Coupe couverte. Allemagne, XVIIe siècle
Coupe couverte. Allemagne, XVIIe siècle. Photo Kohn - Paris
Ivoire. H. 29,5 cm, Diam. 12,8 cm. Lot 9. Estimation : 25 000 / 30 000 €
Cette coupe en ivoire tourné est représentatif de la parfaite maîtrise de cette technique par les ivoiriers allemands du XVIIe siècle qui avaient acquis une réputation internationale dans ce domaine.
Elle s'agrémente sur la panse d'une frise de godrons d'une remarquable régularité. Le piètement est constitué d'une suite de moulures formant des anneaux et des bagues de différentes tailles agencées avec la plus grande élégance. Le couvercle reprend les motifs de godrons surmontant de fines moulures.
Il est coiffé d'une sphère parfaitement ronde ponctuée d'une toupie, détails stylistiques confirmant l'attribution de cet objet à un atelier allemand du XVIIe siècle.
Cet objet est assis sur une large base circulaire moulurée.
Dès le début du XVIIe siècle, les grands souverains allemands puis de toute l'Europe vont se passionner pour ce type de production, réclamant patience, dextérité et savoir scientifique. L'art du tour participait d'ailleurs à l'éducation des princes afin d'allier intellect et travaux manuels.
Par exemple, on sait que le Prince Electeur Auguste de Saxe, dès la fin du XVIe siècle, se plaisait à tourner des objets en ivoire et y initia son fils.
Témoignage du prestige que revêtaient ces objets, plusieurs noms d'artistes de cet art pourtant mécanique nous sont parvenus tels Georg Wecker, Jacob Zeller ou encore Georg Friedel pour ne citer que les plus fameux.
Ces personnes travaillèrent pour les Cours les plus éclairées d'Europe notamment celle de Dresde,de Florence ou encore pour l'Empereur de Habsbourg, la famille Wittelsbach et celle des Wettin.
Ces ateliers allemands développèrent une OEuvre aux formes et aux lignes pures, souvent inspirées de l'orfèvrerie, d'une parfaite maîtrise technique notamment au regard des « tours de force » qu'ils réalisèrent.
Ces créations pouvaient avoir une destination aussi bien profane que religieuse mais toujours d'un effet décoratif surprenant. La sphère, considérée comme la forme parfaite, se retrouve dans bons nombres d'objets notamment sur des hanaps, des colonnes ou des vases d'ornements qui traduisent l'attrait de ces artistes pour la géométrie.
Kohn - Paris. Vendredi 4 mai 2012. Drouot Richelieu - Salle 1. www.kohn.fr