Ce cabinet aux formes architecturées présente une façade divisée en trois compartiments séparés par des colonnes torses et centrées de portes simulées à arcatures. Le sommet à entablement et ressauts est coiffé de deux frontons cintrés sur les côtés et d’un fronton central surélevé triangulaire. Le soubassement se compose de multiples ressauts. Les côtés accueillent également des arcatures. Le meuble en bois laqué noir s’orne d’un riche décor or d’oiseaux, chiens et rinceaux feuillagés d’une grande fraîcheur que l’on retrouve sur le revers des vantaux et sur les douze tiroirs intérieurs. 
Il repose sur un piètement d’époque postérieure orné en ceinture d’une frise de lambrequins et de huit pieds fuselés réunis par une entretoise à volutes. 
La structure reprend les modèles architecturaux italiens, religieux ou palatiaux, de la fin du XVIe siècle avec ses arcatures, sa division tripartite, ses frontons et ses colonnades. Le décor, quant à lui, s’inspire des modèles orientaux connus par le biais des panneaux de laque à décor or sur fond noir, peuplés de volatiles branchés ou virevoltant d’une grande finesse. Au XVIe siècle, Naples est un haut lieu économique et culturel, véritable laboratoire créatif de l’Empire d’Espagne. Ville à forte densité de population, de nombreux artistes y séjournent venant de l’Europe entière. Centre humaniste et artistique de premier ordre, la production mobilière s’inspira ainsi de cet amalgame d’influences pour y développer une expression propre à répondre aux goûts disparates de sa population.