Bureau plat à pupitre. Par Jean-Pierre Latz (vers 1692 -1754). Paris, époque Louis XV, vers 1750
Bureau plat à pupitre. Par Jean-Pierre Latz (vers 1692 -1754). Ebéniste Privilégié du Roi avant 1741. Paris, époque Louis XV, vers 1750. Photo Kohn
Bâti de chêne, placage d'amarante et bois de rose, laques européens, bronzes dorés et cuir. Estampillé J. P. LATZ. H. 73,5 cm, L. 144 cm, P. 63 cm - Estimation : 250 000 / 300 000 €
Provenance: Collection particulière, Paris
Ce bureau plat de forme chantournée en placage d'amarante et de bois de rose s'orne de panneaux en laque européen sur la ceinture à décor or sur fond noir de paysages aux pagodes animées.
Ces panneaux ont été adaptés aux exigences de la structure des tiroirs et des petits côtés et sont ceints d'une baguette de bronze doré
En façade, trois tiroirs répondent à trois autres feints sur la face opposée, dont le tiroir central découvre une tablette coulissante.
Les entrées de serrures prennent une forme de cartouche festonné.
Le plateau est recouvert d'un cuir vert et accueille un pupitre à crémaillère permettant une lecture aisée, voire une exposition des ouvrages.
Il repose sur quatre pieds en console posés à la diagonale de chaque angle dont l'arête extérieure est soulignée de chutes en bronze ciselé et doré d'acanthes mais aussi de feuillages prolongés par un filet qui rejoint les sabots.
Le bureau porte l'estampille de Jean-Pierre Latz, ébéniste de grand renom de la première moitié du XVIIIe siècle. Né en Allemagne vers 1691, il s'installe à Paris en 1719 et obtient la nationalité française en 1736. Cinq ans plus tard, il est nommé «ébéniste privilégié du roy», ce qui lui permit d'être protéger financièrement sans avoir d'abord à acquérir son titre de maîtrise.
Il resta dans son atelier « le Saint-Esprit », rue du Faubourg Saint-Antoine jusqu'à sa mort en 1754, atelier qui continua sous la direction de sa veuve pendant deux ans.
Il s'exprima dans un style rocaille aux formes chantournées, marquetées de bois précieux et rehaussées de bronzes à la luxuriance inégale.
Il existe aujourd'hui très peu de meubles de cet ébéniste en France.
La plupart, inventoriés par Henry Hawley, sont restés à l'étranger depuis le XVIIIe siècle. Frédéric II, Roi de Prusse et Auguste III, Electeur de Saxe et Roi de Pologne ont été parmi ses plus importants clients, sans oublier Madame Infante, fille de Louis XV qui commanda des meubles à Paris entre 1748 et 1753 pour ses résidences italiennes de Colorno et de Parme.
Références bibliographiques: Henry Hawley, Jean-Pierre Latz, Cabinet maker, The Bulletin of Cleveland Museum of Art, Septembre-octobre 1970, pp. 203 à 213,
Alexandre Pradère, Les Ebénistes français de Louis XIV à la Révolution, éd. du Chêne, Paris, 1989, pp. 152 à 161
Kohn. Samedi 15 septembre 2012. Hôtel Le Bristol, Salon Castellane - 112, rue du Faubourg Saint Honoré - 75008 Paris www.kohn.com