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Alain.R.Truong
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19 novembre 2008

Cabinet d’apparat par Pierre Gole en bois plaqué d’ébène et marqueterie, piétement à cariatides en bois doré. Époque Louis XIV,

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Cabinet d’apparat par Pierre Gole en bois plaqué d’ébène et marqueterie, piétement à cariatides en bois doré. Époque Louis XIV, vers 1670-1680. 185 x 133 x 60 cm. Estimation : 200 000/300 000 €.

La provenance de l’essentiel des 150 numéros de cette dispersion ? La collection d’un industriel français. Acquises au cours des vingt dernières années, en ventes publiques et auprès de grands antiquaires et galeristes de la rive droite parisienne, ces œuvres prennent aujourd’hui le chemin des enchères. Outre quelques beaux exemples de la peinture flamande, on trouve là plusieurs tableaux de maîtres français, particulièrement attendus. Une paire de Trompe-l’œil aux bouvreuils, due à Jean-Baptiste Oudry en 1727, est par exemple à rapprocher de deux natures mortes conservées aux musées d’Agen et de Marseille et réalisées par l’artiste à sa sortie de l’atelier de Nicolas de Largillierre, quinze ans plus tôt. Nos deux volatiles proposés dans quelques jours frappent tant par la sobriété de la composition que par la qualité de la touche ou la subtilité des bruns et des gris (80 000/120 000 €). Mais nombreux sont aussi les objets d’art affichant la provenance de notre amateur français : une paire d’appliques en bronze doré et ciselé de thermes féminins, une paire de candélabres "aux enfants chasseurs" de la fin du XVIIIe siècle, commandés par le tsar Paul Ier, et une paire de flambeaux des années 1730-1740, en bronze doré et ciselé, à décor rocaille de feuilles d’acanthe et d’agrafes. Somme à prévoir à chaque fois ? 80 000/100 000 €. Il faut dire que l’on doit le dessin des flambeaux à nul autre que Juste-Aurèle Meissonnier (1695-1750), le grand propagateur du style Louis XV, champion de la rocaille, de la ligne courbe et des chimères tortueuses à la carrière fulgurante, devenu à trente ans architecte et dessinateur de la Chambre et du Cabinet du roi. De même provenance encore, deux meubles devraient se voir récompensés d’enchères à six chiffres. Il s’agit d’un étonnant cabinet d’apparat d’époque Louis XIV, réalisé vers 1670-1680 en bois plaqué d’ébène, enrichi d’une marqueterie polychrome et reposant sur un piètement en bois doré sculpté de cariatides (voir photo), et d’un imposant secrétaire en pente à double galbe et marqueté toutes faces, d‘époque Louis XV, à la marque de Pierre IV Migeon. La marqueterie de feuilles d’acanthe et de rinceaux, d’où s’échappent des bouquets de fleurs en placage de buis, houx, sycomore, amarante et satiné, est caractéristique du travail de Pierre Gole (1620-vers 1690), ébéniste originaire de Bergen, près d’Amsterdam, venu à Paris en 1643. Plus qu’une famille, les Migeon forment une dynastie d’ébénistes renommés, qui compte parmi ses commanditaires des parlementaires, des banquiers, la haute noblesse, la Pompadour et les enfants de France... Excusez du peu ! Notre meuble avait quant à lui pour écrin la bibliothèque de l’hôtel particulier du quai Malaquais de Pierre-François Doublet (1705-1761), marquis de Bandeville, issu d’une ancienne famille de la magistrature parisienne. Il est assorti d’une estimation de 300 000 à 400 000 €. Selon Charles-Maurice de Talleyrand : "Qui n’a pas connu l’Ancien Régime ne saura jamais ce qu’était la douceur de vivre." Un sentiment probablement partagé par notre collectionneur.

Vendredi 21 novembre, salle 1 - Drouot-Richelieu. Néret-Minet - Tessier SVV. Mmes Collignon, Badillet, MM. Millet, Guillais, Turquin, Vandermeersch, Ottavi, Doux, L’Herrou, Kassapian, Auguier, Fabre, Lacroix.

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