Console au phénix. Paris, vers 1730. Photo Kohn - Paris

Bois doré et marbre gris des Ardennes. H. 84 cm, L. 143 cm, P. 51 cm - Lot 16. Estimation : 40 000 / 50 000 €

Reposant sur deux pieds à double cambrure, cette console en bois doré présente une large ceinture ajourée centrée d'un cartouche asymétrique encadré d'agrafes, enroulements et feuillages déchiquetés courant sur toute la longueur et se prolongeant de manière harmonieuse avec le piétement.

Celuici est fortement cintré en double S dont les échancrures sont marquées par des feuillages, et les butées par des coquilles déchiquetées en partie haute.
Il s'achève par des bases en volutes rentrantes.
Une entretoise reliant les deux pieds et assurant ainsi la stabilité du meuble, s'agrémente d'une large coquille ajourée dans laquelle s'étend un phénix.
Un plateau chantourné à gorge en marbre gris des Ardennes coiffe l'ensemble.

Destinées à être fixées contre les boiseries, les « pieds de tables en consoles » comme elles étaient défi nies alors, permettent aux menuisiers, avec leurs formes cambrées plus accusées que celles des tables, de s'exprimer dans un domaine propice à l'exaltation des formes fantaisistes, mouvementées et rocailles qui s'épanouissent sous la Régence, sous l'impulsion des ornemanistes comme Nicolas Pineau (1684-1754), qui par la publication de ses études et dessins permit à de nombreux artistes de se constituer un répertoire ornemental aussi varié qu'original.

Iconographiquement, notre console est une parfaite illustration de ce que les artistes dans les années 1720-1730 ont pu réaliser avec un répertoire ornemental diversifié allié à un usage réfléchi des ajours et un savant mélange de courbes et de contre-courbes qui confèrent au meuble une légèreté tout à fait caractéristique des réalisations de cette période.

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES Pierre Kjellberg, Le Meuble Français et Européen du Moyen-âge à nos jours, éd. de l'Amateur, Paris, 2002, p. 136

Kohn - Paris. Vendredi 4 mai 2012. Drouot Richelieu - Salle 1. www.kohn.fr