Exposition Bronzes royaux du royaume d'Angkor au Musée Guimet
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PARIS - Mondialement célébré pour ses monuments de pierre, l’art khmer a aussi produit une importante statuaire de bronze dont la connaissance a fait l’objet d’avancées spectaculaires à la faveur de fouilles récentes. C’est à cet alliage précieux – le bronze – que le musée Guimet consacre, du 30 avril au 8 septembre 2025, l’exposition « Bronzes royaux d’Angkor, un art du divin ».
Clou de cette exposition : la statue du Vishnou couché du Mébon occidental (un sanctuaire du 11e siècle à l’ouest d’Angkor) retrouvée en 1936, qui mesurait à l’origine plus de cinq mètres de longueur. Ce trésor national du Cambodge sera exposé pour la première fois avec ses fragments longtemps séparés, après avoir bénéficié en 2024 d’une campagne d’analyses scientifiques et de restauration en France, avec le mécénat d’ALIPH. Il sera accompagné de plus de 200 oeuvres, dont 126 prêts exceptionnels du musée national du Cambodge, dont la présence permet de dresser un parcours chronologique de l’art du bronze au Cambodge, de la protohistoire à nos jours, à travers un voyage conduisant le visiteur dans les sites majeurs du patrimoine khmer.
Angkor, capitale de l’Empire khmer qui domina une partie de l’Asie du Sud-Est continentale pendant plus de cinq siècles, a conservé de
sa gloire passée des vestiges monumentaux d’une ampleur et d’une
beauté incomparables. Mais si l’architecture des temples de l’Empire khmer (9e -14e siècles) et les statues de pierre qui y étaient abritées ont maintes fois été célébrées, qui se souvient que ces sanctuaires bouddhiques et brahmaniques conservaient jadis toute une population de divinités et d’objets de culte fondus en métal précieux : or, argent, bronze doré ?
Subtil et noble alliage mêlant notamment le cuivre, l’étain et le plomb, le bronze a donné naissance au Cambodge à des chefs-d’oeuvre de statuaire témoignant de la fidélité des souverains khmers à l’hindouisme comme au bouddhisme. Apanage du roi – dont le savoir-faire était précieusement préservé dans des ateliers à proximité du Palais royal - la métallurgie était une technique sacrée, que l’on soit à Angkor (11e - 12e siècles), à Oudong (16e - 17e siècles) ou à Phnom Penh (19e - 20e siècles).
Pour la première fois, cette exposition-événement envisage le rôle particulier du souverain, commanditaire des grandes fontes d’objets de bronze, de l’époque angkorienne à la période moderne, où, dans une continuité étonnante, art et pouvoir sont restés associés dans ce domaine plus que dans tout autre. Les prêts exceptionnels du musée national du Cambodge, consentis par le Gouvernement royal dans le cadre spécifique de la coopération établie entre le ministère de la Culture et des Beaux-Arts du Cambodge, le C2RMF (Centre de recherche et de restauration des musées de France), l’EFEO (École française d’Extrême-Orient) et le musée Guimet, réunissent pour la première fois dans le cadre de cette exposition exceptionnelle des chefs-d’oeuvre dont plusieurs inédits (statuaire, objets d’art ou éléments de décor architectural) ainsi que du mobilier archéologique, des photographies, moulages et documents graphiques permettant de replacer ces oeuvres d’art dans leur contexte politique, culturel et technique comme dans une perspective archéologique et historique.
∙ 240 oeuvres, dont 126 prêts exceptionnels du musée national du Cambodge de Phnom Penh et 60 provenant des collections du musée Guimet.
∙ Oeuvre phare de l’exposition, le Vishnou du Mébon occidental (11e siècle) : le plus grand bronze jamais retrouvé à Angkor, chef-d’oeuvre du musée national de Phnom Penh.
∙ 6 institutions associées pour cette exposition internationale : le musée Guimet, le ministère de la Culture et des Beaux-Arts du Cambodge, le musée national du Cambodge, le C2RMF et l’EFEO ; avec le soutien exceptionnel d’ALIPH.
∙ Une itinérance aux États-Unis : l’exposition sera ensuite présentée dans son intégralité au Minneapolis Institute of Art (MIA). Puis le Grand Vishnou du Mébon sera exposé au National Museum of Asian Art de Washington et au San Francisco Asian Art Museum.
∙ En cette année du centenaire de la mort de Louis Delaporte - explorateur et dessinateur qui révéla en France le site d’Angkor - l’exposition présente des dessins et quelques moulages réalisés sur le site. Le musée Guimet est aussi partenaire de l’exposition De Loches à Angkor
: Louis Delaporte, l’aventure d’une vie au musée Lansyer et au logis royal du château de Loches.
Commissariat : Pierre Baptiste, directeur de la conservation et des collections du musée Guimet, conservateur général de la section Asie du Sud-Est
Brice Vincent, maître de conférences à l’Ecole française d’Extrême-Orient (EFEO)
David Bourgarit, ingénieur de recherche, Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF)
Thierry Zéphir, ingénieur de recherche en charge des collections Monde himalayen du musée Guimet
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Maitreya. Époque angkorienne, début du 10e siècle. Cambodge, province de Kompong Chhnang, district de Kompong Tralach, monastère bouddhique de Vat Ampil Teuk. Bronze à fort étain, argent, verre ou pierre (?). © Phnom Penh, Musée national du Cambodge
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Tête d’une statue de Shiva. Époque angkorienne, milieu du 11e siècle. Cambodge, province de Siem Reap, district de Srei Snam, monastère bouddhique de Vat Po Lbaek. © Phnom Penh, Musée national du Cambodge.
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Vishnou Anantashayin. Époque angkorienne, seconde moitié du 11e siècle. Cambodge, province de Siem Reap, Angkor, Mebon occidental. Bronze, dorure au mercure, argent, plomb, cinabre. © Phnom Penh, Musée national du Cambodge.
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Divinité féminine agenouillée, support de miroir, art khmer, époque angkorienne, première moitié du 12e siècle, Cambodge © Musée national du Cambodge, Phnom Penh / photo Thierry Ollivier pour le musée Guimet
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Bouddha paré faisant le geste de l’absence de crainte des deux mains. Époque angkorienne, seconde moitié du 12e siècle. Cambodge, province et district de Siem Reap, Angkor, Angkor Vat. Bronze au plomb. © Phnom Penh, Musée national du Cambodge.
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Lampe encensoir. Époque angkorienne, 12e siècle. Cambodge, province de Banteay Meanchey, district de Mongkol Borei, environs de Dang Run. Alliage à base de cuivre. © Phnom Penh, Musée national du Cambodge.
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Bouddha paré en méditation, Cambodge, province de Preah Vihear, district de Sangkum Thmei, Prea Khan de Kompong Svay / Bakan. Époque angkorienne, troisième quart du 12e siècle. Bronze au plomb. Phnom Penh, Musée national du Cambodge, don habitants de la commune de Lovea Krasang, 1962, Ga.33787 © Gouvernement royal du Cambodge / photo Thierry Ollivier pour le musée Guimet
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Gardien de porte, Époque angkorienne, fin du 12e - début du 13e siècle. Cambodge ou pays voisins, provenance exacte inconnue. Bronze, dorure au mercure. © Musée national du Cambodge, Phnom Penh / photo Thierry Ollivier pour le musée Guimet
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Taureau de Shiva. Époque angkorienne, 12e -13e siècle. Cambodge, province et district de Siem Reap, Angkor, ouest d’Angkor Vat. Tête et corps : bronze, dorure au mercure. Socle : bronze au plomb, dorure au mercure. © Phnom Penh, Musée national du Cambodge.
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Sanctuaire bouddhique miniature. Époque angkorienne, 13e siècle. Cambodge, provenance exacte inconnue. Bronze. © Phnom Penh, Musée national du Cambodge.
PARIS.- While Khmer art is known around the world for its stone monuments, recent excavations have provided dramatic breakthroughs regarding our knowledge about its significant bronze statues. Guimet will be dedicating an exhibition to bronze from 30 April to 8 September 2025: “Angkor Royal Bronzes: Art of the Divine".
The highlight of this exhibition will be the Reclining Vishnu from West Mebon, an 11th century statue that originally measured over five metres, which was found in a temple in western Angkor. After having undergone scientific analyses and restoration in France in 2024, with the support of ALIPH (International alliance for the protection of heritage in conflict areas), this national treasure of Cambodia will be exhibited for the very first time with restored fragments. Presented with more than 200 pieces, including 126 exceptional loans from the National Museum of Cambodia, the exhibition takes visitors on a journey to major Khmer heritage sites to discover the evolution of bronze art in Cambodia, from the 9th century to modern day.
Angkor, the capital of the Khmer Empire which dominated mainland Southeast Asia for over five centuries, has kept the vestiges of its past glory: monuments of unparalleled beauty and scale. But while the architecture and stone statues of the Khmer Empire temples (9th to 14th centuries) are frequently celebrated, it is often forgotten that these Buddhist and Brahmanical shrines used to host a whole population of divinities and objects of worship made of precious metals: gold, silver and gilt bronze.
In Cambodia, bronze—a noble alloy of copper, tin and lead—gave rise to masterpieces attesting to the Khmer rulers’ loyalty to Hinduism and Buddhism. Metalwork was exclusively commissioned by the king and involved a sacred technique, carefully guarded within the confines of the workshops next to the royal palace, whether in Angkor (9th – 14th/15th centuries), Oudong (17th – 19th centuries) or Phnom Penh (19th – 20th centuries).
This exhibition explores, for the very first time, the role of the king, who commissioned major bronze castings from the Angkorian period to modern day, and reveals how art and power have remained consistently intertwined.
With exceptional loans from the the National Museum of Cambodia, granted by the Royal Government, as part of the collaboration between the Cambodian Ministry of Culture and Fine Arts, the C2RMF (French centre of museum research and restoration), the EFEO (École française d’Extrême-Orient) and Guimet, this unique exhibition brings together statues, objects and architectural elements as well as photographs, casts and graphic documents, placing them in their cultural, archaeological and historical context.
Curation: Pierre Baptiste, director of conservation and collections at Guimet, curator of the Southeast Asia section
Brice Vincent, senior lecturer at Ecole française d’Extrême-Orient (EFEO)
David Bourgarit, research engineer, French centre for museum research and restoration (C2RMF)
Thierry Zéphir, research engineer in charge of Himalayan collections at Guimet