Un ensemble d’une vingtaine de pièces provenant de l’ancienne collection de Boniface de Castellane est proposé, dont notamment quatre appliques d’époque Transition. En bronze doré et probablement exécutées par Jean-Louis Prieur, elles sont estimées entre 30.000 et 50.000 euros.
Boniface de Castellane, figure dominante de la Belle Époque, appartient à l’une des familles les plus anciennes de France, arrière-petit-fils du maréchal de Castellane et de la duchesse de Dino, arrière-petit-neveu de Talleyrand. Dandy célèbre menant en parallèle une carrière politique, il épouse en 1895 Anna Gould –fille d’un milliardaire américain–, lui apportant ainsi une dot considérable. Le 20 avril 1896 est posée la première pierre de ce qui sera l’une des dernières grandes demeures du XIXe siècle : le Palais Rose. L’inauguration de la demeure intervient en 1902, on y donne les plus belles réceptions de Paris du début du siècle. Pendant sept ans, le Palais Rose est le théâtre d’un incessant défilé de personnalités. Prenant exemple sur Louis XIV, Boniface conçoit la fête comme une mise en scène de la notoriété sociale. Le rêve est cependant de courte durée. Le 20 janvier 1906, son épouse demande la séparation de corps –les dépenses colossales de Boniface étant l’une des raisons de ce divorce. Tel un seigneur déchu, Boni se voit dans l’obligation de travailler pour vivre. Il devient courtier en objets d’art et déménage pour un appartement en face du Palais Bourbon. Engagé volontaire en 1914, il meurt le 20 octobre 1932 des suites d’une maladie.
Palais incontournable de Venise, le palais Labia appartient jusqu’au début du XIXe siècle à la richissime famille éponyme d’origine catalane, fournisseur des armées. Les Labia obtiennent de la Sérénissime et à titre exceptionnel – car étrangers – le patriarcat vénitien en 1646 en échange de leur aide apportée dans la guerre de Candie puis en 1685 l’autorisation de bâtir le palais situé au croisement du Grand Canal et du Canal de Cannaregio et près du Campo San Geremia sous la direction de l’architecte Andrea Cominelli.
Situé sur un axe très fréquenté, important en dimensions et incontournable en terme de décor, le palais Labia est synonyme de grands noms notamment de l’architecte Giorgio Massari pour la salle de bal et bien entendu des peintres Giovanni Battista Tiepolo et Girolamo Mengozzi Colonna pour les fresques traitant de l’histoire de Marc-Antoine et de Cléopâtre - figurée probablement sous les traits de Maria Labia, réputée pour être l’une des douze plus belles femmes vénitiennes - ou encore les plafonds du premier et les décors en trompe-l’œil du second. La somme faramineuse de 1.171.000 ducats déboursée pour le palais et ses décors magnifiques se comprend alors aisément.
Les bouleversements géopolitiques dus à Bonaparte précipitent Venise entre les mains de l’Autriche ; le palais Labia est alors vendu au prince viennois Lobkowitz puis est laissé à l’abandon avant d’être racheté par un certain Labbia- sans aucun lien avec la famille historique - et débute des travaux de restauration avant de mourir ; sa veuve cède alors le palais en 1948 à un autre grand nom de l’histoire du goût : Carlos de Beistegui.
Attiré par le faste des décors et la situation, le palais est alors l’endroit idéal pour les mondanités pressenti par Beistegui avec la plus belle salle de bal existante en Europe et une cinquantaine de chambres et salons. Trois ans de travaux sont nécessaires afin d’adapter la demeure aux exigences du confort moderne, de terminer les restaurations débutées par le précédent propriétaire, de décorer de velours de Gênes, de soieries, de tapisseries des Gobelins, de tapis de la Savonnerie, … et de meubler. Le Grand Salon dans lequel était accroché l’un des présents miroirs, se trouve en fait dans la demeure voisine du palais, rachetée en même temps par Beistegui. Des travaux considérables sont engagés pour transformer deux étages en un seul niveau afin d’y aménager ce spectaculaire Grand Salon. Deux siècles après l’âge d’or de Venise, Carlos de Beistegui a su redonner à un palais un ameublement digne du temps des doges.
Ainsi tout est enfin prêt pour le fameux « bal du siècle » donné par Carlos de Beistegui le 3 septembre 1951. Y sont réunis environ 1.500 invités masqués. Parmi eux citons l'Aga Khan, Jacqueline de Ribes, Orson Welles, Paul-Louis Weiller, Cecil Beaton, le baron de Redé, Arturo Lopez-Willshaw, la duchesse du Devonshire ou encore Hélène Rochas. Les costumes sont pour la plupart dessinés par Christian Dior, Nina Ricci, Pierre Cardin et Salvador Dali. Robert Doisneau mais également Fabrizio Clerici, Leonor Fini et Alexandre Serebriakoff immortalisent l’évènement.
Pour des raisons de santé, Beistegui se sépare du palais Labia pour ne vivre exclusivement qu’à Groussay à partir du début des années 1960. En 1964, Paul Morand, l’écrivain, diplomate et académicien, écrit en évoquant la dispersion aux enchères des 700 objets garnissant le palais Labia : « Sous le marteau d'ivoire de Maurice Rheims, toute une vie d'amateur s'évaporait : les objets n'ont pas de maître. Au-dessus, la cohue des déesses peintes à fresque pour toujours, désormais maîtresses d'un Labia désert, au rire éternel. Sous les voûtes nues, en marbre d'Istrie, se répercutait : plus personne... Funérailles d'une vie, non pas de grand collectionneur, mais de grand amateur ». C’est par ailleurs avec plus de familiarité que Maître Rheims, inhabituellement irrévérencieux, évoque cette aventure et cette admirable collection : « Et de la bouche de ce Mexicain qui, sa vie durant, rêva d'être pris pour un Grand d'Espagne, ne sortaient plus que des propos soldeurs : à vendre, à vendre, à vendre (...). Parvenu au centre de la salle d'apparat décorée du haut en bas par Tiepolo, il balaya d'un geste la reine de Troie et le dieu Vulcain : « Que cela aussi disparaisse ! » Il ne voulut rien entendre et me livra le palais. 700 objets dont il souhaitait tirer 300 millions de lires, que nous adjugeâmes pour bien plus du double et qui, me révéla-t-il, ne lui avaient guère coûté plus de 100 millions. »
Carlos de Beistegui (1895-1970), grand amateur d’art et collectionneur, pour qui les XVIIe et XVIIIe siècles font l’objet toute sa vie durant d’une véritable passion - « l’homme qui pense moderne est démodé » selon lui (Harper’s Bazaar, juillet 1946). Il se lie d’amitié avec Emilio Terry qu’il rencontre en 1922 à Biarritz. Ils collaborent dans un premier temps sur plusieurs réalisations qui ne voient pas le jour. Puis c’est avec l’achat du château de Groussay en 1938 – le second grand projet de Beistegui - qu’Emilio Terry prend part aux projets de son ami. Il dessine les nouvelles ailes et l’aide dans son projet de réaménagement du château et collabore sur les quarante années de travaux et modifications engendrées par Beistegui. Ils sont aidés d’un autre partenaire fidèle : Alexandre Serebriakoff, formant ainsi à eux trois le triumvirat du style Groussay si caractéristique impulsé par Terry. Terry et Serebriakoff apportent également leur concours sur le chantier du palais Labia.
Vue de l’appartement de la baronne van Zuylen, avenue Foch, vers 1964, montrant un des miroirs du lot 162 © GUILLOT / CDA / AKG-IMAGES
Par ailleurs, parmi les temps forts de la section Mobilier & Objets d’Art, sont également présentées une table en huche d’époque Louis XIV attribuée à André-Charles Boulle (estimation : €150.000-200.000), une paire de candélabres monumentaux en bronze doré de la fin de l’époque Louis XVI d’après un dessin de Jean-Démosthène Dugourc (estimation : €60.000-100.000) ou encore une tapisserie La Collation de la tenture de L’Histoire de l’Empereur de Chine d’époque Louis XIV, exécutée par la manufacture royale de Beauvais (estimation : 60.000-100.000).
Lot 173. Table en huche d'époque Louis XIV, attribuée à André-Charles Boulle, vers 1710-1720. Estimation: €150,000 – €200,000 ($170,769 - $227,692). Photo Christie's Image Ltd 2016.
En placage d'ébène, marqueterie Boulle en contre-partie d'écaille de tortue caret et de laiton, ornementation de bronze ciselé et doré, le dessus de marbre portor probablement d'origine ceint d'une lingotière, la ceinture ornée de rinceaux et autres enroulements de feuilles d'acanthe appliqués de mascarons féminins et ouvrant par un tiroir latéral, les pieds légèrement cambrés surmontés d'une large console feuillagée et terminés par des sabots en pattes de lion associés, avec une étiquette circulaire inscrite à l'encre "Baronne / ... / Zuelein / de Nyevelt" ; quelques restaurations au placage d'ébène; Hauteur: 81,5 cm. (32 in.) ; Largeur: 99 cm. (39 in.) ; Profondeur: 60,5 cm. (23 ¾ in.)
Bibliographie comparative : S. de Ricci, Louis XIV und Regence, Stuttgart, 1929, p. 121.
P. Hugues, The Wallace Collection of Furniture, Londres, 1996, p. 783.
A. Pradère, Les ébénistes français de Louis XIV à la Révolution, Paris, 1989, p.108.
A LOUIS XIV ORMOLU-MOUNTED EBONY, TORTOISESHELL AND BRASS BOULLE MARQUETRY TABLE-EN-HUCHE, ATTRIBUTED TO ANDRE-CHARLES BOULLE, CIRCA 1710-1720
Vue de l’appartement de la baronne van Zuylen, avenue Foch, vers 1964, montrant la table en huche, lot 173 © GUILLOT / CDA / AKG-IMAGES
Note: Chef-d’œuvre d’André-Charles Boulle (1732-1742), cette remarquable table aux lignes puissantes et affirmées peut lui être attribuée avec quasi-certitude. Figure incontournable dans l’évolution des formes dans l’histoire des arts décoratifs, Boulle s’illustre une nouvelle fois par l’inventivité de cette table qui désignée dès le XVIIIe siècle comme table en huche.
Attribution à André-Charles Boulle
Plusieurs tables sont décrites dans l’acte de délaissement dressé le 6 octobre 1715 – reproduit entièrement par J.P. Samoyault dans son étude André-Charles Boulle et sa famille. Nouvelles recherches. Nouveaux documents, Genève, 1979, pp. 61-78 – sans qu’aucune ne corresponde à une table en huche. Une autre piste, celle des inventaires après décès de ces clients, permet néanmoins de rattacher ce modèle à Boulle. En effet, ceux-ci mentionnent déjà sous « ouvrages de Boulle » les meubles et objets de sortis de son atelier compte tenu de la très grande notoriété de celui-ci et de la fascination qu’il exerce sur ses contemporains.
La forme très particulière de la table permet donc de la reconnaître dans une mention de l’inventaire après décès d’un client majeur de Boulle, très grand collectionneur et ancien garde du trésor royal, Pierre II Gruyn d’Evry, en 1722, au milieu de riches meubles de Boulle (cabinets sur piétements, coffre de toilette, bureau) :
« Une table en forme de huche, de pareille marqueterie ouvrage de Boule, garnie de plusieurs ornements dorés d’or moulu, 2000 L … ».
La table se trouvait dans le cabinet du maître de maison, au rez-de-chaussée de son hôtel rue d’Orléans, sur la paroisse de Saint-Jean-en-Grève. Ce meuble, tout comme les deux bas d’armoire et une seconde table de Boulle, servaient de supports à une collection de bronzes (Arch. nat., MCN., ét / XXIV/255, IAD le 16 mars 1722).
Enfin, comme dans le cas discuté ici des quatre tables en huche, Boulle décline un modèle en plusieurs exemplaires. L’acte de délaissement relève à titre d’exemple ces « trois commodes en bois blanc pareilles à celles du Roy à Trianon » (J.P. Samoyault, op. cit., p. 12).
Une autre caractéristique de l’œuvre de Boulle sont ses ornements en bronze doré. En effet, rappelons que son atelier, situé place du Vieux Louvre, près de la rue Fromanteau, est doté d’une fonderie et qu’il fabrique des ornements en plusieurs exemplaires comme l’illustre à titre d’exemple la mention suivante dans l’acte de délaissement « Toutes les bronzes distribuées sur des tablettes de toute sorte d’ouvrages cizelée et non cizelée tant masques que testes et ornements, 2215 L. » (op. cit. p. 72).
Ainsi le large enroulement de feuilles d’acanthe en chute surmontant les quatre pieds de la présente table apparaît de façon récurrente dans l’œuvre de Boulle. Il orne notamment un bureau plat en contre-partie illustré dans J. N. Ronfort, André Charles Boulle (1642-1732). Un nouveau style pour l’Europe, Paris, 2009, p. 247 et son pendant en première-partie conservé au château de Chantilly (inv. OA 358) ; il figure également sur deux bureaux plats conservés au musée du Louvre (inv. OA 6166 et OA 6313).
Notons que cet enroulement est employé sur un très beau dessin daté aux alentours de 1715-1720, conservé au musée des Arts Décoratifs, Paris (inv. 723 D 7) et illustré dans J.N. Ronfort, op. cit, p. 328.
Mention des tables dans les ventes du XVIIIe siècle
On retrouve ce modèle de table au XVIIIe siècle précisément décrit dans une vente anonyme le 3 décembre 1782 (Jean-Baptiste le Brun expert) :
« (Meubles de Boule et autres). 172. Deux tables de Boule partie & contre-partie ; elles ont enrichies des quatre coins de rinceaux d’ornements, le dessus de marbre portor, bordé de moulures en bronze ; les trois panneaux de côté figurant tiroirs aussi garnis de moulures, au milieu desquelles sont des masques de femme, les pieds sont ornés de sabots en griffes de lion. Hauteur 30 pouces 6 lignes, largeur 37 pouces, largeur 22. [82,5 x 100 x 59,4cm] » (Catalogue d’une belle collection de tableaux (…) marbres, bronzes, porcelaines du Japon, de la Chine & autres, pierres gravées, meubles de Boule, & autres objets de curiosité)
Le catalogue ne comporte aucun prix en marge, laissant entendre que cette paire de tables resta invendue (ou se vendit de gré à gré après la vente).
Les mêmes tables repassèrent, décrites de façon plus confuse, dans la vente du marchand Dubois le 20 décembre 1785 (Julliot expert):
« Deux tables de marbre portor, ornées de carderon, & supportées par un pied à quatre consoles, à rinceaux, chute & griffe de lion ; l’entablement à moulure à gaudron, avec un panneau renfoncé de marqueterie, première partie, orné de cadres & mascarons sur la face, ouvrant sur les côtés à un tiroir aussi orné de cadres, mascarons & filets de marqueterie.
Hauteur 31 pouces 6 lignes, largeur 37 pouces 6 lignes, profondeur 22 pouces 6 lignes [85 x 100 x 61cm.]».
(Catalogue d'une belle collection de tableaux (…) par M. Le Brun, garde des tableaux du mgr. Comte d'Artois, ce catalogue est suivi de celui des marbres, figures de bronze, & bronzes dorés, (…) meubles de Boule, & autres objets de curiosité, par Ph. F. Julliot)
Les autres tables en huche identifiées
D’un modèle très rare, la présente table appartient à un corpus particulièrement réduit de quatre tables identifiées à ce jour, pouvant être regroupées en deux groupes.
Le premier groupe est composé d’une paire de tables traditionnellement en première partie et en contre-partie.
La première table est illustrée dans A. Pradère, Les Ebénistes Français de Louis XIV à la Révolution, Paris, 1989, p. 108. Elle a fait partie successivement des collections Lady Baillie (1899-1974) et William S. Paley (1901-1990). Elle est aujourd’hui dans une collection privée non identifiée. Son pendant en contre-partie est la présente table de la collection baronne Van Zuylen.
Table en huche, ancienne coll. Lady Baillie. DR
Le second groupe, qui n’est pas dans son état d’origine, diffère sur trois points du premier groupe. En effet, l’ébéniste Jean-Ulrich Erstet -maître en 1763- ayant apposé son estampille J.U.ERSTET. sur chacune des tables de cet ensemble laisse supposer qu’il les a restaurées très probablement dans les années 1740. Par ailleurs, l’autre différence réside sur les chutes et ornements en bronze longeant les pieds qui diffèrent de ceux du premier groupe. Enfin, la ceinture est en renfoncement assez profond sur les grands côtés.
La première table, en première partie, est conservée à la Wallace Collection, Londres (inv. F426) et est illustrée dans P. Hughes, The Wallace Collection. Catalogue of Furniture, Vol. II, Londres, 1996, p. 783. Nous relevons que les chutes en bronze des pieds sont à rapprocher de ceux d’une commode attribuée à Boulle conservée au musée du Louvre (inv. OA 5477) et datée vers 1710.
Table en huche, Wallace Collection.
La seconde table est également en première partie. Elle a été identifiée à quatre reprises sur le marché : ancienne collection comte de Craven, vente Sotheby’s, Londres, 17 mars 1963, lot 161 ; vente Christie’s, Londres, 29 juin 1967, lot 125 ; vente Sotheby’s, New York, 28 octobre 1978, lot 110 puis vente Sotheby’s, Londres, 6 décembre 2006, lot 26.
Table en huche, ancienne coll. Craven. ©CHRISTIE’S IMAGES
Notons qu’il s’agit des tables du second groupe qui sont décrites plus haut par Julliot et par le Brun.
Enfin n’oublions pas d’observer que chacune des quatre tables identifiées étant pourvue d’un dessus de marbre portor – sauf pour la table de l’ancienne collection Craven qui est en vert antique et donc probablement remplacé –, elles n’ont par conséquent jamais été pourvues à l’origine d’un plateau en marqueterie.
Lot 288. Paire de candélabres monumentaux de la fin de l’époque Louis XVI, fin du XVIIIème siècle, d’après un dessin de Jean-Démosthène Dugourc. Estimation: €60,000 – €100,000 ($68,308 - $113,846). Photo Christie's Image Ltd 2016.
En bronze ciselé et doré et bronze patiné, le bouquet à sept bras de lumière appliqués d'étoiles et issus d'une lampe à huile portée respectivement par Psyché et Amour et par Borée et Orithye, les deux couples tournoyant dans des nuées, la base oblongue à ressauts et architecturée abritant dans une niche une allégorie de la Ville trônant sur un riche siège d'apparat orné de lions, la même niche flanquée de quatre porte-torchères allumées et de sphinges égyptiennes, les patins en boule aplatie ; les bouquets en partie associés. Hauteur: 89 cm. (35 in.) ; Largeur: 37 cm. (14 ½ in.) ; Profondeur: 19 cm. (7 ½ in.)
Bibliographie comparative : H. Ottomeyer, P. Pröschel, Vergoldete Bronzen, Munich, 1986, p. 287.
P. Verlet, Les bronzes dorés français du XVIIIème siècle, Paris, 1999, p. 294.
A PAIR OF MONUMENTAL LATE LOUIS XVI ORMOLU AND PATINATED-BRONZE SEVEN-LIGHT CANDELABRA, LATE 18TH CENTURY, AFTER A DRAWING BY JEAN-DEMOSTHENE DUGOURC
Note: Ces somptueux candélabres illustrent le niveau de perfection atteint sous Louis XVI par les bronziers parisiens. Un dessin conservé à la Bibliothèque du Musée des Arts Décoratifs de Paris représente une paire de candélabres très similaire à la nôtre. Il porte l’inscription « Dessiné par J.-D. Dugourc, architecte et dessinateur du Cabinet de Monsieur frère du Roi. Paris 1790 » ; la mention « exécuté par Gouthière » nous renseigne sur l’auteur des bronzes.
Le dessin par Jean-Démosthene Dugourc, Bibliothèque du musée des Arts Décoratifs, Paris © PHOTO LES ARTS DÉCORATIFS, PARIS. JEAN THOLANCE
Ce somptueux modèle représente deux couples mythiques de l’antiquité. Psyché et Amour, d’une beauté incomparable, sont la représentation d’un amour adolescent, pur et passionné. Psyché est reconnaissable à ses ailes de papillons ; l’Amour en porte parfois également.
Borée et Oritye, contrairement aux précédents, ne sont pas symbole de chasteté mais d’un amour plus passionné, Borée ayant enlevé Orithye, fille du roi d’Athènes. Leurs corps graciles s’entremêlent avec passion, Orithye résignée sait qu’elle ne peut se refuser au Dieu du Vent du Nord. Borée est toujours représenté ailé.
Lot 29. Tapisserie "La Collation" de la tenture de "L’Histoire de l’Empereur de Chine", Manufacture royale de Beauvais, premier tiers du XVIIIeme siecle, d'apres Guy-Louis Vernansal, Jean-Baptiste Monnoyer et Jean-Baptiste Belin du Fontenay. Estimation: €60,000 – €100,000 ($68,308 - $113,846). Photo Christie's Image Ltd 2016.
En laine et soie, représentant l’empereur et l’impératrice de Chine prenant une collation, les serviteurs se tenant à leurs côtés sous un riche dais de velours de soie et brocards, avec de grands plats en métal disposés sur un dressoir à gauche avec des vases montés en porcelaine bleu blanc, à droite une table dressée, l’arrière-plan arboré avec un palais ; la bordure manquante; 324 x 384 cm. (10 ½ x 12 ½ ft.)
Bibliographie comparative: J. Boccara, S. Reyre et M. Hayot, Ames de laine et de soie, Saint-Just-en-Chaussée, 1988, p. 311, ill. 314.
C. Bremer-David, French Tapestries & Textiles in the J. Paul Getty Museum, Los Angeles, 1997, pp. 80-97.
Cat. Expo., Chefs-d’œuvre de la tapisserie. La collection du Petit Palais, Paris, 2013, pp. 52-53.
A WOOL AND SILK 'THE LIGHT MEAL' TAPESTRY, FROM THE SET 'HISTORY OF THE CHINESE EMPEROR', BEAUVAIS ROYAL MANUFACTURE, FIRST THIRD 18TH CENTURY, AFTER GUY-LOUIS VERNANSAL, JEAN-BAPTISTE MONNOYER AND JEAN-BAPTISTE BELIN DU FONTENAY
Photo Christie's Image Ltd 2016.
Note: Cette spectaculaire tapisserie La Collation appartient à la tenture L’Histoire de l’Empereur de la Chine illustrant le quotidien des empereurs Shun Chih (règne : 1644-1661) et de Kang Hsi (règne 1661-1721). Ces tapisseries sont directement inspirées de l’œuvre de Johan Nieuhof, Legatio batavica ad magnum Tartatiae chamum sungteium, modernum sinae imperatorem (1665), parue à l’issue de la visite de la délégation en Chine de la Compagnie hollandaise des Indes Orientales (1655-1657). Quant aux détails d’ordre botanique, Athanasius Kircher semble être la source avec son œuvre China Monumentis qua Sacris qua Profanis (1667).
La tenture comprend traditionnellement les tapisseries suivantes : Les Astronomes, Le Thé de l’Impératrice, Le Retour de la chasse, L’Embarquement de l’Empereur, L’Embarquement de l’Impératrice, La Collation, La Récolte des ananas, L’Empereur en voyage et L’Audience de l’Empereur.
Les peintres et le premier tissage
Le premier ensemble de L’Histoire de l’Empereur de la Chine comprend neuf sujets tissés par la manufacture de Beauvais alors dirigée par Philippe Behagle (mort en 1705). Celui-ci les mentionne dans une note « Chinoiserie faict par quatre illustre peintre ». Noël-Antoine Mérou (directeur entre 1722-1734) mentionne dans un document daté de 1731 : « Une tenture du dessin des chinois, par les sieurs Batiste, Fontenay et Vernensal, en six pièces ». Ces peintres sont Guy Vernansal (mort en 1729), le peintre Jean-Baptiste Belin de Fontenay (mort en 1715) et Jean-Baptiste Monnoyer. Un quatrième peintre reste non-identifié.
La signature de Vernansal, présente sur de nombreux modèles implique, qu’il était le peintre principal de la série ; la datation est quant à elle difficile à déterminer avec certitude. Il est très probable qu’elle se situe entre la prise de fonction de Behagle en 1684 et le départ de Monnoyer en 1690.
Un autre memorandum non daté de Behagle indique que le premier ensemble tissé avec du fil d’or (rarement utilisé par Beauvais) était « vendu par M. D’Isrode à Monseigneur le duc du Maine (Louis-Auguste de Bourbon) pour 20.000 livres. »
La série est finalement abandonnée à Beauvais en 1732, lorsque les cartons deviennent hors d’usage.
Origines
Le succès de la série s’explique en raison de l’intérêt accru envers la Chine dès la fin du XVIIe siècle avec l’importation en France d’importantes quantités de marchandises en provenance de l’Extrême-Orient via la Compagnie des Indes Orientales. L’enthousiasme se trouve renforcé par le Mercure Galant qui publie en 1684 une longue description des voyages du père Couplet en Chine. Très intéressé par son récit, le jeune duc du Maine - fils légitimé de Louis XIV et de Madame de Montespan - rencontre le jésuite Couplet (mort en 1693) et son converti chinois, Michael Alphonusus Shen Fu-Tsung (mort en 1691).
Un deuxième évènement ayant davantage de retentissement est bien entendu la réception donnée par Louis XIV pour les ambassadeurs du Siam le 1er septembre 1686 envoyés par le roi Phra Narai (mort en 1688). Parmi les participants à la réception de Versailles, on retrouve le duc du Maine - représenté sur une illustration de l’Almanach royal de 1687 à propos de la présentation des présents diplomatiques à Louis XIV.
Les ambassadeurs du Siam visitent en octobre 1686 la manufacture de tapisserie de Beauvais. Preuve de sa fascination pour l’Extrême-Orient, en plus de sa rencontre avec les jésuites Couplet et Joachim Bouvet (mort en 1730), le duc du Maine offre à ce dernier avant son départ pour le Siam un instrument scientifique lui appartenant et spécialement fabriqué pour lui.
Dans cet environnement sinophile, les ateliers de Beauvais trouvent un public pour sa nouvelle série de tapisseries.
Exemples comparables
Une série de six tapisseries de cette tenture exécutée pour Louis-Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse et duc de Penthièvre (mort en 1737) est tissée entre 1697 et 1705. Cet ensemble est aujourd’hui conservé au J. Paul Getty Museum (C. Bremer-David, French Tapestries & Textiles in the J. Paul Getty Museum, Los Angeles, 1997, pp. 80-97).
Une tapisserie représentant L’Embarquement de L’Empereur de la collection Akram Ojjehh, initalement livrée vers 1710 à François-Louis (mort en 1732), comte palatin et prince Electeur, a été vendue, vente Christie’s, Monaco, 12 décembre 1999, lot 21.
Deux tapisseries de la collection du comte de Cadogan représentant L’Embarquement de l’Empereur et La Récolte des Ananas ont été vendues, vente Christie’s, New York, 21 octobre 2004, respectivement lots 1012 et 1013 (vente Christie’s, Londres, 1er mai 1947, lot 139).
Le Petit Palais de Paris conserve une tapisserie La Collation (inv. PP03629) ainsi que le J. Paul Getty Museum (inv. 83.DD.336) ; qui sont toutes les deux coupées. En effet, rares sont les tapisseries entières de ce thème puisqu’elles sont en général coupées à partir du palmier sur la droite contrairement à la présente tapisserie qui a également conservé de très belles couleurs.
La section consacrée à la céramique européenne comprend une importante garniture composite en faïence de Nevers du XVIIe siècle. Estimé entre 50.000 et 80.000 euros, ce rare ensemble est composé de neuf vases décorés de personnages, de putti, et animaux divers sur un fond bleu ondé. Caractéristiques de la manufacture de Nevers, les fonds ondés apparaissent vers 1585 et vont être utilisés jusqu’au début du XVIIIe siècle. Cet ensemble a par ailleurs été exposé à Sèvres lors de l’exposition La faïence européenne au XVIIe siècle, le triomphe de Delft en 2003-2004.
Lot 64. Garniture composite en faïence de Nevers de la fin du XVIIe siècle. Estimation: €50,000 – €80,000 ($56,923 - $91,077). Photo Christie's Image Ltd 2016.
Composée de neuf vases comprenant : une gourde de 'pèlerin', une paire de vases cornet, une paire de vases double gourde, une paire de vases balustre à pans et une paire de petits vases à haut col, à décor bleu, jaune, vert et manganèse de putti et personnages mythologiques se détachant sur un fond ondé avec animaux fantastiques et oiseaux en vol, quelques petites restaurations, éclats, égrenures - Hauteur de la gourde de 'pèlerin': 32 cm. (12 ½ in.)
Provenance: La gourde : Collection Damiron ; Collection M. Banmeyer.
Les vases balustre : Collection Ploquin ; collection M. J.Heugel ; Galerie Nicolier.
Les vases double gourde : Collection Papillon ; Collection Damiron ; Collection Tumin.
Literature: La garniture : La faïence européenne au XVIIème siècle, le triomphe de Delft, Paris, 2003, p.20 et p.266, n°2.
La gourde : Répertoire de la Faïence Française, Paris, 1933, tome II, pl.8, n°B.
Les vases balustre : Répertoire de la Faïence Française, Paris, 1933, tome II, pl.10, n°B.
Les vases double gourde : Répertoire de la Faïence Française, Paris, 1933, tome II, pl.10, n°C et D.
Exhibited: La garniture : La faïence européenne au XVIIème siècle, le triomphe de Delft, Sèvres, 20 novembre 2003 - 16 février 2004.
La gourde : La Faïence Française de 1525 à 1820, Paris, 1932, n°3260.
Les vases balustre : La Faïence Française de 1525 à 1820, Paris, 1932, n°915.
Les vases double gourde : La Faïence Française de 1525 à 1820, Paris, 1932, n°917.
A LATE 17TH CENTURY NEVERS FAIENCE MYTHOLOGICAL COMPOSITE NINE-PIECE GARNITURE
Note: Les « fonds ondés »
Spécificité nivernaise, ces fonds apparaissent vers 1585; l'un des exemples les plus célèbres est certainement le plat représentant le Triomphe de Galatée conservé au Musée du Louvre (OA9247) et daté 1589. Ils seront produits jusqu'au début du XVIIIème siècle. Utilisé comme toile de fond ce décor s’apparente aux « istoriati » italiens avec les mêmes thèmes et également un décor « en plein ». Ce type de décor est plus fréquemment utilisé au cours du XVIIème siècle avec putti et animaux fantastiques; son traitement tend à se schématiser au fil du temps.
Le décor présent sur la gourde de "pèlerin" est inspiré des planches de Michel Dorigny d'après Fialetti, éditées chez Guérineau à Paris vers 1735. Une garniture constituée d'un vase calebasse et de deux vases rouleau conservée au Musée des Arts Décoratifs à Paris reprend cette source.
Notons également un important plat armorié en majolique d’Urbino à décor historié par Xanto Avelli et daté 1538, estimé €50.000-80.000, ce très beau modèle est une redécouverte.
Lot 49. "Coppa" en majolique italienne (Urbino) du XVIème siècle. Le revers daté .1538., inscrit Dil nobil costatin la/ visio sata et signé .F.X. pour Francesco Xanto Avelli. Estimation: €50,000 – €80,000 ($56,923 - $91,077). Photo Christie's Image Ltd 2016.
Représentant le songe de Constantin, à décor en plein bleu, ocre, jaune, vert, brun et manganèse d’une scène composée de cinq personnages dans un intérieur et d'un ange tenant une croix et un phylactère inscrit IN/HOC SIGNO/VIN/CES, le lit à baldaquin surmonté d'un blason, filet ocre sur le bord, restaurations au piédouche, fêlure, égrenures - Diamètre: 27 cm. (10 ½ in.)
A 16TH CENTURY URBINO ISTORIATO ARMORIAL SIGNED AND DATED "COPPA", BY FRANCESCO XANTO AVELLI, DATED 1538
Note: Pour un ouvrage sur l'importante oeuvre de Francesco Xanto Avelli, qui présente un corpus de cet artiste, mais sans répertorier ce modèle, voir par J. V. G. Mallet, Xanto, Pottery-painter, poet, man of the Italian Renaissance, The Wallace Collection, Londres, 2007.
Mallet répertorie treize majoliques produites en 1538 par Xanto Avelli dont une "coppa' illustrant le songe de Constantin qui est publiée par Dritter Band, dans son ouvrage, Le maioliche italiane della collezione Pringsheim, Ferrare, 1994, vol III, n°.398 (368).
Pour un autre plat 'a istoriato' par Xanto Francesco Avelli, voir la vente chez Christie's à Paris, le 6 novembre 2015, lot 737.
L'inscription latine figurant sur le phylactère de l'ange In hoc signo vinces signifie Par ce signe, tu vaincras. Il s'agirait de la devise utilisée par l'empereur Constantin après qu'il a eu une vision du Chrisme juste avant le début de la bataille du Pont Milvius.
En porcelaine, remarquons une paire de vases en porcelaine de Sèvres du début du XIXe siècle, produite en 1809. Estimée entre 20.000 et 30.000 euros, elle présente un rare fond de couleur imitant l’écaille de tortue.
Lot 233. Paire de vases et leur couvercle en porcelaine de Sèvres du XIXème siècle, circa 1809, marques en rouge (...) Sevres/1809. Estimation: €20,000 – €30,000 ($22,769 - $34,154). Photo Christie's Image Ltd 2016.
De forme ovoïde, muni de deux anses relevées doubles, reposant sur une base carrée imitant le marbre, à décor de larges rinceaux et palmettes or se détachant sur un fond à l'imitation de l'écaille, filets or sur les bords, quelques restaurations et petites usures à l'os - Hauteur: 43 cm. (17 in.)
Provenance: Très probablement la paire de vases livrée le 18 octobre 1809 à Madame Albizzi.
A PAIR OF EARLY 19TH CENTURY SEVRES PORCELAIN TURTLE-GROUND VASES AND COVERS
Note: Il semblerait qu'il y ait confusion dans la dénomination de la forme de ces vases dans les divers registres et publications : "vase anse grecque", "vase nouveau forme oeuf collet à moulure et pied 1er", "vase étrusque" ou encore vase "carafe étrusque".
Cette dernière forme est bien répertoriée et ne correspond pas à la forme de nos vases. Néanmoins, au dépouillement des registres pour la période 1808-1810, on constate que très peu de paires de vases ont été produites et encore moins avec ce fond de couleur caractéristique, le fond d'écaille. La seule mention qui pourrait correspondre tant dans les feuilles d'appréciations (PB1) que dans le registre des crédits au Gouvernement de l'an 8 à 1810 (Vbb2,123) correspond à la livraison pour Madame Albizzi. On trouve respectivement la mention "2 vases étrusques carafes 2 g fond écaille frise or Boitel .... 90 (francs)" le 15 octobre 1809; et sur ordre de l'Empereur "le 31 décembre 1810/ pour Mad. Albizzi/ (...) 2 vases forme Etrusque fond écaille/ décor or Paire .... 180 (francs).
"Le Goût Français" chez Christie's, à Paris les 3 & 4 mai 2016. Photo Christie's Image Ltd 2016.
Enfin, le département Orfèvrerie proposera le 4 mai une importante section composée de plus de 150 lots, estimée au total entre 700.000 et 1.000.000 d’euros. Plusieurs collections privées seront proposées, dont un très bel ensemble d’orfèvrerie belge (Liège, Malines, Audenarde, Anvers). Dans l’esprit des cabinets de curiosité figurent une coupe turbo à monture en argent et vermeil (€30.000 - 50.000) et une coupe zoomorphe en vermeil du XVIIe siècle (€15.000-20.000).
Lot 548. Coupe turbo et monture en argent et vermeil, apparement sans poinçon, probablement Allemagne, XVIIème siècle. Estimation: €30,000 – €50,000 ($34,154 - $56,923). Photo Christie's Image Ltd 2016.
Sur piédouche à bordure mouvementée, l'ombilic repoussé de grands feuillages, le fût en vase, le corps en turbo, les montants à motifs géométriques, la bordure ourlée, appliqué de Poséidon et d'un hippocampe. Hauteur: 29,5 cm. (11 ¾ in.)
A GERMAN PARCEL-GILT MOUNTED TURBO CUP, 17TH CENTURY
La mode des coquillages montés en coupes date du XVIème siècle. Importés du Pacifique occidental surtout par les Hollandais, ces coquillages, nautile, trochus ou turbo étaient prisés par les collectionneurs, dont l'engouement est démontré par le nombre ayant survécu, la collection du musée de la Voûte Verte à Dresde par exemple n'en compte pas moins de cinquante-deux.
Ces coupes parlaient en effet à l'imaginaire maniériste, toujours en quête de curiosité et d'insolite. Les orfèvres seront exploiter tout un vocabulaire décoratif où les éléments marins vont se marier aux divinités comme aux monstres marins. Les plus beaux exemples sont créés par les orfèvres allemands tels que Wenzel Jamnitzer ou Hans Petzolt, mais aussi par les hollandais surtout à Rotterdam et Delft.
Cette coupe formée d'un burgau turbo mamoratus également appelé turbo vert originaire du sud-est asiatique et dont la surface marbrée a été partiellement polie afin de révéler la nacre, est en revanche un objet rare à la différence des nautiles. Lourd et fragile à la fois, beaucoup ont été comme celui-ci restaurés ou parfois même complètement remontés comme celui signé Cornelis van Bellekin datant du milieu du XVIIème siècle qui sera entièrement refait en 1724, par Johann Heinrich Köhler, le bijoutier du roi, chargé de la remise en état des pièces montées de la Voûte Verte de Dresde (voir D. Syndram, Gems of the Green Vault in Dresden, Leipzig, 2005, ill. p. 138).
Lot 569. Coupe zoomorphe en vermeil, apparement sans poinçon, Allemagne du sud, XVIIème siècle. Estimation: €30,000 – €50,000 ($34,154 - $56,923). Photo Christie's Image Ltd 2016.
En forme d'ours au naturel, debout, les pattes avant tenant un objet (disparu), sur le ventre: striche. Hauteur: 15 cm. (6 in.); 329 gr. (10.55 oz.)
A SOUTH GERMAN SILVER-GILT CUP SHAPED AS A BEAR, 17TH CENTURY