"Claude, un empereur au destin singulier" au MBA Lyon
LYON - Il y a un peu plus de 2 000 ans, le 1er août 10 av. J.-C., naissait à Lyon Tiberius Claudius Drusus, fils de Drusus l’Aîné et d’Antonia la Jeune. En dépit de son appartenance à l’illustre famille impériale julio-claudienne, Claude n’aurait jamais dû régner sur le vaste empire romain. Le destin en a voulu autrement car, 51 ans plus tard, il fut proclamé empereur par la garde prétorienne après l’assassinat de Caligula, en 41 de notre ère.
L’exposition a pour ambition de mettre en lumière la vie et le règne de cet homme au destin singulier. Claude pâtit aujourd’hui encore du portrait peu flatteur transmis par la littérature antique et repris dans l’imaginaire populaire moderne. Décrit comme un être faible, influençable, diminué physiquement et intellectuellement, son image souffre aussi de la « sulfureuse » renommée de ses troisième et quatrième épouses, Messaline et Agrippine, et du destin tragique de son fils Britannicus.
Depuis peu cependant, les chercheurs et les historiens restituent la figure d’un homme cultivé, bon gestionnaire, promoteur de réformes administratives efficaces pour l’empire et soucieux de son peuple. Sa loi la plus fameuse est sans nul doute celle relative à l’admission des Gaulois au sénat romain, célèbre par le discours qu’il prononça, en 48 à Rome, gravé sur des plaques de bronze, dites Table claudienne.
La Table claudienne, 1668. Transcription du discours de Claude au sénat pour l'admission des Gaulois au sénat romain. Exposées au musée gallo-romain de Lyon. Photograph by Rama, Wikimedia Commons, Cc-by-sa-2.0-fr
D’alliances en stratégies politiques jusqu’aux grandes réalisations de son règne, c’est ce nouveau visage de l’empereur Claude que l’exposition présentera à travers plus de 150 oeuvres : statues, bas-reliefs, camées et monnaies, objets ; de la vie quotidienne, peinture d’histoire, etc.
Des extraits de films, des restitutions 3D et des photographies de l’artiste Ferrante Ferranti complèteront le parcours, pour inviter le visiteur à la redécouverte d’un homme dont, de manière inattendue, le destin décida qu’il serait un grand empereur romain.
Commissariat de l’exposition
Geneviève Galliano, conservateur en chef du Patrimoine, en collaboration avec Hugues Savay-Guerraz, directeur de Lugdunum-musée romain de Lyon, et François Chausson, professeur d’histoire romaine, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Du 1er décembre 2018 au 4 mars 2019
Statue de Claude dans la nudité héroïque, vers40 ap. J.-C., marbre. Paris, musée du Louvre. Photo © RMN - Grand Palais (musée du Louvre) /Hervé Lewandowski
Claude, Maître de la Terre et de la Mer, relief provenant du Sebasteion d'Aphrodisias (Turquie), règne de Claude. Photo © Ferrante Ferranti
Bas-relief dit des Prétoriens, provenant de l'arc de Claude, Rome, vers 51-52 ap. J.-C. Paris, Musée du Louvre / Photo © RMN-Grand Palais (Musée du Louvre) / Hervé Lewandowski
Claude, 40-44 ap J.-C. Ancienne collection Borghèse. Paris, musée du Louvre. Photo © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski
Germanicus, vers 10, marbre. Paris,musée du Louvre,département des Antiquités grecques, étrusques et romaines. Photo © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski.
Caligula, vers 40, marbre. Paris, musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines. Photo © Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Daniel Lebée / Carine Déambrosis.
Messaline et Britannicus, vers 50, marbre. Paris, musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines. Photo © Musée du Louvre, Dist. RMN Grand Palais / Anne Chauvet