 

La Villa Borghese Pinciana, qui abrite aujourd’hui la Galerie Borghèse, fut construite entre 1607 et 1616 sur ordre du puissant cardinal Scipion Borghèse (1577-1633), neveu du pape Paul V (1550-1621). S’inspirant des luxueuses villas romaines, Scipion souhaitait consacrer ce palais entouré de jardins à l’exposition de ses collections d’œuvres antiques et de peintures et sculptures modernes, évoquant un nouvel âge d’or. Doté d’un goût sûr, d’une insatiable curiosité et d’une extraordinaire capacité à déceler les chefs-d’œuvre parmi les productions de son temps, Scipion Borghèse complétait sa collection par tous les moyens, légaux ou non. Il s’est ainsi imposé comme l’un des premiers et des plus importants collectionneurs et mécènes de l’histoire de l’art moderne, faisant de la Villa Borghese un véritable musée avant la lettre. Selon ses dernières volontés, l’ensemble de ses collections et de ses propriétés fut transmis génération après génération sans être dispersé pendant près de deux cents ans, et les héritiers Borghèse poursuivirent l’enrichissement du patrimoine familial. Au début du XIXe siècle, plusieurs centaines de sculptures antiques furent néanmoins cédées à Napoléon Bonaparte par son beau-frère, le prince Camille Borghèse (1775-1832) ; leur absence a été progressivement comblée par de nouvelles acquisitions. La famille Borghèse finit par vendre la villa et son musée à l’État italien en 1902. La Galerie Borghèse demeure aujourd’hui un symbole de la prospérité économique, culturelle et artistique de Rome à l’époque moderne, et à ce titre une destination incontournable pour les visiteurs de la Ville éternelle.

 

Grâce au partenariat entre le Musée Jacquemart-André et la Galerie Borghèse – dans le contexte d’une campagne de travaux de rénovation du musée romain à l’automne 2024 – cette exposition présentera une sélection d’œuvres exceptionnelles issue de cet ensemble artistique unique au monde. Le public pourra notamment y (re)découvrir les productions de grands noms de l’art italien des XVIe et XVIIe siècle (Raphaël, Antonello da Messina, Parmesan, Lorenzo Lotto, Titien, Véronèse, Caravage, Bernin…) et de peintres nordiques ayant séjourné en Italie (Rubens, Gerrit von Honthorst…). L’exposition rendra aussi hommage à des peintres moins connus du grand public, tels qu’Annibal Carrache, Guido Reni, Le Cavalier d’Arpin et Jacopo Bassano. La présentation des œuvres dans l’exposition éclairera à la fois l’histoire de la collection et le sens des grandes thématiques explorées par les artistes. L’exposition sera accompagnée d’un catalogue, ouvrage de référence en langue française sur la collection de peintures modernes de la Galerie Borghèse.

 

Du 6 Septembre 2024 au 5 Janvier 2025

Caravage, Garçon à la corbeille de fruits, vers 1595, huile sur toile, 70 x 67 cm, Galleria Borghese, Rome. © Galleria Borghese / ph. Mauro Coen

 

Ce portrait d’un jeune homme tenant un panier rempli de fruits et de feuillages automnaux a été peint par Caravage peu après son arrivée à Rome, où il était employé comme peintre de fleurs et de fruits dans l’atelier du Cavalier d’Arpin. Le jeune peintre lombard fait déjà montre ici de l’étendue de son talent de peintre réaliste, jusqu’à figurer les imperfections des feuilles sèches et ternies de la nature morte. L’oeuvre est l’une des premières acquisitions du cardinal Scipion Borghèse en 1607, elle fait partie de la célèbre expropriation du Cavalier d’Arpin, qui la conservait plusieurs années après que Caravage ait quitté son atelier. Accusé d’agression et de détention d’armes, l’artiste fut forcé de céder sa collection de peintures au pape Paul V, qui en fit don à son neveu, le commanditaire présumé de cette saisie.

Raphaël, La Dame à la licorne, vers 1506, huile sur toile appliquée sur panneau, 67 x 56 cm, Galleria Borghese, Rome © Galleria Borghese / ph. Mauro Coen

 

Ce portrait d’une jeune fille habillée à la mode florentine du début du XVIe siècle paraît s’inspirer de La Joconde,peinte quelques années auparavant. Il s’agit très probablement d’un tableau commandé comme cadeau de mariage, ainsi que le suggèrent les références aux vertus conjugales, comme la licorne et la perle blanche, symboles de virginité. Lourdement repeint à la fin du XVIIe siècle pour être transformé en sainte Catherine d’Alexandrie, le tableau a bénéficié d’une restauration en 1935, permettant de retrouver le sujet original et confirmer l’attribution à Raphaël.

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Le Dominiquin, Sibylle, 1617, huile sur toile, 123 x 89 cm, Galleria Borghese, Rome © Galleria Borghese / ph. Mauro Coen

 

Scipion Borghèse fait l’acquisition de cette oeuvre directement auprès du peintre en 1617. La jeune femme représentée en demi-figure est une sibylle, reconnaissable à son turban. Les douze sibylles de la mythologie grecque sont des prêtresses d’Apollon ayant le don de divination. Si ce sujet était très courant au XVIIe siècle, l’insertion d’un instrument de musique et d’une partition est inhabituelle et semble faire référence au goût du cardinal pour la musique autant qu’à la proximité du Dominiquin, lui-même musicien amateur, avec le monde de la musique. D’autres détails – le laurier et la vigne – mêlent symboles sacrés et profanes. La popularité de cette toile au XVIIe siècle est attestée par de nombreuses copies et répliques. Peintre de l’école de Bologne, le Dominiquin était très apprécié par le cardinal qui n’hésita pas à le faire emprisonner pour le contraindre à travailler pour lui.

Bernin, Autoportrait à l’âge mûr, vers 1635-1640, huile sur toile, 53 x 43 cm, Galleria Borghese, Rome
© Galleria Borghese / ph. Mauro Coen

 

Bernin aurait réalisé plus de cent cinquante peintures entre les années 1620 et 1640, mais seule une douzaine nous est parvenue. L’Autoportrait à l’âge mûr est un remarquable témoignage de son activité de peintre, ainsi que de son intérêt pour la physionomie, que l’on retrouve dans ses portraits sculptés recherchés par les élites de toute l’Europe. L’artiste s’est concentré sur la représentation de son propre visage à l’expression sérieuse, au regard profond et de ses traits montrant des signes de vieillissement. L’arrière-plan – un mur uni – et ses vêtements sont rapidement esquissés de quelques coups de pinceau qui donnent à la peinture un aspect inachevé. L’oeuvre est entrée dans la collection de la Galerie Borghèse en 1911 grâce à la donation d’un mécène allemand, le baron Otto Messinger. Dans les années 1980, l’Autoportrait de Bernin acquiert une notoriété certaine grâce à son insertion sur les billets de cinquante mille lires italiennes.

Lorenzo Lotto, Vierge à l’Enfant avec saint Ignace d’Antioche et saint Onuphre, 1508, huile sur panneau, 53 x 67 cm, Galleria Borghese, Rome © Galleria Borghese / ph. Mauro Coen

 

Ce rare panneau signé et daté de l’artiste représente une « sainte conversation », la Vierge et l’Enfant entourés de saints, ici l’évêque martyr saint Ignace d’Antioche, au vêtement richement orné contrastant avec la nudité et l’apparence négligée de saint Onuphre, ermite légendaire du IVe siècle. La présence de ce dernier est liée aux idées réformistes circulant en Europe au début du XVIe siècle. Cette oeuvre est caractéristique du ton antihéroïque et humaniste de Lorenzo Lotto, par lequel son style se distingue de celui des autres peintres vénitiens de son époque. La palette de couleurs froides et brillantes, les contours durs s’inspirent de la peinture d’Albrecht Dürer, actif à Venise en 1506.

Titien, Vénus bandant les yeux de l’Amour, vers 1560-1565, huile sur toile, 116 x 184 cm, Galleria Borghese, Rome © Galleria Borghese / ph. Mauro Coen

 

Cette scène d’interprétation difficile date de la période de maturité de Titien, caractérisée par une palette de couleurs chaudes et veloutées produisant de vibrants effets lumineux. Ce riche usage de la couleur typique des maîtres vénitiens était fortement admiré à Rome à l’époque de Scipion Borghèse. Le cardinal-neveu fait l’acquisition de cette pièce maîtresse dans les premières années de la constitution de sa collection en 1608, probablement grâce à un don du cardinal Paolo Emilio Sfondrati. Le sujet est le plus souvent interprété comme Vénus bandant les yeux de son fils Cupidon, tandis que ses compagnes lui tendent son arc et son carquois, afin que l’Amour frappe aveuglément les hommes de ses flèches. D’autres spécialistes y voient aussi une représentation des Trois Grâces avec des amours, un thème s’inspirant de sources littéraires antiques.

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Pierre Paul Rubens, Suzanne et les vieillards, vers 1606-1607, huile sur toile, 94 x 67 cm, Galleria Borghese, Rome © Galleria Borghese / ph. Mauro Coen

Sandro Botticelli, Vierge à l’Enfant avec saint Jean Baptiste enfant et des anges, XVe siècle, tempera sur panneau, diam. 170 cm, Galleria Borghese, Rome © Galleria Borghese / ph. Mauro Coen

Véronèse, La Prédication de saint Jean Baptiste, vers 1562, huile sur toile, 205 x 169 cm, Galleria Borghese, Rome © Galleria Borghese / ph. Mauro Coen

Jacopo Bassano, La Cène, vers 1546, huile sur toile, 168 x 270 cm, Galleria Borghese, Rome
© Galleria Borghese / ph. Mauro Coen

Antonello da Messina, Portrait d’homme, vers 1476, tempera et huile sur panneau, 31 x 25,2 cm, Galleria Borghese, Rome © Galleria Borghese / ph. Mauro Coen

Titien, Christ flagellé, vers 1568, huile sur toile, 87 x 62,5 cm, Galleria Borghese, Rome © Galleria Borghese / ph. Mauro Coen

Annibal Carrache, Samson enchaîné, vers 1594, huile sur toile, 180 x 130 cm, Galleria Borghese, Rome © Galleria Borghese / ph. Mauro Coen

Léonard de Vinci (d’après) Léda, vers 1510-1520, tempera sur panneau, 115 x 86 cm, Galleria Borghese, Rome © Galleria Borghese / ph. Mauro Coen

Pierre Paul Rubens, Suzanne et les vieillards, vers 1606-160, huile sur toile, 94 x 67 cm, Galleria Borghese, Rome © Galleria Borghese / ph. Mauro Coen

Michele di Ridolfo del Ghirlandaio, Léda, vers 1565-1570, huile sur panneau, 78 x 51 cm, Galleria Borghese, Rome, © Galleria Borghese / ph. Mauro Coen

Bernin (d’après), Neptune, après 1622, bronze, hauteur 54 cm, Galleria Borghese, Rome © Galleria Borghese / ph. Luciano Romano

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